Symboles funéraires, abréviations, imageries de nos cimetières de M à P

Le symbolisme funéraire peut être révélateur de la personnalité du défunt ou des conditions de sa mort. La "lecture" du symbole peut déterminer la tranche d’âge lors du décès, le sexe, l’état civil, le métier, les options philosophiques et politiques... Toutefois, une mise en garde est nécessaire ; le symbole se lit mais n’est point une grammaire aux règle intangibles; les exceptions sont légion. De M à P.


 

Les mains unies ou alliance
L'alliance est le terme utilisé par les marbriers pour désigner deux mains entrecroisées dont la supérieure est généralement celle d'une femme à l'annulaire présentant une alliance.
Ce bijou est un cercle parfait - forme sans début ni fin - qui symbolise la permanence du couple malgré la mort. L'alliance est un anneau et, par là, l'affirmation d'un attachement. Les poignets peuvent être prolongés par les manches de vêtements caractéristiques de chaque sexe.
L'alliance symbolise donc le fait que la mort ne rompt pas les liens du mariage et la certitude que le couple se recomposera avec la mort du survivant ou avec la Résurrection. C'est pourquoi certaines représentations de l'alliance font surgir les manches des vêtements de volutes suggérant les cieux.
L'alliance peut être confondue avec les mains unies qui expriment la concorde, la solidarité, l'entraide et la fraternité que l'on trouve dans des sigles de mutuelles, syndicats, coopératives, de la Vrije Universiteït Brussel... Elle peut orner la sépulture d'une personne qui a mené des actions sociales.
Dans le même sens, les mains unies sur une sépulture sans croix indiquera vraisemblablement l'adhésion du défunt à la libre pensée.
Les mains unies deviennent "la griffe", une manière particulière de se serrer la main qui permet aux compagnons du Tour de France ou aux francs maçons de se reconnaître.

Marie
Marie, la Mère du Christ apparaît de diverses manières sur les tombes: tenant son Fils dans les bras ou sur les genoux, souvent une fleur de lys dans une main; sur le calvaire, au pied de la croix, regardant le ciel avec l'assurance que son fils rejoint le Père; en pieta, courbée de chagrin sur le corps du Christ; devant l'Assomption, souvent accompagnée d'anges; lors de son apparition à Bernadette à Lourdes….

Le marteau
Le marteau tenu en main par un saint permet souvent d'identifier celui-ci à Éloi, le patron des travailleurs du métal. On retrouvera le saint sur la tombe d'une personne prénommée Éloi, d'un forgeron, voire d'un quincaillier.
Voir La faucille

Les métiers

  • La balance: voir notice
  • Le blé: voir notice
  • Le bus ou le car: le chauffeur
  • Le calice: voir notice
  • Le casque: voir notice
  • La cloche: voir notice
  • Le compas: voir notice
  • La coupe, le pilon et le serpent: voir notice
  • Le chapiteau de cirque: le cirque
  • La crosse: l'évêque
  • Le drapeau: le militaire
  • L'enclume: le forgeron
  • L'encrier: écrivain
  • L'épée: voir notice
  • L'équerre: voir notice
  • L'étole: voir notice
  • Le fer à cheval: le forgeron
  • Le four et la pelle à pain: le boulanger
  • Le fourquet: voir notice
  • Le fusil: le militaire
  • La herse: voir notice
  • La lampe de mineur
  • Le livre: voir notice
  • La lyre: voir notice
  • Le maillet: l'artiste-sculpteur, le tailleur de pierre, le maître de carrière
  • La mappemonde: l'instituteur, l'enseignant
  • Le métier forain (carrousel, tir à la carabine…): le forain
  • La mollette: le mineur
  • Le moulin à vent: le meunier
  • La mitre et la crosse: l'évêque
  • La palette: l'artiste-peintre
  • La pelle à enfourner: le boulanger
  • Le piolet: le mineur
  • La plume: voir notice
  • La roue: le charretier
  • La roue de train ailée ou pas: le travailleur du chemin de fer
  • La roue dentée: l'industriel du secteur métallurgique
  • La roulotte: l'artiste de cirque
  • La ruche: voir notice
  • Le serpent enroulé sur le bâton: le médecin, voir Le caducée
  • Le serpent et le vase: le pharmacien
  • Le soufflet: le forgeron
  • La toque: le juge ou président de tribunal
  • Le tour à molette: le mineur
  • Le tracteur: l'agriculteur
  • Le train: le chauffeur de train ou, plus largement, un travailleur du chemin de fer.
  • L'uniforme: le militaire, le policier, le gendarme, le facteur, le musicien de fanfare…
  • La voiture: le garagiste
  • ...

Les nuages
Les nuages figurent les cieux, le paradis. Ils peuvent entourer les poignets représentés avec l'alliance, soutenir le Livre, voisiner Dieu, Marie, les anges…

Le noir
La couleur noire évoque la nuit, les ténèbres, la mort, le deuil. Des stèles en pierre sont rehaussées en tout ou en partie de couleur noire: le lierre, le drap funéraire, la croix, l'épitaphe…

L'obélisque - l'obélisque tronqué
Comme la colonne brisée, l'obélisque symbolise la mort d'un jeune homme ou d'un homme en pleine force de l'âge.
Absent de la symbolique chrétienne moderne, il a la prédilection des libres penseurs. Toutefois, des obélisques sont surmontés du globe crucifère qui évoque l'universalité du message du Christ.
L'obélisque tronqué a le même sens que l'obélisque. Il est souvent surmonté d'une urne ou du buste représentant la personne inhumée.

L'œil
Un œil inscrit au centre d'un triangle est l'œil de Dieu, qui voit tout et sait tout. L'organe a, normalement, la particularité de ne pas avoir de cils.
L'œil de Dieu peut occuper le centre d'un triangle (le Père, le Fils et le Saint-Esprit).

L'Omega
Voir l'Alpha et l'Oméga.

L'os
L'os constitue souvent l'ultime trace de l'humain.
Voir Le crâne et les os allongés.

L'ouroboros
L'ouroboros est le serpent qui se mord la queue, constituant ainsi le cercle ; il est une évocation de l'éternel retour, de la mort et de Résurrection, de l'éternité. Il représente la continuité, la perfection, le soleil, Dieu.

La palme
La palme est un attribut des martyrs, les premiers chrétiens mais également les victimes de causes justes ou de conflits armés. La palme décore régulièrement la tombe d'anciens combattants ou les monuments aux morts.
Attribut lié à la victoire, aux honneurs; la palme peut aussi orner la sépulture de personnalités politiques, artistiques, scientifiques...
La palme peut être présente sur la sépulture du jeune qui comme nombre de martyrs, sont décédés en pleine force de l'âge.

Le parapet
Voir Les bornes.

Les Parques
Les Parques sont trois sœurs: Clotho, Lachésis et Atropos. La première déroule un fil, la deuxième le distribue et la troisième le coupe. Le fil représentant la vie, c'est Atropos, qui d'un coup de ciseaux, décide de la mort.

Le passage, la porte
La représentation du passage ou de la porte sont une transfiguration du départ, du passage de la vie à la mort; pour les chrétiens, de la vie à la vraie vie, la vie éternelle, l'arrivée.
Des imageries combinent la colombe et la porte ; le volatile prenant son envol avec l'ouverture du passage.

Le pavot
Le pavot fournit l'opium dont la consommation entraîne le sommeil, le sommeil éternel, la mort. La capsule de pavot apparaît en fin de cycle, elle suggère ainsi la mort mais elle comporte les semences, promesses du lendemain. Certaines représentations réunissent la fleur et la capsule, évocation de la maturité, du déclin et de la promesse de naissance, les grandes étapes de la vie.
Les anciens combattants britanniques portent à la boutonnière un petit pavot en papier, appelé "poppy", en souvenir des victimes des conflits mondiaux. Des "poppies" ou des couronnes de petits pavots en papier sont déposés sur la tombe d'anciens combattants britanniques ou au pied de monuments.

La pensée
Formée de cinq pétales, la pensée évoque l'homme avec la tête et les quatre membres.
Elle orne aussi bien les tombes de chrétiens et de libres penseurs. Ceux-ci en ont fait leur attribut, l'exercice de la pensée amenant au libre arbitre et à la résistance aux dogmes.
Au XIXe siècle, des libres penseurs portaient la représentation d'une pensée à la boutonnière afin de préciser la volonté de la personne qu'il ne soit pas fait appel à un prêtre en cas d'accident ou d'accroc d'importance et que les funérailles soient purement civiles.
La pensée évoque également le souvenir du défunt chez les proches.

Le Phénix
Sur la tombe, le Phénix, l'oiseau renaissant de ses cendres, figure surtout le Christ qui a dû passer par la mort pour rejoindre le Père et, donc, la Résurrection.
Le Phénix, par extension, représente la mort, étape nécessaire pour permettre la nouvelle naissance, la Renaissance.

La pleureuse
La pleureuse est le symbole du chagrin inconsolable.
Au début du XXe siècle, les pleureuses en pierre ou en bronze se multiplient sur les sépultures. Généralement, les plis de l'aube épousent les parties les plus charnues du corps - les seins et les cuisses - rappelant le mythe d'Eros et Thanatos. Quelques pleureuses sont entièrement nues.

La plume
La plume, sur le livre ou sur la partition évoque le rapport actif à l'écriture. Elle surplombe dès lors vraisemblablement la sépulture d'un écrivain ou d'un compositeur.
La plume peut être plongée dans l'encrier.

Le poppy
Voir Le pavot.

La porte
Voir Le passage.

P X
Les lettres de l'alphabet grec Rhô (p) et Khi (x) entrecroisées forment le monogramme du Christ.

 

Jacky Legge










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