Noms de domaine et pratiques douteuses

Vous avez acheté un jour une adresse Internet ou, plus précisément, un nom de domaine pour votre entreprise, votre association ou à titre personnel. Et voilà que vous recevez, quelques mois avant l'échéance, un courrier officiel avec en-tête "Domain Registry of America" vous invitant à renouveler votre nom de domaine avant qu'il n'expire. Une technique douteuse baptisée "slamming".

Pseudo-officiel

Il ne s'agit pas à proprement parler d'une escroquerie puisque l'argent versé vous permettra effectivement de renouveler votre nom de domaine. Mais, en utilisant les couleurs du drapeau américain ou canadien, en recourant à une appellation (Domain Registry of America, Domain Registry of Canada, Domain Registry of Europe) et une phraséologie de type officiel, ces sociétés abusent le consommateur qui croit devoir répondre positivement à ce "Domain Name Expiration Notice" (avis d'expiration de nom de domaine).

Il s'agit pourtant purement et simplement (c'est indiqué dans les conditions générales, en tout petit) d'un transfert de nom de domaine. En réalité, il vous sera sans doute plus simple et certainement beaucoup moins coûteux de renouveler votre nom de domaine auprès de son "domain registrar" ("registraire" comme disent les Québécois).

Déloyal

Cette pratique douteuse du slamming est extrêmement facile à mettre en oeuvre. En effet, chacun peut connaître les titulaires d'un nom de domaine en utilisant la base de données WHOIS. Facile alors d'envoyer un bel imprimé sous enveloppe Registration Services Incorporated (même si l'envoi du courrier via les Philippines peut intriguer le destinataire). Résultat: ces sociétés captent ainsi la clientèle de sociétés en place qui offrent pourtant un meilleur service pour un moindre coût.

Cette pratique déloyale inquiète les sociétés sérieuses victimes d'un véritable détournement de clientèle. Domain Registry of America a pourtant déjà été condamné aux USA suite à une plainte de Register.com et Internet Registry of Canada – une autre société de ce type – a été amenée à verser une amende de 40.000 dollars canadiens (environ 25.000 euros) après une enquête menée par le

Bureau de la concurrence canadien

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Philippe Allard

 









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