Vacciner pour lutter contre la grippe en Belgique

Chaque année, le nombre de Belges qui se font vacciner contre la grippe augmente. Mais 60% des personnes à risque, soit près de 2 millions de Belges, et 80% des travailleurs de la santé ne se font pas vacciner. La grippe est pourtant loin d’être une maladie banale et les épisodes successifs de SRAS et d’influenza aviaire ont fait craindre le pire.


Au cours du siècle derniers, 3 pandémies ont été recensées : 

  • la grande pandémie de "grippe espagnole" de 1918 - 1920 provoquée par le virus grippal A (H1N1) : plus de 20 millions de morts et environ 1 milliard de malades, dont 50% de personnes âgées de 20 à 50 ans;
  • la pandémie de "grippe asiatique" de 1957 provoquée par le virus A (H2N2) : 1 million de morts à travers le monde; 
  • la pandémie de "grippe de Hong Kong" en 1968 provoquée par le virus A (H2N2) : 800.000 morts;

Mais, en dehors de ces grandes épidémies, la grippe continue toujours à invalider et à tuer !

La vaccination en Belgique

En Belgique, une personne sur trois est à risque de complications en cas de grippe, soit environ 3.300.000 Belges. Il s’agit de toute personne âgée de 65 ans et plus, des personnes institutionnalisées et de tout patient atteint d’une affection chronique. Or 40% de ce groupe à risque total est vacciné, alors que l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) préconise à ce niveau une couverture vaccinale de 75%. Ceci veut dire qu’en Belgique, près de 2 millions de personnes courent un risque accru d’hospitalisation ou de décès s’ils contractent le virus parce qu’ils ne se font pas vacciner.

Chez les personnes âgées, on pense que la vaccination diminue de 60 % la morbidité et de 70 à 80 % la mortalité due à la grippe. Chez les adultes en bonne santé, le vaccin est très efficace (70 à 90 %) pour ce qui est de diminuer la morbidité et l’on a montré que la vaccination présentait des avantages substantiels pour cette tranche d’âge, tant du point de vue sanitaire qu’économique (OMS).

Et les professionnels de la santé ?

D’autre part, 80% des travailleurs de la santé ne sont pas vaccinés et constituent à ce titre une importante source d’infection potentielle pour leurs patients qui, souvent, sont à risque. De plus, la continuité des prestations de soins peut elle-même être mise en danger dans le cas d’un pandémie ou d’une forte épidémie de grippe.

Une étude menée auprès de travailleurs de la santé en 2002 au sein de maisons de soins et de repos à montré, même parmi des professionnels, un nombre inquiétant de préjugés. Ainsi, 62% des travailleurs de la santé interrogés ont déclaré avoir peur de contracter la grippe en prenant le vaccin. Ils font donc courir des risques à la population fragilisée dont ils ont la charge !

Les conséquences de la non vaccination

La grippe est loin d’être une maladie banale. Elle peut entraîner des complications graves voire dramatiques. En moyenne en Belgique, selon le Centre national de la Grippe, 1.500 personnes meurent des suites de la grippe chaque année et en cas de forte épidémie, ce chiffre peut même monter jusqu’à 4.500 (saison 89-90).

La grippe reste ainsi une des principales causes de mortalité par maladie infectieuse, malgré l’existence du vaccin qui permet une diminution de 60% de la morbidité et de 70% à 90% de la mortalité. Les complications et décès sont dus aux bronchites, aux pneumonies bactériennes secondaires ou à l’aggravation d’une affection existante.

Combattre les préjugés

Comme l’indique un "Livre blanc" (2005), il faut combattre un grand nombre de préjugés et d’opinions erronées à propos du vaccin anti-grippal, qui chacun à des degrés divers freine la progression de la vaccination au sein de la population. Rappelons quelques vérités : 

  • le vaccin contre la grippe est efficace;
  • il doit être renouvelé tous les ans;
  • en aucun cas, il ne peut provoquer la grippe; 
  • les résistances naturelles ne suffisent pas à se prémunir de la grippe;
  • la grippe n’est pas une maladie banale.

Si 44% des sujets âgés de 60 à 64 ans sont vaccinés, ils ne sont plus que 16% entre 50 et 59 ans. Or la courbe de décès durant les épidémies de grippe s’élève dès l’âge de 50 ans. De plus, un sur trois à partir de cet âge ignore qu’il présente un risque accru de complication en cas de grippe. Il est donc vivement conseillé de se faire vacciner dès 50 ans.

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Robert Derumes

    







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