La diététique anti-acné
Un guide pratique à glisser dans les sacs de tous les ados et adultes désirant une belle peau. L’ABC pour vivre sans boutons avec, cerise sur le gâteau, 50 recettes!
Voilà un livre qui ravira les adolescents. Pas seulement : les adultes sont de plus en plus nombreux à avoir des boutons. La première phrase du guide en étonnera déjà plus d’un : l’acné n’est pas un symptôme de l’adolescence ou le résultat d’un excès de chocolat. Ah bon ? Non. L’auteur et dermatologue Hill-Sylvestre met tout de suite les points sur les i : l’acné est une maladie inflammatoire.
En fait, les boutons ne sont qu’une partie émergée de l’iceberg. La partie immergée est une inflammation souterraine latente. Celle-ci est liée à certains problèmes de santé parfois détectés de manière précoce chez les ados : obésité, prédiabète, hypercholesterolémie.
L’acné se développe lorsqu’un ensemble de conditions sont réunies sur un terrain favorable. Cela peut être l’hérédité pour certains, les hormones pour les autres mais aussi une grossesse, des carences nutritionnelles, le tabac ou certains médicaments.
L’acné se soigne cependant efficacement à l’aide de traitements dermatologiques mais l’auteur insiste : l’alimentation joue un grand rôle. Lequel ? Certains alimentent nourrissent le processus inflammatoire.
Les consommer ne fait donc qu’aggraver l’acné ou retarder sa guérison. Les éviter permet au contraire d’optimiser l’efficacité des médicaments comme réduire leur durée, doses et effets secondaires. Mais aussi d’améliorer la qualité du sébum, de la cicatrisation des boutons et du teint. Revoir son assiette, c’est aussi devenir moins sensible aux facteurs déclenchant l’acné. Les écarts de régime ont alors moins de conséquences…
Maladie de la civilisation industrielle
Le Dr Loren Cordain appelle l’acné la maladie de la civilisation industrielle. Ce chercheur américain a étudié des tribus isolées dont l’alimentation traditionnelle n’a pas été perturbée par les produits industriels et a constaté qu’elles n’avaient pas le moindre bouton. L’apparition récente de l’acné chez l’adulte renforce son hypothèse.
"La diététique anti-acné" (aux éditions Thierry Souccar), c’est donc tout simplement de manger naturellement. C’est-à-dire d’éliminer les produits raffinés, dénaturés et additionnés de produits chimiques que le corps n’est pas capable de métaboliser. Le guide pourrait s’appeler "comment rester en bonne santé toute sa vie" ou encore "anticancer" à l’instar du bouquin du docteur David Servan-Schreiber.
6 règles anti-boutons
La dermatologue préconise plus de fruits et d’aliments à index glycémiques bas. C’est la règle n°1. Plus un aliment fait monter le taux de sucre dans le sang, plus son index glycémique (IG) est élevé. Des exemples? Les céréales raffinées du petit-déjeuner, le pain blanc, viennoiseries, plats cuisinés, riz blanc et pommes de terre. Ces aliments demandent au corps de fabriquer plus d’insuline ce qui favorise l’état inflammatoire. Indirectement, ils modifient le terrain qui devient plus sensible aux facteurs déclenchant les poussées.
Le mieux est de les remplacer par du riz complet, de l’épeautre, du quinoa, du sarrasin, du pain complet et par des fruits avec une petite préférence pour les fruits rouges qui fournissent des substances protectrices de la peau. En cas de fringale sucrée : fruits frais ou secs!
Autre constatation, celle de Walter Willet et son équipe de l’école de santé publique d’Harvard. Il a observé que plus il y a de laitages dans l’alimentation, plus il y a acné et plus elle est forte. Le Dr Hill-Sylvestre conseille de remplacer les laits animaux par des laits végétaux, c’est la règle n°2: riz, amande, soja avoine, … il y a le choix ! Ceux qui ne peuvent pas s’en passer ? Qu’ils préfèrent les laits fermentés et bio.
La règle n°3 est liée à la constatation suivante : la qualité de nos lipides internes dépend de la qualité des lipides que nous mangeons. Logique. Il faut dès lors à tout prix augmenter ses apports en oméga3, ces bonnes graisses que l’on trouve dans les huiles de colza, de noix, les poissons gras, les graines de lin et les algues. Les oméga3 agissent contre l’inflammation et favorisent la cicatrisation. Les mauvaises graisses (viandes, laitages, huile d’arachide, tournesol, graisses présentes dans les aliments industriels) font un sébum de mauvaise qualité qui obstruera les pores.
Règle n°4 et l’auteur le dit depuis le début : fuir les aliments industriels. Le corps n’est pas fait pour accueillir ces aliments dénaturés et leurs molécules artificielles. Edulcorants chimiques, pesticides suspectés d’être des perturbateurs hormonaux, aliments raffinés vides de vitamines et de minéraux, … déséquilibrent le terrain. La preuve : le régime ancestral du Dr Seignalet, qui retourne à l’alimentation avant la domestication des vaches et la culture du blé, a permis des guérisons spectaculaires de l’acné.
La cinquième règle, c’est de respecter l’équilibre acido-basique. Pour fonctionner correctement l’organisme a besoin d’un équilibre entre substances acides et alcalines. Quand il y a excès d’éléments acidifiants, l’inflammation s’installe et la cicatrisation est entravée. L’alimentation moderne est acidifiante.
Il faut donc augmenter les aliments alcinisants : légumes, fruits frais, fruits secs, ail, oignon, aromates etc.
Et puis boire plus : eau pure additionnée de jus de citron ou des tisanes anti-acné (bardane, pensée sauvage, thym, romarin, prèle, ortie, fumeterre.) Dernière règle : avoir une meilleure hygiène de vie. Activité physique, sommeil, gestion du stress influencent également l’acné.
Liste des courses
Mémo "belle peau" à accrocher sur le frigo : remplacer l’huile de tournesol par l’huile d’olive, le lait de vache par le lait de soja, le café par le thé vert, le sucre raffiné par du sirop d’agave, la viande rouge par poisson etc. Ensuite, un dernier conseil pour avoir bonne mine : choisir plus de couleurs vives, moins de couleurs blanches (laitages, pâtes, riz blanc, sel raffiné, sucre)!