32 manières de dire non à l'excision

Une exposition inédite à la Gare du Nord de Bruxelles présente 32 portraits de femmes et hommes qui, chacun à leur façon, ont osé dire non à l’excision, une mutilation génitale encore courante dans de nombreux pays.


L’excision est une pratique courante dans de nombreux pays d’Afrique. Cette mutilation génitale fait partie des traditions et s’y opposer équivaut souvent à un acte de bravoure. « Les exciseurs qui se rendent compte de leur acte, la mère qui dit non à sa belle-famille, le médecin qui refuse d’être complice de la pratique... tous prennent un risque en s’opposant aux mutilations», explique Bruno De Lille (Groen), secrétaire d’Etat bruxellois pour l’Egalité des Chances.

L’exposition, qui a lieu jusqu’au 20 février 2013 à la Gare du Nord de Bruxelles, comprend 32 portraits de femmes et hommes courageux qui, chacun à leur manière, ont dit non à l'excision. Parmi ceux-ci, celui de Nadima Ahmed Ali, originaire de Djibouti, qui a fui son pays pour sauver sa fille de l’excision. A côté de son portrait, un panneau raconte son histoire : « trois jours après sa naissance, ma belle-mère voulait exciser ma fille. Je redoutais que ma fille ait la même vie que moi. J’ai connu la violence de la nuit de noces, malgré la douceur et la patience de mon mari, la coupure de haut en bas à l’accouchement… J’ai dit ‘non’ à ma belle-mère, mais elle était prête à tout pour l’honneur de sa famille. Ma fille pouvait être coupée à tout moment, personne n’aurait jugé le coupable. Seul mon mari était de mon côté. Il a été ligoté et battu. J’ai compris que je ne pourrais pas sauver ma fille. Alors j’ai pris la fuite. Il faut du courage pour s’opposer. Mais toutes les femmes n’en n’ont-elles pas quand il s’agit de la vie de leurs enfants ? »

Une récente étude indique que des gynécologues et urologues belges ont déjà reçu des demandes de parents souhaitant exciser leurs filles. Les associations actives à Bruxelles reçoivent de plus en plus de signalements d’enfants qui courent le risque d’excision, principalement lorsqu’ils retournent en vacances dans leur pays d’origine. Avec cette exposition, GAMS Belgique (Groupe pour l’Abolition des Mutilations Sexuelles) espère donner à d’autres femmes et hommes le courage de dire “NON, cette tradition ne passera pas par moi. »

L’exposition « Excision, ma façon de dire non » a été lancée le 6 février, à l’occasion de la journée internationale contre les mutilations génitales féminines. Ouverte jusqu’au 20 février, elle bénéficie du soutien de Bruno De Lille, secrétaire d’Etat bruxellois pour l’Egalité des Chances et Joëlle Milquet, Vice-Première ministre, ministre de l’Intérieur et de l’Egalité des Chances.

Plus d’infos :

http://www.mafacondedirenon.be

Melody De Visscher









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