La tradition du gui

Peut-être avez-vous suspendu des branches de gui dans votre maison et, à minuit le 31 décembre, vous céderez à la tradition du baiser sous le gui, symbole de prospérité et de longue vie. Une nouvelle fois une tradition païenne qui a survécu malgré les âges et les tentatives de l’église chrétienne d’y substituer d’autres usages en cette période où elle situa la nativité.


Sol invictis

Eternellement vert, le gui est symbole d’immortalité. Son nom signifierait celui qui guérit tout. C’était le remède universel, la plante sacrée des prêtres celtes, les druides. Ceux-ci croyaient que le gui poussait sur les chênes grâce aux dieux. On dit que les druides coupaient le gui avec une serpe d’or mais cela semble peu probable car l’or est un métal mou et donc peu adapté à cet usage.

Les druides brûlaient le gui en hommage aux divinités et en distribuaient à l’assistance. En guise protection, nos ancêtres suspendaient le gui à leur cou ou à l’entrée de leur maison. Quand ils accueillaient des invités, ils les embrassaient en dessous du gui pour leur porter bonheur.

Quand, au IVe siècle, l’Eglise installa Noël en lieu et place de la fête païenne de Mithra, dieu du soleil invaincu (Sol invictis), le gui fut évincé pour cause de lien avec ce rite païen. On lui substitua le houx dont les épines rappellent la couronne du Christ et les boules rouges, son sang.

Viscum album

Le gui ou viscum album est un végétal étrange. Entre le moment où le bourgeon de fleur s’ébauche et où le fruit (toxique) mûrit, 30 mois ont passé. Le gui ne vit donc pas au rythme normal des saisons.

Cette plante est dite sempervirente (à feuilles persistantes). Elle reste verte toute l’année. Et tout dans le gui est vert: le bois, les tiges, les feuilles, les fleurs, les baies (mais elles deviendront blanches en octobre), les graines et même les suçoirs pourtant dans l’obscurité complète.

Le gui est qualifié de plante semi-parasite. Un équilibre s’établit entre le gui et l’arbre porteur.

Chaque année, les rameaux du gui produisent une nouvelle ramification. On peut ainsi aisément calculer son âge. Un plant de gui peut vivre de 50 à 70 ans.

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Philippe Allard
       









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