Vie professionnelle - vie privée: de plus en plus d'interférences!

Une étude réalisée par la société Randstad auprès de 2.000 employés et cadres, révèle que 72% des salariés règlent des affaires privées pendant les heures de bureau. En revanche, près de la moitié des salariés travaille au moins 1 heure dans la sphère privée en dehors des heures de bureau. Les deux sphères se chevauchent donc de plus en plus.


En anglais, on parle de weisure (contraction entre work et leisure c'est-à-dire loisirs). L’enquête montre que les salariés observent ce phénomène avec des sentiments mélangés.

Pour certains, travailler dans la sphère privée après les heures de bureau se justifie parce que le travail n’est pas fini à temps ou parce que l’entreprise les y contraint. Mais il peut s’agir aussi de salariés qui s’amusent au travail. Ou d’une attitude motivée par la loyauté envers l’entreprise. Pour certains, il s’agit même d’un style de vie.

L’étude établit qu’il ne faut pas non plus exagérer la problématique. Pour les employés, les 2 sphères ne se mélangent pas davantage. Il n’y a que pour les cadres et les employés supérieurs qu’il y a plus d’interférences.

Quel travail?

Un peu moins de la moitié des salariés travaillent à domicile ou dans la sphère privée en dehors des heures de bureau. Il s’agit dans la plupart des cas de la consultation des mails, de la lecture de rapports ou de documents et d’appels téléphoniques. Pour 20% d’entre eux, il s’agit de 3 heures au maximum par semaine. Pour les cadres, travailler chez soi ou dans la sphère privée est la norme (71% le font.) Environ 80% de ceux qui opèrent à domicile pendant les heures de bureau le font aussi en dehors des heures normales. Ils travaillent aussi pendant le week-end et pendant les vacances. 29% travaillent au moins 1 heure pendant le week-end. 1 sur 5 travaille au moins 1 heure par semaine pendant les vacances.

Travail et vie privée se chevauchent de plus en plus dans la catégorie des 30 à 39 ans. Mais cette constatation repose incontestablement sur un phénomène lié à la cette tranche d’âge puisque c’est bien dans la catégorie des 30 à 39 ans que la carrière professionnelle atteint sa vitesse de croisière. On travaille chez soi ou dans la sphère privée parce que l’on s’implique plus, loyauté oblige, dans la fonction et dans l’entreprise. Dans bien des cas, on parle d’une forte pression au travail.

L’évolution technologique aussi y est pour beaucoup. La plupart des salariés sont équipés des moyens techniques pour travailler chez eux.

Des activités privées au bureau

La face cachée du weisure time concerne les activités privées que l’on effectue au bureau. Près de 3 salariés sur 4 affirment régler des affaires privées pendant les heures de bureau. Passer des coups de téléphone à des fins privées, consulter ses e-mails privés, surfer sur Internet et régler des problèmes d’ordre privé. Ceux qui travaillent beaucoup dans la sphère privée en dehors des heures de bureau, semblent également passer beaucoup de temps à régler des problèmes personnels pendant les heures de travail. On peut clairement parler d’une compensation. Il semble aussi que le syndrome du bore-out explique ce phénomène qui est engendré par l’ennui chronique et la démotivation au travail.

L’augmentation des interférences entre le travail et la vie privée est un phénomène sociétal intéressant. Menace-t-elle pour autant la vie privée comme le prétendent certains? La question est posée.

Robert Derumes









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