Trop fatigués pour travailler!

Une société belge spécialisée dans la gestion intégrée de la santé au travail, a divulgué les chiffres d’une enquête récente sur le stress et l’énergie dans l’environnement professionnel. La moitié des employés belges sont trop fatigués pour travailler !


1119 personnes provenant de sept associations différentes ont participé à l’étude de Still Movin. Celle-ci met en garde contre les effets économiques probables de l’approche symptomatique actuelle des plaintes et facteurs de stress et plaide pour un traitement total et durable des problèmes.

L’étude révèle quelques éléments saisissants sur la charge de travail auprès des employés belges : 37% des personnes interrogées travaillent plus de 40 heures par semaine et 43 % sont assises au moins 7 heures par jour devant leur ordinateur.

Des chiffres alarmants

Ces conditions de travail engendrent pour de nombreuses personnes des plaintes et des facteurs de stress : les douleurs à la nuque et aux épaules sont les plus fréquemment mentionnées (52,3%), suivi d’un sommeil agité ou perturbé (51,2%), avec pour conséquence que 47% des personnes interrogées avouent souffrir d’une fatigue récurrente sur le lieu de travail.

Toutes ces données nous amènent à un pourcentage "consternant" : le rendement des employés se situe généralement à peine à 20 à 40% de leurs capacités.

Pour Wim Rombaut, fondateur et manager de Still Movin, cette situation finira par provoquer de gros problèmes sur le marché du travail : Il ressort de notre étude que 61 % des employés souffrent de problèmes de pression au travail, du rythme et de la quantité du temps de travail. Par contre, 82% sont satisfaits voire très satisfaits de leur job. En d’autres termes, les employés demeurent en général motivés par leur profession, mais souffrent de plus en plus de la charge de travail qui leur est imposée. Dès lors, il n’est pas étonnant que 35% soient relativement ou totalement insatisfaits de leur condition corporelle. Et 90% prévoient que la pression augmentera encore à l’avenir.

Par conséquent, pour Wim Rombaut, de très nombreux employés se situent aujourd’hui dans la phase de “burn-in”: ils sont encore physiquement présents sur leur lieu de travail, mais "décrochent" mentalement de plus en plus. Ce n’est donc souvent qu’une question de temps avant que le “burn-in” ne se transforme en “burn-out”. Les conséquences pour l’employé ne seront pas des moindres : indisponibilité de longue durée d’un certains nombres d’entre eux, ce qui augmentera la pression sur les collègues encore actifs. Vu les problèmes de pénurie sur le marché de l’emploi, il devient par ailleurs de plus en plus difficile et onéreux pour l’employeur d’embaucher de jeunes personnes talentueuses.

Trop de stress, trop peu de place
pour la créativité

L’enquête révèle également que les employés belges ressentent en moyenne 40% du temps du stress au travail. Quels sont les principaux facteurs de stress au travail ? Devoir accomplir trop de travail en trop peu de temps (57,5%), donner une présentation (53,6%), faire face au trafic (48,1%), accomplir les tâches endéans les délais imposés (44,7%) ou devoir répondre à des attentes trop importantes de la part de la direction (44,6%).

Toujours d’après l’étude, 45% se plaignent d’effectuer des tâches trop répétitives et de ne pas pouvoir laisser libre cours à leur créativité. La créativité et la variation dans le travail sont reconnues comme d’importants catalyseurs d’énergie et de motivation.

Sur l’échelle du stress, le score moyen est de 40%, ce qui veut dire qu’en moyenne, l’employé ressent du stress 40% du temps. Ce chiffre est encore "acceptable". Mais 8% des personnes interrogées ressentent du stress pendant plus de 60% du temps. Il s’agit là d’une véritable bombe à retardement. Ressentir une tension pendant une longue période est en effet un haut facteur à risque. 20% ressentent du stress pendant plus de la moitié du temps.

PhQ ou intelligence physique
comme solution

L’approche actuelle en entreprise se focalise principalement sur la gestion de la maladie (disease management) et l’approche symptomatique de l’absence pour cause de maladie. Dans un pays où la consommation de pilules est particulièrement importante (3,7 milliards de pilules pour 4 milliards d’euros par an en Belgique), Still Movin plaide donc pour une démédicalisation et une approche totalement différente, dans laquelle la solution aux problèmes réside chez les employés et dans l’entreprise : l’intelligence physique ou PhQ.

Wim Rombaut précise : L’intelligence physique ou PhQ est un ensemble de plusieurs facteurs susceptibles d’influer favorablement sur les prestations mentales et l’énergie émotionnelle. Un certains nombre de ces facteurs sont : l’attitude, l’activité physique, l’alimentation, les soins et les divertissements. Et bien que tout le monde sache que ces éléments sont importants pour augmenter le taux d’énergie, peu d’entre eux passent à l’acte. En d’autres termes, il existe manifestement une tension entre le comportement actuel et le comportement souhaité. L’enquête laisse entrevoir une tendance claire à un désir de plus bouger, adopter une meilleure posture, améliorer la qualité du sommeil.

Robert Derumes









© Vivat.be 2020