La plus grande crainte des Belges est la dépendance

La compagnie d’assurances Swiss Life Belgium a publié les résultats de sa dernière enquête sur la retraite des Belges. Les résultats montrent que 74% des Belges craignent de perdre leur indépendance. Presque 30% de nos concitoyens doutent qu’ils disposeront de suffisamment de moyens pour subvenir à leurs besoins durant cette phase de leur vie alors que 17% ne pourront tout simplement pas la financer.


En septembre 2007, l’assureur pension Swiss Life a organisé une enquête à laquelle pas moins de 8778 citoyens belges adultes ont participé. Nous souhaitions savoir ce que les citoyens de notre pays attendent de leurs vieux jours et comment ils s’y préparent. C’est la première fois qu’une enquête a été effectuée autour de ce thème, a indiqué Tanguy Polet, Chief Market Officer de Swiss Life Belgium.

Nous avons soumis aux participants des questions telles que "Quand serai-je confronté à la problématique de la dépendance ? Vais-je séjourner dans une maison de repos ou est-ce que je compte sur mes enfants pour s’occuper de moi ? Combien coûte un séjour dans une maison de repos ? Suis-je prêt à accueillir mes parents pour vivre chez moi ? Quelle est ma plus grande crainte ? ...”. Une conclusion est en tout cas évidente : la phase de la vie marquée par la dépendance et des besoins accrus en matière de soins n’est plus du tout un tabou, poursuit Tanguy Polet.

Les Belges et leur durée de vie

Les Belges sont réalistes voire optimistes dans l’estimation de leur durée de vie. 20% pensent atteindre un âge entre 75 et 79 ans alors que 29% se voient plutôt atteindre un âge entre 80 et 84 ans. Ce dernier groupe comprend un peu plus de femmes que d’hommes. "Compte tenu des statistiques officielles, les Belges font bonne impression : actuellement, l’espérance de vie est de 76 ans pour les hommes et de 82 ans pour les femmes ajoute le CMO de Swiss Life.

Le lien entre la dépendance
et la dernière phase de la vie

L’âge auquel les citoyens belges pensent devenir dépendants correspond à l’estimation de leur espérance de vie qu’ils considèrent clairement comme un élément-clé (75 – 84 ans). C’est une vision très réaliste, car ces tendances correspondent aux statistiques du Bureau fédéral du plan. Selon ces statistiques, la mobilité ou l’activité physique diminue à partir de 75 ans, pour les femmes et pour les hommes.

Les ouvriers ont une mentalité plus pessimiste, ce qui s’explique probablement par les efforts physiques nettement plus importants fournis pendant leur carrière. Des membres de direction ont par contre une attitude plus positive et pensent donc pouvoir rester indépendants plus longtemps.

Et la maison de repos ?

64% des Belges souhaitent continuer à vivre chez eux tout en bénéficiant de soins de la part de la famille, de professionnels ou d’inconnus. 43% des citoyens belges s’attendent néanmoins à devoir se retirer dans une maison de repos à un moment donné bien que ceci soit plutôt une dernière option. Un nombre très limité de Belges pensent ou souhaitent aller vivre chez leurs familles. 18% des citoyens belges n’y ont tout simplement pas encore réfléchi.

Accueillir papa et maman à la maison

1/3 des Belges sont prêts à accueillir chez eux leurs parents devenus dépendants. Plus précisément 32%, dont un peu plus de femmes et surtout de jeunes (39%) alors que très peu de citoyens belges le souhaitent voire s’y attendent (2%).

43% ne pensent pas que ce soit souhaitable alors que 23% n’y a pas encore réfléchi. 3% des Belges habitent déjà chez leurs enfants ou leur famille. Il s’agit surtout de personnes âgées de plus de 51 ans, principalement des femmes, déclare Tanguy Polet.

Une contribution financière ?

Si les parents habitent chez leurs enfants ou leur famille, 70% de ces derniers estime qu’il est raisonnable de demander une contribution financière. 6 Belges sur 10 souhaiteraient une contribution correspondant aux frais réellement exposés. 7% souhaite une contribution égale à la pension mensuelle et 3% opte pour une position préférentielle dans la succession.

Les jeunes sous-estiment le coût d’une maison de repos

Le citoyen belge a une meilleure vue du coût actuel d’une maison de repos ou d’une institution de soins selon qu’il y a été confronté en personne ou via sa famille, estime Tanguy Polet. Nous constatons que 58% des Belges font une bonne estimation des coûts réels d’une maison de repos qui se situent en moyenne entre 1000 et 1500 euros.

Les jeunes de 21 à 30 ans sous-estiment toutefois ces coûts. 48% des participants qui ont dans la trentaine pensent que les coûts sont inférieurs à 1000 euros alors que seulement 20% des personnes âgées de plus de 50 ans partagent cette opinion.

Assez de moyens ?

Presque 3 Belges sur 10 (27%) doutent s’ils disposeront de suffisamment de moyens pour subvenir à leurs besoins une fois devenus dépendants. Un peu plus que la moitié (56%) pensent pouvoir subvenir à ces frais supplémentaires mais devront y consacrer toute leur épargne et/ou leur maison ou une partie de leur épargne.

17% du public interrogé savent dès à présent qu’ils seront incapables de payer ces frais, même s’ils utilisent leur épargne éventuelle. Dans la catégorie des ouvriers, ce taux s’élève même à 27%.

Les Belges sont prêts à mettre mensuellement de l’argent de côté afin de couvrir les frais d’une dépendance future. Seulement 47% disposent cependant d’une marge financière suffisante pour le faire. Ces personnes se situent principalement dans les catégories d’âge entre 31 et 50 ans, davantage parmi les cadres moyens et supérieurs et les indépendants et un peu plus parmi les néerlandophones que parmi les francophones..., affirme T. Polet.

Une vie saine

A la question de savoir si les Belges essaient de combattre le vieillissement par une nourriture saine, de l’exercice physique ou d’exercices de mémoire, on constate que 3 Belges sur 4 en sont conscients mais ne s’en occupent pas toujours suffisamment.

La plus grande crainte des Belges (74%) est la perte de leur indépendance et, surtout, de se rendre réellement compte de leur état. La 2e crainte est la dépendance dans l’ignorance ou le fait de souffrir d’une maladie grave. La solitude joue également un rôle mais le manque d’argent n’est pas la première ni la plus grande crainte des Belges, conclut le représentant de Swiss Life.

Robert Derumes

        







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