Changer ou non d'employeur, telle n'est pas la question

Une enquête menée par Randstad a sondé les Belges en leur demandant comment ils voyaient leur carrière évoluer à l’avenir. Verdict du "prestataire de services en ressources humaines" : 60% des Belges sont solidement amarrés à leur job et peu ambitieux. Et ce spécialiste de l’intérim de s’interroger : Où reste l’indispensable mobilité sur le marché du travail ?



Les résultats de l’enquête 2008 sont surprenants : 56% des sondés se voient exercer la même fonction, 12% souhaitent changer d’employeur et 3% voudraient progressivement ralentir la cadence. En 2002, un peu moins de la moitié des personnes interrogées avaient alors exprimé le souhait de vouloir exercer la même profession. Seulement 7% voulait changer d’employeur.

Aujourd’hui, on constate d’une part que le nombre de personnes solidement amarrées à leur job et qui affirment ne pas vouloir changer de métier, a augmenté. D’autre part, on assiste à une augmentation du nombre de personnes qui se voient changer d’employeur dans le futur, tendance due partiellement sans doute à l’amélioration de la conjoncture économique.

Les seniors, les femmes et leur job

L’ambition diminue presque proportionnellement avec l’âge. Parmi les moins de 35 ans, qui ont quand même encore tout un parcours professionnel à faire, 40% se voient exercer la même fonction à l’avenir.

Les femmes ont moins d’ambition que les hommes : 1 homme sur 3 voit pour lui-même des opportunités de promotion contre 16% des femmes seulement.

La mobilité, indispensable ?

Le Belge n’aime ni ne change beaucoup de travail. Sur une base annuelle, moins de 10% des travailleurs belges changent d’employeur. Il s’agit d’un score assez bas sur l’échelle internationale. Pourtant, selon Randstad, la macro-économie nous enseignerait que la mobilité au travail est une bonne chose pour le fonctionnement du marché de l’emploi et pour l’économie. La mobilité au travail stimulerait l’employabilité.

Jacques Hermans, porte-parole de Randstad : Les résultats de cette étude nous apprennent que peu de choses ont changé dans l’esprit des employés. Le déclic mental indispensable à davantage de mobilité n’est toujours pas là. C’est dommage, parce que la mobilité a clairement des avantages pour le bon fonctionnement du marché de l’emploi. Le travailleur, lui aussi, y trouve son compte. En étant plus mobile, il développe ses compétences et donc aussi sa valeur sur le marché de l’emploi ce qui signifie qu’il devient moins dépendant d’un seul employeur. Dans bien des cas, cela va de pair avec une augmentation salariale. Le travailleur augmente aussi ses chances de trouver un emploi en ligne avec ses propres compétences et nécessités.

Robert Derumes

    







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