Bonne fête les catherinettes!
Dans certaines régions, on souhaite la sainte-Catherine aux jeunes filles plutôt que la Saint-Nicolas réservée aux enfants. Une fête sans doute mais l’expression "coiffer sainte Catherine" désigne les malheureuses toujours célibataires à l’âge canonique de 25 ans. Le point sur le culte de cette sainte.
Sainte Catherine fait aussi l’objet de reportages TV à l’époque de sa fête le 25 novembre. Tout simplement parce qu’elle est la patronne des tailleurs et donc également des couturières ou des cousettes, ces jeunes ouvrières de la couture. Les modistes rivalisent ce jour-là pour arborer le plus beau chapeau!
Cette sainte Catherine là ne doit pas être confondue avec les homonymes Catherine de Ricci, de Bologne, de Suède, de Sienne, de Gênes ou Labouré. Il s’agit de Catherine d’Alexandrie dont le tombeau est abrité au monastère de Sainte-Catherine du Sinaï (aupravant monastère de la Transfiguration du Christ) fondé en 2.
Jeune martyre
La vie de Catherine (du grec katharos c’est-à-dire pur) fut loin d’être un long fleuve tranquille. A 18 ans, cette jeune fille noble, érudie, s’est opposée à l’empereur Maximus (Maxence) qui persécutait les chrétiens et voulait les obliger à honorer des idoles par des sacrifices.
Catherine lui proposa une discussion mais l’empereur demanda alors à 50 philosophes d’argumenter. Catherine les convertira. Résultat : l’empereur les fit brûler sur le bûcher... et demanda Catherine en mariage.
Mais celle-ci avait reçu un anneau du Christ (des peintures représentent ce "mariage mystique" avec l'enfant Jésus) et refusera. Emprisonnée, elle continuera son entreprise de conversion en s’attaquant à Faustina, l’épouse de l’empereur, à Porphyrius, son chef des gardes. Celui-ci convertira alors 200 gardes et l’empereur les fit tous mettre à mort.
Catherine sera condamnée au martyre. Elle devra subir le supplice d’une roue hérissée de pointes et de lames qui devaient lui labourer le corps. Libérée par miracle, elle n’échappera cependant pas à la mort, cette fois par décapitation, un 25 novembre. Du lait s’écoula de sa blessure.
On prête des vertus guérisseuses à l’huile recueillie sur ses ossements.
Catherine a-t-elle rééellement existé? Le récit a été écrit en grec au IXe siècle alors que Catherine est censée avoir vécu à Alexandrie (Egypte) au début du IVe siècle. Il n’existe aucune trace historique de son existence.
Sainte Catherine est souvent représentée avec la palme, symbole du martyre, et la roue, symbole de son supplice.
Une patronne éclectique
Sa situation de jeune fille refusant le mariage, ses discussions avec des philosophes et son supplice à l’aide de cette méchante roue expliquent qu’elle soit la patronne:
- des jeunes filles
- des philosophes et des théologies
- des meuniers, potiers, charrons, tourneurs
- des barbiers, rémouleurs
- des nourrices
Le lien avec les notaires est moins évident!
Et cette histoire de coiffe?
Par le passé, les statutes de sainte Catherine portaient une coiffe. Celle-ci était renouvelée chaque année. Le changement de coiffe était effectué par des jeunes femmes de plus de 25 ans et encore (toujours) célibataire. D’où cette expression "elle va coiffer cette Catherine" pour désigner une jeune femme qui n’a toujours pas trouvé de mari. L’expression est bien sûr plutôt condescendante et tombe quelque peu en désuétude depuis que les mariages régressent et que ménage ne signifie plus mariage!