Prisme de risque très élevée
Les bourses nont finalement peu réagi suite aux attentats dans les transports publics londoniens. Les investisseurs perçoivent en effet déjà une rémunération suffisante pour de tels risques.
Les marchés ne se laissent plus facilement déstabiliser. La plupart des indices nont quasiment pas cédé de terrain malgré les attentats à Londres et le nouveau prix record du baril de pétrole. Cette fermeté inattendue constitue un nouvel indicateur de la vigueur du climat boursier. Un vent de panique avait certes soufflé à lannonce des attentats, mais il devint très rapidement clair que limpact sur léconomie et la bourse nallait pas être comparable aux événements du 11 septembre 2001. Les bourses semblent dailleurs tenir compte depuis un certain temps de léventualité dattentats semblables.
La prime de risque sur la place de Bruxelles a ainsi augmenté depuis le début de lannée pour atteindre aujourdhui un seuil de lordre de 5%. Par mesure de simplification, nous définissons la prime de risque comme la différence entre le rendement du bénéfice (100 : rapport cours/bénéfice) et le rendement dune obligation dEtat sans risques sur 10 ans. La prime de risque est en dautres termes le rendement supplémentaire exigé par les investisseurs pour les décider à investir en actions. Cette prime nest pas encore aussi élevée que lors du lancement de la 2e guerre dIrak en mars 2003, mais considérablement plus élevée quen 2001.
Tout ceci est bien évidemment très lié à la forte chute des taux. Cet effritement des taux a dailleurs incité Fortis à réduire son taux de base sur les livrets dépargne à 1,25%. Bien quil sagisse dun taux très faible, et quil ny ait pas beaucoup dalternatives aux actions, nous ne constatons pas encore une ruée vers les bourses. Il ny a donc aucun motif dinquiétude, et nous estimons que la tendance positive devrait se poursuivre.
Mais comme nous lindiquions déjà il y a quelques semaines, il convient de suivre de près les valorisations. A terme, labsence dalternatives aux actions (TINA : There is no Alternative) pourrait constituer un danger à ce niveau.
Un article de Linvestisseur (12 juillet 2005)