Les trackers, qu'est-ce que c'est?

Placer ses économies en actions est une entreprise assez compliquée. Pour le faire avec sécurité, il faut en effet ne pas "mettre tous ses œufs dans le même panier". Il faut s'intéresser à toutes sortes d'actions différentes, représentant des entreprises de secteurs différents, de pays où de régions du monde différentes. Cela demande beaucoup d'informations diverses. Il est nettement plus simple de ne suivre que l'évolution de la Bourse en général. Investir d'un coup dans l'ensemble des valeurs qui y sont cotées est possible avec les "trackers".



Des sicav un peu spéciales

Officiellement appelé "Exchange Traded Fund (ETF)", le "tracker" est en fait une sorte de fonds de placement, de sicav, plaçant l'argent de ses souscripteurs dans toutes les actions qui composent un indice boursier, lui-même représentatif de toute une Bourse.
C'est ainsi qu'à la Bourse de Bruxelles (aujourd'hui nommée Euronext Brussels) est coté un tracker sur l'indice Bel 20. Son nom ? Le "Bel 20 Master Unit". L'indice Bel 20 est basé sur les 20 principales valeurs belges cotées. Ensemble, celle-ci contribuent pour au moins 80 % à l'activité de la place.


Copier fidèlement un indice boursier

Des trackers sur d'autres indices pourraient être aussi cotés chez nous, mais ce n'est pas le cas. Il est toutefois possible de se procurer plusieurs sortes de trackers différentes sur les Bourses sœurs que sont Euronext Paris et Euronext Amsterdam. Le marché des trackers de l'ensemble Euronext est nommé "Next Track".

Une différence entre les trackers et les sicav et fonds de placement ordinaires, c'est que les premiers sont cotés en Bourse, alors que les autres ne le sont pas. Pour acquérir un tracker, il suffit de payer les frais boursiers peu onéreux demandés pour les actions, de l'ordre de 0,17 % avec un maximum de 250 euros par opération. Ces frais sont nettement inférieurs à ceux d'une sicav ordinaire, pour laquelle existent un droit d'entrée et un droit de sortie. Comme pour les sicav, il y a des frais de gestion, mais ils sont ici réduits à environ 0,5 % par an.

Il faut en effet rémunérer les gestionnaires de trackers, mais pour une tâche assez simple. Ils gèrent un portefeuille d'actions des sociétés reprises dans l'indice, de façon telle que ce portefeuille se comporte de la façon la plus semblable possible à l'évolution de cet indice. La valeur du tracker doit rester très proche d'un montant en euros égal à un centième du chiffre de l'indice. Cela peut se faire par le canal du dividende distribué périodiquement par le tracker. Ce revenu est alimenté par les dividendes distribués par chaque action du portefeuille, après soustraction des frais de gestion.


Les teneurs de marché veillent au grain

Si le tracker a tendance à rester à une valeur inférieure à un centième de l'indice, il suffit de réduire un peu le dividende pour rétablir l'égalité. Si le tracker est par contre supérieur au centième de l'indice, le dividende est augmenté.

Des marges de 1,5 % par rapport à l'indice, mais pas plus, sont tolérées en plus ou en moins. Des agents de change spécialisés appelés "teneurs de marché" interviennent si nécessaire dans l'intervalle entre les distributions de dividendes. Ils ont pour mission de passer des ordres d'achat ou de vente pour leur propre compte de façon a rétablir l'égalité. Ils sont agréés pour cela. Un tracker ne peut être coté avec une marge supérieure à 1,5 %. En attendant des interventions pour le ramener dans son couloir, sa cotation est suspendue.

Au point de vue fiscal, les dividendes du tracker Bel 20 Master Unit sont passibles d'un précompte mobilier réduit à 15 %, contre 25 % normalement pour les actions.

Les trackers, qui furent inventés aux Etats-Unis en 199, connaissent un vif succès dans ce pays. Tel n'est pas encore le cas en Belgique, où ces instruments de placement restent peu connus du grand public. Ils méritent certainement de l'être mieux.


Adresses utilesBourse de Bruxelles (Euronext Bruxelles)
Palais de la Bourse - 1000 Bruxelles
Tél. 02.509.12.12

Commission Bancaire, Financière et des Assurances
Avenue Louise, 99 - 1150 Bruxelles
Tél. 02.55.22.11


Dominique Demain








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