Les placements en temps de guerre
La guerre d'Irak a remis ce sujet au cur de l'actualité et des préoccupations. La guerre n'est pas une bonne chose pour l'épargne, avec son cortège de destructions et de deuils. Pourtant, la situation n'est pas si catastrophique pour les placements qu'il n'y paraît. Certains aspects doivent être pris en considération.
La guerre n'est certes pas recommandable. Les placements se trouvent bien mieux de la paix. Il y a les destructions, qui provoquent une dépréciation de valeurs : biens immobiliers, actions représentant le capital d'entreprises sinistrées. La Bourse souffre par ailleurs, souvent dès avant le début des hostilités, d'un détestable climat psychologique.
Pourtant, lors de la seconde guerre mondiale on a constaté que les cours de Bourse étaient nettement plus élevés à la fin du conflit qu'au début. Un tel phénomène s'explique. Il est dû surtout à la hausse des prix, à l'inflation qui résulte des pénuries de nourriture et d'autres produits. Par définition, la Bourse hausse avec les prix, car on y cote des actions, qui sont des "valeurs réelles", non du papier comme les billets de banque au pouvoir d'achat fondant.
Un aspect moins joli-joli, mais bien réel, est que les guerres font tourner à plein les industries d'armement. Or, un tas d'autres industries fournissent ces dernières : en métaux (acier, cuivre,...), en produits chimiques (à la base d'explosifs), en moyens de transport terrestres, aériens et maritimes, en moteurs pour ceux-ci, en textiles pour l'équipement des militaires, en matériel électronique,...
Et puis, dès que la fin de la guerre est de façon lointaine en vue, on anticipe la reconstruction. Les années qui suivirent la fin de la seconde guère mondiale connurent progressivement une prospérité sans précédent. Le bâtiment aussi est un secteur clé : "quand le bâtiment va, tout va". Les pays les plus détruits comme l'Allemagne et le Japon allaient devenir bientôt les puissances économiques les plus dynamiques.
Mais revenons à la période noire, pour constater qu'au cur de la tourmente il existe malgré tout des valeurs réelles pratiquement indestructibles, comme l'or et le diamant. La guerre d'Irak attendue a été précédée par une hausse de l'or.
L'immobilier est en principe exposé, mais il faut noter que la terre, en tous cas, ne perd pas de sa valeur. Même les biens bâtis, qu'ils soient intacts ou non, montent de prix avec l'inflation. Ce sont en effet des "valeurs réelles".
Ne sont pas protégées contre la dépréciation par contre les valeurs non réelles telles que les billets de banque, mais aussi les comptes bancaires, les livrets d'épargne, les bons de caisse et les obligations.
Quant aux sicav, elles sont des valeurs réelles ou non selon le composition de leur portefeuille : celles d'actions, d'indices boursiers, de biens immobiliers (sicafi) sont dans le premier cas, celles d'obligations et de trésorerie dans le second. Les clauses de "capital garanti" ne valent qu'en sommes nominales, en argent qui peut devenir des "ronds de carottes".
Que l'on se souvienne finalement du vieil adage boursier, datant de Napoléon (rien de nouveau sous le soleil) : en matière de placements, il faut "acheter au son du canon" et "vendre au son du clairon". Le clairon étant celui qui sonne la fin des hostilités.
Dominique Demain
Pourquoi la Bourse finit souvent par monter
La guerre n'est certes pas recommandable. Les placements se trouvent bien mieux de la paix. Il y a les destructions, qui provoquent une dépréciation de valeurs : biens immobiliers, actions représentant le capital d'entreprises sinistrées. La Bourse souffre par ailleurs, souvent dès avant le début des hostilités, d'un détestable climat psychologique.Pourtant, lors de la seconde guerre mondiale on a constaté que les cours de Bourse étaient nettement plus élevés à la fin du conflit qu'au début. Un tel phénomène s'explique. Il est dû surtout à la hausse des prix, à l'inflation qui résulte des pénuries de nourriture et d'autres produits. Par définition, la Bourse hausse avec les prix, car on y cote des actions, qui sont des "valeurs réelles", non du papier comme les billets de banque au pouvoir d'achat fondant.
Le phénomène de la "hausse de misère"
Quand "la monnaie fout le camp", la Bourse connaît une "hausse de misère", disent les vieux boursiers. Le capital est ainsi largement préservé en pouvoir d'achat, ce qui est certes mieux que rien.Un aspect moins joli-joli, mais bien réel, est que les guerres font tourner à plein les industries d'armement. Or, un tas d'autres industries fournissent ces dernières : en métaux (acier, cuivre,...), en produits chimiques (à la base d'explosifs), en moyens de transport terrestres, aériens et maritimes, en moteurs pour ceux-ci, en textiles pour l'équipement des militaires, en matériel électronique,...
Et puis, dès que la fin de la guerre est de façon lointaine en vue, on anticipe la reconstruction. Les années qui suivirent la fin de la seconde guère mondiale connurent progressivement une prospérité sans précédent. Le bâtiment aussi est un secteur clé : "quand le bâtiment va, tout va". Les pays les plus détruits comme l'Allemagne et le Japon allaient devenir bientôt les puissances économiques les plus dynamiques.
Mais revenons à la période noire, pour constater qu'au cur de la tourmente il existe malgré tout des valeurs réelles pratiquement indestructibles, comme l'or et le diamant. La guerre d'Irak attendue a été précédée par une hausse de l'or.
Les placements nominaux : des oiseaux pour le chat
L'or et le diamant sont des contrats d'assurance dans les situations extrêmes : pour les réfugiés, par exemple, car ils sont facilement transportables. Ils concentrent une grande valeur en peu de volume.L'immobilier est en principe exposé, mais il faut noter que la terre, en tous cas, ne perd pas de sa valeur. Même les biens bâtis, qu'ils soient intacts ou non, montent de prix avec l'inflation. Ce sont en effet des "valeurs réelles".
Ne sont pas protégées contre la dépréciation par contre les valeurs non réelles telles que les billets de banque, mais aussi les comptes bancaires, les livrets d'épargne, les bons de caisse et les obligations.
Quant aux sicav, elles sont des valeurs réelles ou non selon le composition de leur portefeuille : celles d'actions, d'indices boursiers, de biens immobiliers (sicafi) sont dans le premier cas, celles d'obligations et de trésorerie dans le second. Les clauses de "capital garanti" ne valent qu'en sommes nominales, en argent qui peut devenir des "ronds de carottes".
Que l'on se souvienne finalement du vieil adage boursier, datant de Napoléon (rien de nouveau sous le soleil) : en matière de placements, il faut "acheter au son du canon" et "vendre au son du clairon". Le clairon étant celui qui sonne la fin des hostilités.
Dominique Demain