Les obligations d'Etat, des valeurs sûres

Il est encore possible à notre époque de "vivre de ses rentes". A titre de complément, en tous cas. Appelé jusqu’à il y a quelques années le "marché des rentes", le marché des obligations d’Etat qui fait partie de la Bourse de Bruxelles (Euronext) le permet. Vous pouvez y acheter des titres anciens, ou souscrire en-dehors de lui à des obligations nouvelles lors de leur émission.


Pour toucher une rente de l’Etat, il suffit de lui prêter de l’argent. En récompense, vous recevrez tous les ans, avec régularité, une somme fixe qui ne sera pas le salaire de votre travail mais celui de votre épargne. Une revanche sur le percepteur, en somme...

L’intérêt fait bande à part

Les obligations représentant les emprunts de l’Etat sont appelées couramment fonds d’Etat ou rentes. Leur marché est contrôlé par le Fonds des Rentes, un organisme public dépendant pour moitié de l’ex-Ministère des Finances (aujourd’hui Service Public Fédéral Finances), le plus grand émetteur d’emprunts en Belgique, et pour moitié de la Banque nationale.

L’intérêt n’est pas compris dans le cours d’un emprunt des pouvoirs publics. Il est payé en sus par l’acheteur au vendeur en calculant le nombre de jours écoulés depuis le dernier paiement d’un coupon.

Pas de trop grandes fluctuations

On divise l’intérêt annuel par 360, puis l’on multiplie le résultat par le nombre de jours. La somme payée au vendeur est appelée prorata d’intérêt.

La cotation s’opère en pourcentage de la valeur nominale. Imaginons que vous possédiez une obligation sur laquelle est inscrit "1.000 euros". Cette somme est sa valeur nominale, soit 100%. Si l’emprunt représenté par cette obligation cote aujourd’hui 102%, votre obligation vaut 1.000 euros + 2%, c’est-à-dire 1.020 euros.

Le Fonds des Rentes fait office de teneur de marché. Cela veut dire qu’il va éventuellement acheter ou vendre des obligations pour son compte de manière à en faire monter ou baisser les cours.

Il le fait dans l’intérêt des possesseurs d’obligations, pour que les cours de ces dernières ne subissent pas de trop grandes fluctuations d’un jour à l’autre. En tous les cas, ces fluctuations ne peuvent jamais dépasser 2% par jour (chiffre très rarement atteint, grâce aux soins du Fonds des Rentes). Les acheteurs et vendeurs d’obligations du secteur public bénéficient aussi de frais moindres que ceux des autres sortes de titres. Les obligations linéaires (OLO) ne subissent même aucune taxe.

Secteur public et secteur privé

Le marché des obligations du secteur public est à simple fixing, c’est-à-dire qu’il n’est établi pour chaque emprunt qu’un cours par jour sur la base de tous les ordres d’achat et de vente enregistrés à ce moment-là.

Des transactions ont aussi lieu à la Bourse sur un nombre limité d’emprunts de sociétés, représentés par leurs obligations. Ces emprunts sont cotés dans la section “Obligations du secteur privé”. Ceci sous le contrôle des autorités de la Bourse et non du Fonds des Rentes.

Comme pour les actions, les cours d’une partie des obligations de sociétés comprennent le revenu attendu pour la prochaine échéance annuelle. Leur cotation se fait "intérêt compris dans le cours". Comme les actions aussi, ces obligations sont alors cotées en euros et non en pourcentage de la valeur nominale. Elles sont regroupées dans un tableau spécial de la Cote, intitulé “Obligations belges cotées par titre”. Ces obligations sont à double fixing : elles peuvent avoir 2 cours successifs par jour.

Une autre partie des obligations du secteur privé sont cotées pour leur part, comme les fonds d’Etat, en pourcentage de leur valeur nominale et "intérêt non compris dans le cours". Elles sont généralement à simple fixing, et regroupées dans des tableaux appropriés selon qu’elles sont belges ou étrangères.

Adresses utiles

Fonds des Rentes
Boulevard de Berlaimont, 14
1000 Bruxelles
Tél. 02.221.25.99
E-mail : frf@nbb.be  

Euronext Bruxelles
Palais de la Bourse
1000 Bruxelles
Tél. 02.509.12.12

Administration de la Trésorerie
Avenue des Arts 30
1040 Bruxelles
Tél. 02.233.71.11

Dominique Demain









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