Les fonds et sicav "à performance absolue"

L’imagination des gestionnaires de sicav et autres fonds de placement – ces spécialistes de banques – est sans limite. Pour séduire les épargnants, ils inventent à jet continu de nouveaux moyens de placement qui, à la fois, rapporteraient le plus possible et courraient le moins de risques. Les résultats ne sont pas toujours à la hauteur de leurs espoirs, mais dans l’ensemble on peut dire que le bilan n’est pas trop mauvais.


Gagner plus qu’en obligations, en toutes circonstances

Une des trouvailles de ces "magiciens de la finance", inspirés par des expériences anglo-américaines, sont les fonds ou sicav "à performance absolue".

L’idée est la suivante : les placements en obligations ne rapportent pas beaucoup ces temps-ci. Il y a certes depuis peu une certaine amélioration, mais dans l’ensemble le "loyer de l’argent", selon une expression financière classique, est bas : 3 à 4%, et même moins de façon nette.

Les actions sont susceptibles de rapporter plus, car non seulement elles donnent des revenus sous la forme de dividendes, mais en outre elles peuvent procurer des gains en capital d’une ampleur sans comparaison aucune avec les éventuelles améliorations de cours des obligations.

Jouer à la baisse comme à la hausse

Les gestionnaires de fonds de placement "à performance absolue" se fixent dès lors comme objectif d’atteindre, grâce à l’utilisation d’actions, un rendement supérieur à celui des obligations d’Etat. Le hic, c’est que les actions encourent beaucoup plus de risque que les obligations. Elles peuvent s’arrondir de plus-values, mais aussi s’amaigrir en raison de moins-values.

Les gestionnaires se proposent audacieusement de transformer les perspectives de moins-values en gains en "jouant à la baisse" - selon l’expression des boursiers – quand la Bourse est mauvaise. S’ils prévoient une baisse du cours d’une action, ils achètent sur elle des options "put", c’est-à-dire des droits de vendre cette action à un prix déterminé, proche du cours actuel. Si l’action baisse, ils la rachètent moins cher qu’ils ne la vendent grâce à leurs droits, et réalisent ainsi un bénéfice.

Nous parlons ici d’options, mais on peut obtenir le même effet avec un autre instrument de ce genre qui est le "future". Celui-ci joue exactement le même rôle, avec une technique un peu différente.

Donc, en théorie, les fonds "à performance absolue" gagnent à tous coups, que la Bourse monte ou baisse.

Les vertus de l’argent liquide

Pour amoindrir le risque qui existe malgré tout, les gestionnaires conservent en argent liquide, ou plutôt quasi liquide (placé à court terme avec un petit taux d’intérêt) une bonne part de l’argent versé par les épargnants qui participent au fonds.

Un des trucs qu’ils emploient pour garder un maximum de liquidités tout en étant actifs sur le marché boursier est de vendre ou d’acheter des "futures" ou options sur des indices boursiers.

Evidemment, avec cette masse de liquidités à traîner comme un boulet, si la Bourse monte l’épargnant gagne moins qu’avec un fonds de placement simple en actions. Mais tel est le prix à payer pour obtenir un rendement stable, quelle que soit la conjoncture boursière, et supérieur au rendement des obligations d’Etat.

Reste à voir si cette nouvelle méthode de placement tiendra ses promesses. Rendez-vous dans un avenir pas trop lointain pour en juger...

Adresses utiles

Association belge des organismes de placement collectif (ABOPC)
Rue Ravenstein, 36/5 (6e) - 1000 Bruxelles
Tél. 02.507.69.70
E-mail : info@abopc-bvicb.be
Site web : www.beama.be/content/index.php?file=nieuws&lang=fr  

Fortis Banque
Montagne-du-Parc, 3 - 1000 Bruxelles
Tél. 02.565.21.11
E-mail : marketing.informationbanking@nl.fortisbank.com
Site web : www.informationbanking.fortisbank.com  

Dominique Demain









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