Les bourses méritent mieux

Les bourses mériteraient de faire bien mieux sur la base des résultats actuellement publiés. Elles sont toutefois prises en étau entre le spectre de la relance de l’inflation, d’une part, et la crainte d’un ralentissement économique, d’autre part. En d’autres termes, la perspective de stagflation.


La correction subie par les places américaines il y a 15 jours faisait toujours ressentir ses effets la semaine dernière. Les bourses européennes ont réagi avec un décalage à la baisse de Wall Street, et les indices européens ont perdu en moyenne 1,5%, alors que Wall Street amorce la remontée de la pente en regagnant un pourcent. Ce qui reste une maigre consolation après le repli brutal de 5% la semaine précédente. Les bourses sont bien mal récompensées pour les bons résultats publiés.

Bilan

Comme un peu plus de 40% des entreprises de l’indice S&P500 ont déjà annoncé leurs résultats, nous pouvons faire un petit bilan. Plus de 67% de ces entreprises affichent des résultats meilleurs que prévu, ce qui constitue un pourcentage considérable. Moins de 17% des groupes ont déçu. Sur la base des bénéfices déjà annoncés et des chiffres anticipés, la croissance moyenne du bénéfice s’établirait au 1er trimestre 2005 à 12,5%. Là encore, il s’agit d’une très belle performance à saluer.

D’où viennent alors ces hésitations sur les bourses ? Les investisseurs sont pris en étau entre la hantise d’une reprise d’inflation et celle d’un ralentissement économique, qui conduirait à une situation de stagflation. Ce qui constitue une combinaison de croissance faible voire nulle et d’inflation élevée. Le problème central demeure bien évidemment le prix élevé du pétrole qui, la semaine dernière (semaine du 21 avril 2005), a à nouveau progressé. Le scénario de stagflation est loin de rassurer les bourses. Nous jugeons toutefois que les choses n’en arriveront pas là et que le ralentissement économique induira une baisse du prix du pétrole. Mais en attendant, les bourses sont confrontées à un climat d’incertitude, ce dont elles ont horreur.

Un article de L’Investisseur (26 avril 2005)









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