Fusion de Suez et Gaz de France, un signe annonciateur?

La fusion entre Suez et Gaz de France risque de raviver la fièvre de fusions et reprises en Europe. Aussi, nous préférons vous mettre en garde contre les zones de dangers qui se profilent à l’horizon.


Tous les yeux étaient bien entendu rivés, la semaine dernière, sur Suez. La tentative de rachat quasi inévitable lancée par l’italien Enel a soudain donné un coup d’accélérateur aux pourparlers entre Suez et Gaz de France – qui vraisemblablement étaient en cours depuis plusieurs mois déjà. Le week-end vient de lever le voile sur la nouvelle : Suez et Gaz de France vont fusionner. Ou c’est plutôt Gaz de France (30,30 euros) qui absorbe Suez (31,90 euros) via un échange d’actions. Avant la fusion, Suez devra encore distribuer un dividende extraordinaire d’un euro. En tenant compte d’un dividende ordinaire un peu plus élevé, le cours de bourse de
Suez avait déjà atteint l’équilibre le 27 février.

La première impression est de dire qu’il s’agit d’une bonne nouvelle pour les actionnaires de Gaz de France, qui n’est cotée en bourse que depuis l’été dernier. Mais dans l’autre camp, les actionnaires de Suez reçoivent – sur base du rapport cours/bénéfice- des actions Gaz de France meilleur marché. La fusion interviendra probablement au 2e semestre. Entre-temps, il risque de couler encore pas mal d’encre et des conditions devront par ailleurs être fixées de part et d’autre. La fusion confère au groupe un monopole informel sur le marché belge.

Particuliers

Pour les investisseurs particuliers, il y a quelques questions pratiques : Gaz de France entrera-t-il dans l’indice Bel-20 ? Quid des strips VVPR permettant de réduire le précompte mobilier ? La hausse de cours de 13,3% de Suez, qui contribue pour 17% dans le Bel-20, a permis à l’indice d’établir un nouveau record. Le mariage entre Suez et Gaz de France va probablement attiser davantage la vague de fusions et reprises en cours. D’autant qu’un certain nombre d’entreprises dans un certain nombre de secteurs détiennent toujours une montagne de liquidités. De quoi sûrement soutenir le rythme haussier des bourses encore quelques mois.

Mais gardons la tête froide. Nous marquons quelques craintes vis-à-vis d’un engouement boursier excessif. Avec des poids lourds comme les valeurs d’utilité publique et financières, la bourse de Bruxelles en tant que bourse pro-cyclique sera la première à atteindre son sommet. Celui qui veut donc démarrer en bourse aujourd’hui ne doit pas se voiler la face : les zones de danger se sont rapprochées. L’humeur boursière peut très rapidement s’inverser et ceci de façon totalement imprévue.

Un article de L’Investisseur (28 février 2006)









© Vivat.be 2020