Wonder woman : la belle héroïne non grata au Liban
Si le mot « boycotte » a un sens, les autorités libanaises l’ont bien compris ! En effet, elles ont interdit le nouveau film «Wonder Woman» mercredi, après une campagne contre son étoile, l'actrice israélienne Gal Gadot. Les cinémas de Beyrouth ont commencé à retirer les affiches de cinéma et les responsables déclarent que le film ne sera pas diffusé à cause de l'interdiction. Focus.
Un boycotte anti-israélien
L'interdiction de la diffusion du film «Wonder Woman» est conforme à une loi votée depuis plusieurs décennies au Liban. Elle préconise le boycott des produits israéliens et interdit aux citoyens libanais de se rendre en Israël ou d'avoir des contacts avec des israéliens. Cette interdiction a été prononcée par le ministre de l'Intérieur, ce qui oblige les salles de cinéma du pays de renvoyer la diffusion du film.
D’ailleurs l’organisation de la grande première à Beyrouth, a été annulée. Un dirigeant de la chaîne Grand Cinéma a déclaré que la société envisageait de diffuser le film dans les 16 théâtres du pays, mais maintenant tout ce projet est tombé à l’eau. Le non-respect de cette interdiction va donner lieu à des conséquences juridiques.
Une décision politique
Un militant contre le film, Rania Masri, a salué la décision d'interdire "Wonder Woman", et considère ce boycott comme un signe de respect de la loi. Cette décision a été rapidement prise, juste avant le lancement officiel du film. La fonctionnaire du ministère de l'Economie, Alia Abbas, chargé d'appliquer le boycott d'Israël, avait demandé aussi une interdiction de « Batman v Superman » l'année dernière. A l’époque une importante campagne médiatique avait contribué à la suppression de l'interdiction. Cette fois, la pétition a été présenté aux organismes de sécurité.
Sur sa première page, le journal principal d'al-Akhbar a publié une chronique intitulée: « La Wonder-woman israélienne n'a pas de place au Liban », avec une photo de Gadot portant son bouclier. La campagne de boycottage résiste à la normalisation des relations avec un État, qui est en guerre avec le Liban.
Pour rappel Gadot avait exprimé sa solidarité envers les soldats israéliens lors de la guerre de 2014 contre le Hamas à Gaza sur sa page Facebook. La star israélienne avait envoyé des prières aux soldats, qui selon elle, risquent leur vie en protégeant son pays contre les actes menés par le Hamas.
Warner Bros., qui a produit le film, a refusé de commenter l'interdiction. Malgré cela, le film est en pleine promotion et bat les records d’audience dans les grandes salles de cinéma du monde.