Art Nouveau et Design
Parmi les expos pour les 175-25 ans de la Belgique, il faut absolument pointer "Art Nouveau et Design, 1830-1958". Cette l'exposition présente au Cinquantenaire à Bruxelles plus de 350 objets d'ameublement, d'orfèvrerie, de papiers peints, de céramique. Des pièces issues des collections du musée mais aussi de magnifiques pièces prêtées par des collectionneurs privés, comme le bureau dessiné par Victor Horta.
L'exposition décrit en trois grandes phases l'évolution des arts décoratifs en Belgique. Cette évolution est, dès l'entrée, symbolisée par une farandole de chaises représentatives du goût de chaque époque.
La première salle évoque la Belgique naissante, à la recherche d'une identité nationale, et les styles décoratifs à la mode au XIXe siècle. Elle se cherche un peu et les styles foisonnent : l'Eclectisme permet de ne pas se tromper en choisissant ce qui est beau dans toutes les époques : le néo-gothique, le néo-classique se côtoient. Les objets sont parfois intégrés dans des reconstitutions d'intérieur et nous donnent l'impression de pénétrer un peu dans l'intimité de nos arrière-grands-parents.
La fin du XIXe siècle apporte un vent nouveau et l'on découvre les arts orientaux. Le "japonisme" inspire largement les créations de nos architectes et décorateurs.
Un Art nouveau
Pour le futur nouveau siècle, il faut un "art nouveau", qui soit une véritable révolution artistique et pas une resucée éternelle de ce qui a déjà été fait par d'autres. L'Art Nouveau en Belgique se montre sous toutes ses coutures lors de l'exposition de Bruxelles en 1897. Cette exposition, voulue par Léopold II pour susciter l'intérêt des Belges pour son Etat indépendant du Congo se déroula à Tervuren. Une des vitrines de l'exposition est présente, allez jeter un coup d'œil sur les serrures, une œuvre d'art en soi.
L'expo de 1897 est également l'occasion pour les créateurs de pouvoir bénéficier des matériaux précieux, ressources naturelles de l'Afrique. Des objets délicats mélangent l'argent et l'ivoire du Congo.
Ca y est, on est entré dans le XXe siècle. On découvre les meubles aériens et les styles proches mais pourtant si différents de Serrurier-Bovy le Liégeois, d'Henry Van de Velde et de Victor Horta. L'art se fait total : les meubles sont créés pour la maison, le style est élancé, les bois clairs rivalisent de légèreté, de courbes florales et d'arabesques orientales. Le coup de fouet d'Horta se mesure aux croisillons de Serrurier-Bovy, dont on expose les meubles conçus pour les familles ouvrières, et aux formes nouvelles de Van de Velde.
Vers l'Art déco
L'évolution des styles se poursuit vers l'Art déco puis le modernisme : lignes épurées, formes géométriques : on le dit plus intellectuel et élitiste. Les objets exposés de Wolfers donnent un bel exemple de cette modernité de style. L'objet est utile mais aussi beau : on parle de design maintenant.
L'après-guerre voit la généralisation des congés payés, les gens travaillent et voyagent. Les architectes et les artistes vont pouvoir se servir de matériaux nouveaux : le plastique, les bois agglomérés, les couleurs. On veut rire, comme le montre le mobilier ludique de Huib Hoste, les créations modernistes de Marcel-Louis Baugniet, on veut du "pratique" : les créateurs de design cherchent à combler tout le monde. Ils tentent de trouver des formes qui peuvent être produites en masse et assemblées au goût des utilisateurs : voici les meubles en kit. L'exposition se clôt avec l'Expo '58 et les formes originales et dynamiques de Willy Van Der Meeren, qui nous rappellent l'environnement de notre enfance.
Une grande photo avec une classe "idéale" faite de mobilier scolaire en bois qui s'emboîte fait rêver une jeune fille. "Moi aussi j'aurais aimé des classes aussi jolies", dit-elle. Eh oui, mais ce n'était qu'un objet d'exposition, moi aussi j'aurais voulu être dans cette classe, mais elle n'a jamais vu le jour... jusqu'à présent du moins.
Informations pratiques
Entrée : 9 euros - 7,50 euros (seniors, les étudiants, les clients Fortis, ...) - 5 euros (moins de 17 ans, les moins valides, les sans-emploi...) - gratuit pour les enfants de moins de 13 ans accompagnés par un membre de la famille. Le ticket donne également accès aux collections permanentes du Musée du Cinquantenaire. L'audio-guide de l'exposition, disponible en français et en néerlandais est compris dans le prix d'entrée.
Catalogue : 29,95 euros
- Informations sur le web