Jean-Marie Gustave Le Clézio, un 'jeune' auteur qui a confirmé

Il connut la célébrité dès son premier ouvrage, "Le procès-verbal", paru en 1963, pour lequel il reçut le prix Théophraste Renaudot… après avoir manqué de peu le Goncourt. Il avait alors 23 ans. Depuis, Le Clézio a publié plus de trente livres: romans, essais, nouvelles, traductions de mythologie indienne, ainsi que d'innombrables préfaces et articles et quelques contributions à des ouvrages collectifs.


En 1980, Le Clézio fut le premier à recevoir le prix Paul Morand, pour la totalité de son oeuvre, et notamment "Désert" (1980). C'est désormais un auteur consacré, en marge des clans, des écoles, des modes.

Né à Nice le 13 avril 1940, Jean-Marie Gustave Le Clézio grandit bilingue, d'un père anglais et d'une mère française. A l'époque où il se mit à écrire pour les autres, il vivait en Angleterre, ayant l'idée de se faire publier en anglais. Toutefois, il commença à écrire en français, s'opposant ainsi à la colonisation par les Anglais de l'île Maurice où émigrèrent jadis ses ancêtres bretons. Par la langue française, "langue bâtarde", il se sent uni aux cultures anciennes, le commencement du langage, et aux Indiens à travers les conquistadors. La mobilité de sa vie, et sa vue de la société ont provoqué un sentiment de distanciation vis-à-vis de l'Hexagone. Il a une identité méditerranéenne, atténuée par son aversion du monde industriel.

Depuis "Le Procès-verbal", Le Clézio reste un écrivain sinon énigmatique du moins volontairement secret. Archiviste convaincu, nomade plus que voyageur, attiré par le désert parce qu'il en attend quelque chose d'humain, et par les Indiens parce que nous avons tant à apprendre d'eux, il est un des rares narrateurs d'aujourd'hui à savoir aborder les mythes de façon matérielle et physique. Depuis l'époque où il est allé chez les Emberas, il est à la recherche d'une cohérence, entre intellect et physique, d'un équilibre philosophique. A l'écoute des voix silencieuses, sa littérature n'est pas une littérature d'évasion mais de recherche; celle d'un trésor caché que le lecteur attentif finit toujours par trouver : des maisons sans mur, un temps circulaire, du bonheur conquis. Mais ne nous trompons pas, Le Clézio n'est pas un rêveur, c'est un écrivain qui dénonce, qui combat, qui provoque… ".

Aujourd'hui, Le Clézio partage sa vie entre Albuquerque, le Nouveau Mexique, l'Ile Maurice et Nice où il a grandi. Son dernier ouvrage, "Révolutions", sort en février 2003 chez Gallimard.    









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