L'interview verte : Julianne Moore
De «Magnolia» à «Hannibal» (où elle croisait le fer avec le redoutable Anthony Hopkins), Julianne Moore a signé une carrière sans accrocs. Ce qui ne l’empêche pas de se consacrer aussi à de nombreuses autres causes, comme le développement durable, par exemple!
On connaît vos engagements politiques via votre soutien actif à Barack Obama, votre dimension sociale à travers votre implication dans plusieurs associations de charité. Mais vous impliquez-vous également dans le développement durable d’une quelconque manière?
Julianne Moore - C’est à la naissance de mon fils voici 14 ans que j’ai réellement pris conscience du monde que nous nous préparions à léguer à nos enfants, en termes d’environnement notamment. Là, j’ai vraiment culpabilisé. Concrètement, je suis active, notamment via des dons pour diverses associations militant pour le développement durable et le respect de l’environnement. Mais je garde ça pour moi, je ne vous dirai pas lesquelles. Peu importe finalement! Par ailleurs, j’essaie vraiment de réduire mon propre impact en CO2.
Ce ne doit pas être facile. Puisque vous voyagez constamment d’un coin à l’autre des Etats-Unis, et que vous traversez le monde plusieurs fois par an pour les besoins des tournages…
Julianne Moore – Vous avez raison sur le principe: quand je vois l’empreinte CO2 que je laisse derrière moi, ne fut-ce qu’à cause de tous mes voyages incessants en avion, j’ai parfois honte. (rires) Mais j’essaie de limiter au maximum, par exemple en utilisant un maximum la téléconférence pour éviter de trop me déplacer à l’occasion de réunions.
Et puis, comme presque tous les acteurs le font maintenant d’ailleurs, et comme nous y sommes occupés, je profite de mes interviews pour systématiquement « déborder » du sujet principal, à savoir le film que je suis en train de promotionner. Quand vous êtes une personnalité connue et que vous avez accès au micro, c’est presque un devoir d’utiliser votre aura pour parler de sujets plus profonds que le cinéma, qui reste finalement un loisir très futile.
Et, justement, vous trouvez qu’Hollywood s’implique assez dans des problématiques liées au développement durable et à l’écologie?
Julianne Moore – A titre personnel, c’est à chaque acteur de voir si et comment il veut s’investir. Une majorité d’entre-nous le font à des degrés divers, et ce n’est pas à moi de donner un avis sur ceux qui ne font rien. Pour ce qui concerne l’industrie hollywoodienne en général, je trouve effectivement qu’elle pourrait faire mieux.
Regardez la force de frappe dont a fait preuve «Une vérité qui dérange» d’Al Gore. C’est bien la preuve qu’un film peut agiter les consciences. Je fais partie de ceux qui pensant vraiment qu’un divertissement reste le meilleur moyen d’entrer dans les chaumières pour faire ensuite passer d’autres messages.
Mais qu’attend Hollywood, alors ?
Julianne Moore – Je ne sais pas. Sans doute de trouver un film qui soit à la fois militant et divertissant. Ce qui n’est évidemment pas simple!
Julianne Moore sera à l’affiche de «Crazy, Stupid, Love» (en salles le 21/9)