L'invasion des condylomes

Il ressort d’études récentes que la formule de vacances "soleil-mer-plage" comporte un danger réel de propagation d’un grand nombre de maladies sexuellement transmissibles (MST), surtout chez les adolescents et les jeunes adultes. Depuis plusieurs années, les condylomes (verrues ano-génitales) arrivent en tête des MST qui se propagent le plus vite.


Condylo- quoi ?

Depuis quelque temps, les verrues ano-génitales figurent parmi les MST dont la progression est la plus rapide et qui sont les plus répandues en Belgique, avec la syphilis et la chlamydia. En outre, le risque de contamination et le nombre de personnes infectées sont largement sous-estimés.

On estime que 1% de la population sexuellement active présentera tôt ou tard des verrues génitales. En Belgique, cela représente quelque 50.000 personnes. Or, seule la moitié des personnes infectées se font soigner.

Des chiffres inquiétants, quand on sait combien cette affection est contagieuse et se propage vite. Le risque concerne surtout (mais pas exclusivement !) les jeunes de 18 à 25 ans.

Les raisons du silence

Si tous les cas ne sont pas diagnostiqués, loin de là, c’est d’abord parce que la plupart des personnes infectées ne présentent aucun symptôme au cours des premiers mois. Ensuite, il existe une grande ignorance et un manque d’information sur cette affection. Et enfin, la peur et la honte empêchent bon nombre de personnes de consulter.

Pendant des mois, les personnes infectées ne présentent aucun symptôme de contamination. C’est donc au cours de cette période que le danger est le plus grand de contaminer d’autres personnes.

Honte devant le médecin ou le partenaire, appréhension devant le traitement : autant de raisons pour lesquelles les patients gardent le silence.

Progrès

Jusqu’il y a peu, les patients en étaient réduits soit à un traitement toxique appliqué directement sur le tissu, soit à l’une ou l’autre technique chirurgicale.

Des traitements qui, soit n’étaient pas totalement dépourvus de risque, soit n’étaient pas complètement indolores, soit encore ne pouvaient être appliqués discrètement par le patient lui-même.

Une crème anti-condylomes

Bonne nouvelle : il existe aujourd’hui des traitements non toxiques, qui stimulent le système immunitaire. Ces immunomodulateurs agissent sur le système immunitaire du patient et, par là, sur les infections virales et les néoplasies.

Le traitement le plus innovant de ce type est basé sur le composant actif imiquimod. Ce traitement, qui se présente sous forme de crème, agit sur plusieurs facteurs intervenant dans la formation et la propagation des verrues génitales.

D’une utilisation très simple, ce traitement stimule l’immunité cellulaire locale en même temps qu’il exerce une action antitumorale. La crème peut être appliquée par le patient lui-même, ce qui est important d’un point de vue psychologique. Il s’agit en outre d’un traitement hautement fiable et efficace.

Bien entendu, la meilleure protection reste l’utilisation de préservatifs dits masculins (appelés aussi condoms ou capotes !).

Robert Derumes

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