La chirurgie plastique: pourquoi y avons-nous recours?

La chirurgie plastique est plus populaire que jamais. Partout dans le monde, des hommes et des femmes se font volontairement modifier le corps. Tendance décadente ou influence dominante de nos instincts primitifs?


C’est la sélection sexuelle qui nous pousse en masse chez le chirurgien plastique. Nous (surtout les femmes) voulons corriger des éléments qui nous différencient de nos semblables (menton fuyant, oreilles décollées), accentuer nos signes de fécondité et de sexualité (seins, lèvres), faire disparaître les signes de mauvaise santé (acné, peau grasse, dents jaunes, ongles cassants, fourches…) et naturellement nous faire aspirer notre graisse excédentaire pour éviter de donner l’impression d’être enceinte ou en surpoids.

L’instinct de beauté se manifeste à tous les niveaux de rapports sociaux entre les hommes et les femmes, même lorsqu’il n’est pas question de sexe. Il est non seulement lié à l’instinct de reproduction de l’homme mais également à son instinct de protection. L’homme est un protecteur de femmes par excellence. C’est pour cette raison que les femmes belles font plus facilement carrière et qu’on leur pardonne plus facilement leurs erreurs.

Pour être protégées

Mais il ne faut pas s’étonner si les femmes heureuses en ménage s’adressent également au chirurgien plastique. Elles font appel à l’instinct de protection sociale de tous les hommes qu’elles rencontrent. De plus, les femmes savent que les plus belles d’entre elles ont plus de chances d’être protégées, ce qui améliore leur statut, y compris vis-à-vis des autres femmes. En fait, c’est pour cette raison que les femmes se préoccupent beaucoup plus de la beauté des autres femmes que de celle des hommes.

En effet, comme les femmes plus belles ont plus de chances de trouver un protecteur plus puissant, elles ont également plus de chances d’accéder au pouvoir. Le pouvoir est donc le prolongement de leur pouvoir de séduction. Pensez par exemple aux courtisanes à Versailles. La recherche de la beauté est donc tout sauf futile. Elle détermine en effet en grande partie nos chances de reproduction.

En-dehors des jeux amoureux, la beauté est encore plus importante pour le bien-être des femmes. Les femmes attirantes trouvent facilement du travail, elles sont plus heureuses parce qu’elles sont bien vues par leur entourage, elles ont des partenaires qui réussissent dans la vie et donc plus de chances d’avoir des enfants qui réussissent – bref, elles sont mieux traitées par leurs semblables. 

Se préoccuper de son apparence n’est donc pas tant une question de vanité ou de superficialité. Quand on dit à une femme qu’elle devrait arrêter de fumer parce qu’elle risque d’avoir le cancer, elle continue généralement ; quand on lui dit qu’elle fait dix ans de plus parce qu’elle fume, il y a beaucoup de chances qu’elle arrête. Les gens ne se laissent pas charcuter par un chirurgien esthétique, en risquant de mourir ou d’être défigurés à vie, simplement pour ressembler à un mannequin ou à cause de la pression des média ou de la publicité. L’idéal de beauté reflète bien un instinct primitif. La recherche de la beauté passe souvent avant l’instinct de conservation ; la peur de la laideur dépasse la peur de la mort.

Jeff Hoeyberghs









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