Rennes: ville médiévale et créative

A la confluence de l'Ille et de la Vilaine, Rennes - Roazhon en breton – joue de ses charmes: les étudiants lui apportent vitalité et dynamisme tandis que ses bâtiments médiévaux dégagent chaleur et tradition sur fond de fierté bretonne. Nombreux sont également les édifices témoignant de  l'existence de Condate, ville gallo-romaine où se rendent Astérix et Obélix dans Astérix et Latraviata.


Une ville construite au bord de l'eau

Une fois n'est pas coutume, la ville de Rennes est une des rares villes bretonnes de taille située à l'intérieur des terres. Aujourd'hui préfecture de la région Bretagne, sa géographie fut longtemps déterminée par le passage de la Vilaine. On parlait alors de "ville haute" et de "ville basse".

Jusqu'en 1840, la Vilaine - rivière traversant la ville d'Est en Ouest – n'était pas canalisée. Les bâtiments représentatifs étaient alors construits dans la "ville haute" tandis que la "ville basse" accueillait des activités d'artisanat, des terrains vagues ou encore des lavoirs comme sur le quai Lamennais. Aujourd'hui encore, le nom des rues de la "ville basse" témoigne de cette époque: la Parcheminerie, le Champ Dolent, les Tanneurs,…

C'est seulement à la fin du 19e siècle que la "ville basse" a reçu son premier bâtiment de taille, le Palais du Commerce et des Communications, aujourd'hui occupé par la Poste et France Télécom.
Déjà en 1912, la Vilaine disparaissait sous la chaussée entre les ponts de Nemours et de Berlin, mais jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, l'eau occupa un rôle majeur dans les activités de la ville, faisant tourner nombre de moulins.

Aujourd'hui, "ville haute" et "ville basse" ne font plus qu'une, mais si la différence est toujours là. La "ville haute" est réservée aux piétons qui déambulent entre les bâtiments d'antan tandis que la "ville basse" accueille immeubles et autres constructions modernes, témoignages du développement du siècle dernier. Et entre les deux, les quai de la Vilaine, dont l'un est réservé aux bus et taxis.

Une capitale bretonne pleine de traditions

Pour ne pas froisser les Nantais, on dira de Rennes qu'elle représente une des "capitales historiques de la Bretagne". En plus du nom des rues écrits en français comme en breton, divers édifices témoignent encore de son importance d'antan telles les Portes Mordelaises. Reconstruites au 1e siècle, elles rappellent l'époque où la ville était protégée par des remparts et était placée sur l'autorité des ducs de Bretagne. Selon la légende, les ducs de Bretagne devaient prêter le serment de défendre la liberté de la Bretagne devant ces portes.

Un autre édifice majeur du patrimoine rennais comme de l'histoire de la Bretagne est le Palais du Parlement de Bretagne. Il résulte de l'annexion de la Bretagne à la France en 132 (Acte d'Union) et plus directement encore de l'édit de Fontainebleau (14) via lequel le roi de France Henri II dote la Bretagne d'une Cour de justice souveraine provinciale, "gardienne des coutumes des pays de l'ancienne France". Le Parlement de Bretagne est chargé d'enregistrer les Édits royaux et est autorisé à faire des remontrances au Roi de France en cas de non conformité à la tradition locale. Aujourd'hui encore, le Parlement de Bretagne assure le relais de revendications à caractère régional sur la scène politique nationale.

Les bijoux d'architecture du centre ville

Avec le rattachement de la Bretagne à la France au début du 16e, Rennes devient une cité aristocratique. Les nobles parlementaires y laissent construire de nombreux hôtels particuliers tels l'Hôtel de la Noue, l'Hôtel de la Feuillée ou encore l'Hôtel de Blossac, souvent estimé comme le plus prestigieux de la ville. Situé dans la rue du Chapitre, il constitue un bon exemple de demeure urbaine classique du siècle des Lumières.

Mais avant la pierre et l'ardoise, il y a eu la brique et le tuffeau, ainsi que les maisons à pans de bois.  Et c'est ce qui fait le charme de Rennes: nombres de façades d'époque sont encore visibles aujourd'hui. Ici et là, on peut remarquer des structures à encorbellement de la Bretagne de la fin du 16e siècle. Jusqu'au milieu du 17e siècle se fait sentir le recours aux forêts des alentours et les décharges en croix de Saint-André dessinent les façades. Puis celles-ci s'égayent de frises sculptées.

L'incendie de 1720 qui ravagea quelque 900 maisons à pans de bois marqua un tournant dans l'architecture de la ville : on se mit à craindre le bois et on lui préféra la pierre.

Harmonie classique: la place
de l'Hôtel de Ville

Après l'incendie de 1720, le cœur de la ville de Rennes est à reconstruire. Le projet de l'architecte Gabriel est accepté en 1730 pour l'Hotel de ville: bâtir un édifice public pour l’immortalité. Il regroupe en une construction l’Hôtel de Ville au sud, le présidial au nord et la tour de l’horloge au centre. Je voudrais une danse qui, à elle seule, serait la danse bretonne..., aurait-il dit.

Un siècle plus tard, la construction du théâtre en face de l'Hôtel de Ville apportera une véritable entité architecturale à cette nouvelle place. L'architecte Millardet répondra en effet à la façade incurvée de l'Hôtel de ville par la rotondité du théâtre, construit de tuffeau et agrémenté d'une galerie en arcades.

Les senteurs du marché place des Lices

Chaque samedi matin, les stands de fruits et légumes et les vendeurs de galettes saucisses envahissent la place Saint-Michel comme la Place des Lices au grand bonheur des Rennais, nombreux à venir faire leurs emplettes et à se poser poser en terrasse.

Deuxième marché alimentaire de France, le marché de Rennes n'est pas 100% plein air. Les pavillons des Lices de l'architecte Martenot, aux couleurs de brique, de fonte et de verre, proposent  les produits du terroir breton. Pas difficile de s'y attarder pour une bolée de cidre!

Le parc du Thabor, une tâche de vert
en plein centre-ville

Dans le parc du Thabor cohabitent agréablement un jardin à la française, un jardin à l’anglaise ainsi qu'un jardin botanique à la roseraie réputée. Ces 10 hectares de vert au cœur de la ville de Rennes sont entre autres accessibles par la place Saint-Melaine, entrée la plus proche du centre ville.

Les terrains de Thabor ont longtemps été une dépendance de l’abbaye Saint-Melaine qui y avait ses vergers. C'est la Révolution qui remettra les terrains aux mains de l'État puis de la ville de Rennes. Et c'est à la suite au décret de 179 imposant la mise en place d’une école centrale dans chaque chef-lieu de département qu'une école de botanique fut créée et que le jardin de l’évêque devint un jardin botanique, le "jardin des plantes", alors à l’ouest de l’Orangerie.

Fin 19e siècle, le parc fut réaménagé suite à plusieurs agrandissements successifs. Jardin aux essences exotiques, fontaines, volière, roseraie, statuettes et kiosque à musique viennent ponctuer au cours du temps ce qui constitue aujourd'hui un parc dont la réputation n'est plus à faire.

Dernier aménagement en date: les serres de la Duchesse Anne construites dans les années 30 au sud du parc ont disparu en 200 afin de laisser place à des logements sociaux. C'est désormais le centre horticole de Champeaux qui centralise la production des plantes de l’ensemble des parcs et jardins de Rennes.

Où sortir à Rennes?

La première idée qui viendra à l'esprit de beaucoup sera certainement la rue saint-Michel. Bordée de maisons à colombage toutes plus biscornues les uns que les autres, la "rue Saint Mich" accueille notamment les nombreux étudiants de la ville le jeudi soir.

La tradition veut que la traversée de la rue se fasse en prenant un pot dans chaque bar. Certaines beuveries ayant toutefois défrayé la chronique, la municipalité s'efforce de mélanger d'autres commerces aux bars de la célèbre "rue de la Soif". Ainsi, de nombreuses sandwicheries et stands à kebabs sont apparus ces dernières années, cassant bien un peu l'âme des lieux.

Si la rue saint-Michel reste une institution côté bars, d'autres lieux seront plus appropriés pour grignoter un bout, telles la place Sainte-Anne, la Place Rallier du Baty ou alors la rue Saint-Melaine, la rue saint-George ou la rue Vasselot.

A télécharger gratuitement: la

brochure de l'office du Tourisme
reprenant en une vingtaine de pages les bonnes adresses de Rennes et des alentours. Les restos, cafés, discothèques et bien sûr crêperies du coin y sont savamment classés. Même les traductions des menus dans les différentes langues sont répertoriées!

Infos pratiques

  • Office de Tourisme de Rennes:
    www.tourisme-rennes.com
    . Un plan avec balade dans le Rennes historique est disponible pour 20 centimes d'euros.
  • Le site de la ville, avec toutes les infos côté culture, transports, éducation,...:
    www.rennes.fr
    .
  • Infos dans de nombreux domaines: développement économique, culture, tourisme, emploi, logement,...:
    www.rennes-metropole.fr
    .
  • Le Musée de Bretagne:
    www.musee-bretagne.fr
    .
  • Le Musée des Beaux Arts:
    www.mbar.org
    .
  • L'Opéra de Rennes:
    www.opera-rennes.fr
    .
  • Le TNB ou théâtre National de Bretagne:
    www.t-n-b.fr
    .
  • Le stade rennais:
    www.staderennais.com
    .
  • Plan dynamique de la ville
  • Le "City Pass" permet pour 13 euros de découvrir Rennes dans des conditions privilégiées pendant 48 heures. Le pass comprend un accès aux principaux musées de la ville ainsi qu'une une visite guidée gratuite de la ville ou du Palais du Parlement de Bretagne.
  • A recommander: près de l'office du tourisme, l'exposition permanente Rennes, Ville d'art et d'histoire qui raconte l'évolution de la capitale bretonne dans la Chapelle Saint-Yves.
  • A télécharger gratuitement: une
    balade audio de Rennes au format MP3
    .
  • Le vélo Star, système de vélo en libre service:
    www.levelostar.fr
    .

Calendrier des festivals à Rennes

  • Février: Travelling, rétrospective cinématographique sur le thème de la ville. En 2010, Istanbul est au programme!
    www.clairobscur.info
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  • Avril - mai: Mythos, festival des arts de la parole, du conte à la chanson en passant par la poésie.
    www.festival-mythos.com
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  • Mai: Rock'n'Solex, le doyen des festivals rennais s'adonne aux joies du sport mécanique. L'occasion de sentir la gomme des deux roues sur l'asphalte de la piste!
    www.rocknsolex.fr
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  • Mai: Agitato, festival de danse contemporaine.
    www.letriangle.org
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  • Mai - juin: Périscopages, festival de la BD, avec rencontres de la bande dessinée d'auteur et de l'édition indépendante.
    www.periscopages.org
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  • Début juillet: Les Tombées de la Nuit, un festival de la rencontre et du partage entre théâtre contemporain,  nouveau cirque,  musiques, installations sonores et plastiques.
    www.lestombeesdelanuit.com
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  • Octobre: le Grand Soufflet, festival de l'accordéon.
    legrandsoufflet.free.fr
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  • Décembre: les trans, festival de rock français et international.
    www.lestrans.com
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Littérature

Astérix et Latraviata (ISBN-10: 2864971437 ). Dans cet album sorti en 2001, Uderzo prend comme décor la ville de Condate, aujourd'hui Rennes.

Charlotte Noblet









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