Dortmund: les métamorphoses de l'ancienne ville de l'acier

Dortmund représente avec ses quelque 586.000 habitants le centre de la Ruhr tant au niveau économique que culturel. Symbolisée par un rhinocéros ailé, la 7e ville d'Allemagne fait preuve de forces de reconversion étonnantes, intégrant son passé de ville minière et sidérurgique de manière séduisante pour les passionnés de culture industrielle.


Un peu d’histoire

Fondée vers 880 sous le nom de "Throtmani" puis rebaptisée "Dorpmunde" au moyen-âge, Dortmund fit partie des cités les plus riches et les plus puissantes de la Ligue hanséatique.

La prospérité de la ville a longtemps reposé sur le charbon, l’acier et la bière. 2nd site producteur de bière au Moyen-Âge dans le monde, Dortmund compte aujourd’hui encore une trentaine de bières, dont la fameuse "DAB" de la "Dortmunder-Aktien-Brauerei". C’est d’ailleurs le "U" de l’ancien dépôt d’une autre grosse brasserie, la Union-Brauerei, qui se veut silhouette de la ville.

Les rues actuelles rappellent les axes de circulation du moyen-âge. Les routes circulaires Westen-/Ostenhellweg marquent l'emplacement des murs de la cité médiévale tandis que la rue principale découpant le centre-ville reprend en partie la route de commerce du sel du moyen-âge.

Sinon, l’architecture révèle un centre-ville détruit à 80% pendant la Seconde Guerre mondiale. Les 4 églises du centre-ville dont les tours caractérisent le panorama de Dortmund allient ainsi ancien et moderne. Quant à l’opéra de la ville, par exemple, il fut reconstruit en 1966 à la place de l'ancienne synagogue, anéantie en 1938.

Une forte tradition de charbon et d’acier

La tradition du charbon et de l’acier se retrouve dans plusieurs monuments industriels, tels que le superbe musée de Zollern ou l’ancienne cokerie Hansa, situés non loin du port de la ville.

Aujourd’hui, seulement 37.000 personnes (contre 127.000 dans les années 60) travaillent encore dans la sidérurgie à Dortmund. Certaines infrastructures sont toujours d’une économie florissante, tel le port intérieur qui, situé sur le canal Dortmund-Ems qui relie Dortmund à la Mer du Nord. Après s’être longtemps dévoué à l’approvisionnement en matières premières des usines de la Ruhr, le port assure maintenant le transit des milliers de containers du "global village".

D’autre part, l’initiative "dortmund-project" veille depuis l’an 2000 à la mutation de Dortmund en un site de technologie moderne. Ainsi d’anciennes friches industrielles se transforment en de nouvelles zones de services. C’est le cas de la "Stadtkrone Ost", à l’est de la ville, qui accueille plusieurs entreprises du secteur de l’électronique et du mobile business ou encore de l’ancien terrain des hauts-fourneaux Phoenix West, au sud de Dortmund, qui se développe dans la technique des microsystèmes (MST) et de l’information.

Une scène culturelle prometteuse

Nombres d’anciens lieux d’activités industrielles sont doucement réinvestis par des projets culturels, à l’image du "U" symbole de la ville. Le colosse de béton et d'acier construit dans les années 20 par la brasserie Union est en pleins travaux: à l’occasion de la Ruhr capitale européenne de la culture en 2010 (

www.ruhr2010.dortmund.de
), il se prépare à devenir un véritable centre d'économies créatives.

La mise en valeur de la région d’ici à 2010 encourage également la poursuite des efforts faits au niveau paysage et patrimoine. L’espace paysagé Landschaftspark-Emscher (

www.elp2010.de
) comme la Route de la Culture Industrielle (
www.route-industriekultur.de
) seront entre autres à l’honneur et permettront d’apporter une impulsion au tourisme dans la région.

L’abondance des espaces verts

Dortmund est également surnommée la "métropole verte" de Westphalie. Il faut dire que près de la moitié de l’agglomération consiste en voies d’eau, espaces boisés, agricoles ou espaces verts. Un vrai contraste par rapport au siècle dernier, marqué par l'exploitation minière et la sidérurgie.

Pourtant, c’est souvent ce passé lui-même qui explique l’importance des espaces de verdure. Ici, les jardins ouvriers, là les terrains de jeux publics: l’époque des travailleurs n’est pas loin! Un parc d’un autre genre a aussi récemment vu le jour sur le terrain de l’ancienne aciérie Hermannshütte: le lac Phoenix et les quelque 1.300 nouveaux logements qui en bordent les rives promettent une certaine qualité de vie au bord de l’eau, au milieu d’un paysage en terrasses.

Enfin, plus classique, le parc Westfalenpark "mérite un détour" (

www.westfalenpark.dortmund.de
).On y trouve non seulement le  Rosarium abritant plus de 3.000 variétés de roses, ce qui représente la troisième plus grande collection de roses dans le monde, mais également la "tour Florian". La tour Florian, haute de 210 mètres, fut l’une des premières tours de télévision érigées en Allemagne.

Sa construction à l'occasion de l'exposition fédérale horticole de 1959 profite des expériences acquises avec les cheminées de béton des bâtiments industriels. La tour Florian constitue un des symboles de la ville de Dortmund et accueille un restaurant tournant à 140 mètres.

Véritable hommage au sport

Rien de plus tentant que de prolonger une promenade au parc Westfalenpark pour découvrir le quartier sportif de Dortmund, au sud de la ville. C’est en effet là que vibre le cœur du Borussia Dortmund (www.bvb.de)!

Le club de football de la ville célèbre cette année ses 100 ans d’existence. L’occasion d’ouvrir un nouveau musée, le Borusseum, au domicile du Borussia Dortmund dans le stade "Signal Iduna Park", l’ex "Westfalenstadion". Le stade a été construit pour la coupe du monde 1974 et a aussi accueilli des matchs de la coupe du monde 2006... dont la défaite de l'équipe d'Allemagne face à l'Italie en demi-finale. Il s'agit du plus grand stade d'Allemagne avec une capacité de quasi 83 000 spectateurs, dont une tribune de 25 000 spectateurs debout.

Voisine, la Westfalenhalle I, qui a aussi eu ses grandes heures et accueilli 25 championnats du Monde et plus de 50 championnats d’Europe avant d’être réquisitionnée pour diverses foires.

Enfin, le "kilomètre du sport" (Strobelallee) offre d’excellentes installations pour l’entraînement et la compétition qu’il s’agisse du stade Rote Erde, de la Helmut-Körnig-Halle ou de la patinoire.

Pour sortir, le quartier de la Brückstraße

Le soir, les magasins une fois fermés, le calme s'empare des rues piétonnes du centre-ville. Les piétons se font rares. Quelques endroits se révèlent toutefois un peu plus animés que d'autres.

La place du vieux marché (Alter Markt), avec ses cafés et sa brasserie proposant jarret de porc au chou rouge ou autres spécialités allemandes, rivalise en affluence avec le quartier de la rue Brückstraße. Là, au nord-est de la ville, plusieurs cafés et restaurants accueillent une clientèle bigarrée. Si les uns aimeront se réfugier dans la déco 70's du Chill'R (Gerberstraße), les autres préfèreront la carte du Q-Bar (Ludwigstraße) ou l'accompagnement au piano dans le café polonais Backstage Café (Reinoldistraße). A chacun son café d'ailleurs: les fans de hip-hop se retrouvent au Sistanz (Brückstraße 52), les suppporters du Borussia au Lütge Eck, autour d'une bière Thier-Pils.

Infos pratiques

  • Office de tourisme: Königswall 18a – Tél. +49 (0) 231 18999 222.
  • www.dortmund-tourismus.de :
    francais.dortmund.de
    .
  • Location de vélos par la ville : à la gare, "FahrradService". Se renseigner au  Dortmund. kongress.Tourismus.
  • Guide gastronomique répertoriant plus de 900 restaurants:
    www.cityrestaurants.de
    .
  • Agenda sur la vie nocturne:
    www.donight.de
    et
    www.nightlife.dortmund.de
    .
  • Ancienne cokerie Hansa (
    www.industriedenkmal-stiftung.de
    ) à Dortmund-Huckarde, Emscherallee 11.
  • Musée de l’industrie Zeche Zollern à Dortmund-Bövinghausen, am Grubenweg 5 (
    www.zeche-zollern.de
    ).
  • Musée am Ostwall: art moderne du XXe et du XXIe siècle (
    www.museumamostwall.dortmund.de
    )
  • Musée de l’Art et de l’Histoire culturelle: monnaies historiques, verreries, porcelaines, meubles et peintures.
  • "La Petite Galerie Nationale" (première dépendance de la Galerie Nationale de Berlin): peintures et sculptures du XIXe siècle.
  • Musée de la Brasserie (
    www.brauereimuseum.dortmund.de
    ).
  • Musée Hoesch (
    hoeschmuseum.dortmund.de
    ).
  • Exposition allemande de Sécurité et Santé au Travail (DASA): excursion dans le monde du travail d’hier, d’aujourd’hui et de demain. (
    www.dasa-dortmund.de
    ).
  • Musée pour enfants mondo mio! (
    www.mondomio.de
    ).
  • Musée de l’automobile (
    www.oldiemuseum.de
    ).
  • Route européenne du patrimoine industriel (
    www.route-industriekultur.de
    ).
  • Borusseum (
    www.borusseum.de
    ): ce musée multimédia sur l'histoire du club de football Borussia Dortmund a ouvert ses portes dans le stade Signal Iduna Park.

Calendrier

  • 21-26 avril 2009: festival de films international des femmes (
    www.frauenfilmfestival.eu
    ).
  • 8 au 10 mai 2009: journées de l’aviron (
    www.tagdesrudersports2009.de
    ).
  • 17 mai 2009: 6. Karstadt Marathon (
    www.karstadt-marathon.de
    ).
  • 8 mai - 16 juin: Klangvokal, festival de musique vocale (
    www.klangvokal.de
    )
  • 14 – 16 août 2009: Micro!Festival. Théâtre de rue international et musiques du Monde
  • 26 septembre 2009: longue nuit des musées (9. Dortmunder DEW21-Museumsnacht)
  • Novembre - décembre 2009:  un des plus grands marchés de Noël d’Allemagne avec un arbre de Noël de 45 mètres de haut, formé de milliers d’épicéas et mentionné au livre Guiness des records comme étant "le plus grand arbre de Noël du monde".

Charlotte Noblet
(textes et photos)
 









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