Trop de médicaments en maison de repos

Une étude de la Mutualité chrétienne a confirme qu’il existait de fortes différences dans la consommation de médicaments dans les maisons de repos (MR) et les maisons de repos et de soins (MRS) en Belgique.


Fin 2006, le Centre Fédéral d’Expertise démontrait, sur la base de chiffres datant de 2004, qu’il existait une grande variabilité en matière de consommation de médicaments entre les différentes maisons de repos et maisons de repos et de soins. Ces variations se marquaient tant au niveau du choix que de la quantité des médicaments prescrits.

Une étude de la Mutualité Chrétienne basée sur des données de 2005 confirme ces résultats.

Une moyenne de 10 médicaments différents

En 2005, selon l’étude de la Mutualité Chrétienne un résident d’une MR ou d’une MRS recevait en moyenne 10 médicaments différents. Le nombre moyen par jour s’élevait à 4.

La quantité de psychotropes consommés pose également question : en moyenne, pas moins de 44% des résidents ont reçu des antidépresseurs durant une période de minimum 30 jours. En outre, quasi 1 résident sur 4 en moyenne (23,3%) a reçu des antipsychotiques, des médicaments utilisés dans le traitement de graves pathologies psychiatriques, comme la schizophrénie.

En moyenne, 31% des patients ont reçu au minimum un médicament de la "liste de Beers". Cette liste comporte des produits considérés comme étant moins recommandés pour une population âgée car ils peuvent potentiellement faire plus de mal que de bien, principalement en raison des effets secondaires liés à l’âge.

Ce qui frappe surtout les observateurs, c’est la grande variabilité entre les différents établissements. On trouve ainsi des institutions où quasi 75% des patients utilisent des antidépresseurs, alors que ce taux n’est que de 14% dans d’autres institutions. Pour les antibiotiques, les différences sont encore plus frappantes : les pourcentages de patients recevant au minimum une dose par jour varient de 11% à 96% !

Grippe et génériques

Un élément positif concerne l’administration du vaccin contre la grippe puisque les établissements atteignent, en moyenne, un taux de couverture de plus de 90%.

L’étude de la Mutualité chrétienne s’est également concentrée sur les médicaments moins chers. En 2005, 25% des médicaments prescrits étaient soit des produits génériques, soit des médicaments moins chers. 15% étaient des spécialités (chères) avec un surcoût pour le patient et 60% étaient des spécialités encore sous brevet, donc sans alternative générique. La variabilité est, ici encore, importante puisque certains établissements ne consommaient que 5% de médicaments moins chers, tandis que dans d’autres, les médicaments moins chers représentaient 59% du volume total de médicaments consommés.

Robert Derumes









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