Stop aux césariennes programmées!

A l’origine, la césarienne était une opération de sauvetage. Puis les femmes se sont intéressées de plus près à cette manière d’enfanter sans mal, sans cris tout en protégeant des dégâts périnéaux. La césarienne est devenue une opération "à la demande".


Au Brésil, pays de dictature de la beauté, la césarienne est quasi systématique pour qui en a les moyens.  Son taux est de 60% et va jusqu’à 80 % dans les cliniques privées. D’autres pays sont en train de dépasser la barre des 50%. C’est le cas d’une grande partie du continent asiatique, du sud de Europe et de l’Amérique. En Belgique, le taux était de 11,5% en 88. Aujourd’hui, c’est un bébé sur cinq qui naît par voie haute.

Pourquoi toujours plus de césariennes ?

Les gynécologues participent directement ou indirectement à cette évolution. Une étude britannique a révélé que 31 % des gynécologues-accoucheuses de Londres choisiraient une césarienne programmée, en cas de grossesse à terme non compliquée, pour la venue au monde de leur propre bébé.

Les médecins restent attachés au vieux précepte « césarienne un jour, césarienne toujours », qui n’est pourtant plus d’actualité. Début 1900, les risques de rupture utérine en cas d’accouchement ultérieur étaient très élevés. Aujourd’hui, ils sont de 1 pour 200 sans déclenchement du travail. L’accouchement par voie basse après césarienne est possible pour huit femmes sur dix. Souvent, lorsqu’elles expriment ce désir, leurs médecins réagissent en ne parlant que de rupture utérine.

Pour toujours plus de "sécurité", les gynécologues ont hypermédicalisé l’accouchement. Le monitoring en continu, les médicaments, les péridurales, le déclenchement rendent le travail plus long, plus difficile et plus dangereux. Les sages-femmes, moins interventionnistes que les gynécologues, ont perdu leur statut et sont de moins en moins nombreuses. Dans les hôpitaux où les gynécologues les surpassent en nombre, le taux de césariennes a augmenté de façon spectaculaire. Le corps médical en est venu à oublier que l’accouchement est un processus physiologique naturel. Il a oublié les besoins de la femme.

La césarienne est souvent pratiquée sans nécessité absolue et sans qu’aucun bénéfice clair n’ait été apporté. Il apparaît surtout que les praticiens la préfèrent aux accouchements assistés (ventouse, forceps) pour ne pas s’exposer à des poursuites judiciaires.

Aux Pays-Bas, le taux des césariennes tourne autour des 10%. C’est le seul pays qui concilie un taux de mortalité périnatale (avant et après la naissance) inférieur à dix pour mille.

La césarienne doit être mise à sa vraie place, celle d’un geste médical de sauvetage. Ce n’est pas une intervention banale ; c’est une opération qui comporte des risques importants.

Les risques pour le bébé après une césarienne programmée

Lorsqu’une césarienne sans travail a été programmée, il n’y a aucune garantie que le bébé soit mature. Et particulièrement ses poumons, ce qui signifie plus de risques de maladies respiratoires comme l’asthme (multiplié par 3,23).

Lors d’une césarienne, le bébé sort du corps maternel par une autre porte. Il entre dans le monde des microbes. S’il naît par voie basse, il est en contact avec l’anus de sa mère. Comme il possède les mêmes anticorps que sa maman, les premiers germes qui envahissent son tube digestif sont des germes « amicaux ». S’il naît par césarienne, les premiers germes qui le colonisent sont ceux présents dans l’air et ceux des médecins. Ces microbes là sont potentiellement dangereux. Des études prouvent que la flore intestinale des nourrissons nés de césarienne est perturbée, même à l’âge de six mois.

Le bébé ne peut pas téter précocement le colostrum, ce liquide riche en anticorps puisque sa mère doit rester en salle de réveil pendant deux heures. Il n’y a donc pas de contact prolongé entre mère et enfant à la naissance.

L’allaitement est plus difficile et moins long après césarienne. Le lait maternel des femmes qui ont accouché normalement contient plus d’endorphines (hormones sécrétées à cause de la douleur), qui créent une dépendance du bébé au lait maternel.

Les hormones libérées pendant l’accouchement jouent d’ailleurs toutes un rôle primordial.

Par exemple, l’ocytocine provoque les contractions de l’utérus et ensuite le réflexe d’éjaculation du lait. C’est aussi un cocktail d’amour destiné au bébé. Les hormones maternelles et fœtales associées participent à la fin de maturation des poumons.

Enfin, tous ces bébés ont un taux de glucose plus bas et une acidité gastrique plus faible. Leur système de contrôle de la pression artérielle et de la glande thyroïde ainsi que leurs réponses immunitaires sont différents des bébés nés par voie basse.

Et la maman ?

La césarienne induit une hospitalisation plus longue, une péridurale, des douleurs post-opératoire etc. Qu’en est-il des effets psychologiques ? Si certaines femmes vivent la césarienne comme une délivrance, nombreuses sont celles qui la considèrent comme une "coupure" dans leur vie. Elles ont l’impression de ne pas avoir accompli leur rôle de femme et de mère. La voie naturelle n’a pas été respectée.









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