La sclérose en plaques

Dans notre pays, la sclérose en plaques est une des affections neurologiques les plus fréquentes chez l’adulte jeune : elle touche environ 1 individu sur 1000, soit 10.000 personnes en Belgique. La maladie est plus fréquente chez les femmes que chez les hommes (3 femmes pour 2 homme) et débute le plus souvent entre 20 et 40 ans, lorsque l’on est en plein dans la vie active.


La maladie sous différentes formes

Dans 80% des cas, la maladie se manifeste au départ sous forme de poussées (aggravation brutale de l’état neurologique), suivies de rémissions (avec récupération totale ou partielle). Cette forme de sclérose en plaques évolue généralement vers la forme progressive de la maladie après un certain nombre d’années (10 à ans). Il existe aussi les formes progressives de la maladie : la première, évoluant sous forme de poussées-rémissions où les symptômes s’aggravent progressivement et la seconde qui se manifeste par une aggravation continue des symptômes (sans poussées-rémissions).

La cause et le diagnostic: difficiles

La cause de la maladie n’est pas connue. Elle n’est ni contagieuse, ni héréditaire. L’hypothèse communément admise étant que la sclérose en plaques est une affection auto-immunitaire démyélinisante avec une combinaison de facteurs génétiques et d’environnement (peut-être viraux). La prévalence varie en effet d’une région à l’autre dans le monde.

Le diagnostic est peu aisé, car il exige une combinaison de conditions cliniques et/ou paracliniques. Il n’y a pas de test unique pour diagnostiquer la sclérose en plaques (SEP). Souvent, c’est une question de temps car le patient présente des symptômes qui ne sont pas spécifiques à la maladie. La confirmation n’intervient que plus tard. L’élément déterminant est un examen clinique et neurologique, où l’on mesure les lésions existantes. Pour parler de sclérose en plaques cliniquement définie, il faut attendre l’apparition de plusieurs lésions et celles-ci doivent être disséminées dans le temps et dans l’espace. Ensuite, il faut pouvoir exclure toute autre affection qui pourrait mieux expliquer les observations. Ceci se fait par un examen RMN (imagerie par résonance magnétique).

Les critères diagnostiques ont évolué ces dernières années. Jusqu’il y a peu, le traitement était indiqué seulement pour une certaine catégorie de patients, atteints de sclérose en plaques cliniquement définie (SEPCD). Les nouvelles découvertes en matière de critères de diagnostic et les nouvelles indications en matière de traitement sont donc d’une importance capitale pour les médecins et les patients.

Ainsi les critères proposés par Mc Donald et ses collaborateurs permettent de tirer profit de l‘imagerie de la résonance magnétique fonctionnelle, qui s’est fortement développée récemment (grâce à l’utilisation d’un champ magnétique puissant, cette méthode permet de réaliser des images du cerveau et de la moelle épinière), afin d’établir un diagnostic précoce chez des personnes qui présentent une évolution typique de sclérose en plaques. Prise plus tôt, la progression de la maladie peut alors être ralentie grâce à un traitement par interféron ß 1a, un traitement officiellement indiqué chez les patients ayant souffert d’un seul épisode démyélinisant, à condition que ceux-ci présentent un risque élevé de développer une sclérose en plaques cliniquement définie.

Les symptômes

Les symptômes ne sont pas les mêmes pour chaque patient. On parle le plus souvent de fatigue, de faiblesses musculaires et de troubles de la vue. Certains patients connaissent des problèmes d’équilibre. La maladie peut être très douloureuse et provoquer des raideurs musculaires, des tremblements,…

L’évolution

On ne peut jamais savoir comment la maladie évoluera chez un patient en particulier. Une chose est certaine : la SEP n’est pas mortelle. Grâce aux progrès de la médecine, l’espérance de vie d’une personne atteinte de SEP est environ égale à celle d’une personne en bonne santé. Tant que la maladie évolue par poussées et rémissions (plus ou moins 10- ans) en laissant peu de séquelles, le patient peut vivre de manière relativement autonome. Mais la forme progressive entraîne des séquelles croissantes. La maladie devient alors un véritable handicap et le patient se retrouve limité. Malheureusement, l’évolution reste différente au cas par cas.

Jiri Pragman









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