La polyarthrite rhumatoïde, un rhumatisme handicapant

Trop souvent confondue avec l'arthrose, la PR doit pourtant être diagnostiquée et traitée au plus tôt afin d'éviter les malformations et handicaps les plus sévères. 85.000 personnes souffrent en Belgique de polyarthrite rhumatoïde, dont 75% sont des femmes.


Diagnostiquée le plus souvent autour de 40 ans, la PR reste le parent pauvre des maladies rhumatismales en terme de "re-connaissance". Afin de renforcer les connaissances sur ce rhumatisme inflammatoire le plus fréquent et le plus invalidant, une étude auprès de patients belges a été menée en juillet 2003 par Medistrat à la demande d'Abbott Immunology.

On parle souvent de la polyarthrite comme d'une maladie de vieux... Cette idée provient de l'amalgame qui est souvent fait entre l'arthrose (usure liée en général à l'âge) et l'arthrite (inflammation articulaire). L'enquête révèle que chez 15% des patients, les premiers symptômes sont apparus avant l'âge de 30 ans, tandis que l'âge moyen d'apparition de la maladie est de 42 ans pour les femmes.

Si l'arthrose est une maladie due aussi bien au vieillissement et à l'usure des articulations, la polyarthrite rhumatoïde est due à un dérèglement du système immunitaire qui s'attaque aux tissus: chez ces patients, l'organisme ne reconnaît plus l'articulation comme étant sienne et réagit contre elle, détruisant le cartilage et parfois les os ou les tendons

Autre grand différence avec l'arthrose : la polyarthrite rhumatoïde touche les articulations de manière symétrique, et le plus souvent les deux mains et les deux pieds (74% des patients interrogés).

Lourd bilan sur la vie "active" des patients belges

35% des patients interrogés ont déjà subi une ou plusieurs opérations chirurgicales réparatrices. Les mots clés associés à la polyarthrite rhumatoïde qui reviennent le plus souvent traduisent le lourd tribut que doivent payer ces patients dans leur vie quotidienne : 74% citent la douleur insupportable et 47% parlent de limitations de leur mobilité.

Pour imaginer la difficulté vécue par une large majorité des personnes atteintes de polyarthrite, ligotez-vous les 30 articulations des mains avec de gros élastiques et marchez avec des pois chiches dans vos chaussures. Vous prendrez ainsi conscience de la difficulté à assumer les gestes les plus simples de la vie quotidienne: attraper un verre d'eau, un bic, décrocher votre téléphone, ouvrir une porte, ... 73% des patients déclarent avoir besoin d'aide pour les tâches ménagères quotidiennes.

Pour 58% d'entre eux, la polyarthrite rhumatoïde modifie leurs perspectives de travail. Citons pour illustrer les résultats l'étude médico-économique des caractéristiques et de prise en charge de la polyarthrite rhumatoïde en France (Practis/2002) qui révélait le bilan sévère de la polyarthrite rhumatoïde : invalidité dans 10% des cas avant 2 ans d'évolution, risque d'arrêt de travail multiplié par 32, près de 20% d'invalidité à 45 ans et une réduction de la durée de vie de 5 à 10 ans.

Diagnostic tardif

Selon l'enquête, 71% des patients ont consulté un médecin plus de 6 mois après l'apparition des premiers symptômes (47% : de 6 mois à 1 an et 24%: 2 ans). 40% des patients ont eu confirmation de leur diagnostic après 1 an et plus.

Or, la rapidité de la prise en charge est un facteur clé. Un délai de quelques mois avant l'administration d'un traitement efficace ne se rattrape jamais. Il est donc important de diagnostiquer au plus tôt les patients et de leur donner les moyens de mieux gérer leur maladie. Mais l'identification de la polyarthrite rhumatoïde au stade initial est difficile. Dans un premier temps, la PR ne se distingue guère d'autres maladies, notamment des infections virales.

Une maladie à connaître et à reconnaître

Afin de favoriser un diagnostic et un traitement précoces, chacun doit pouvoir adopter les bons comportements :

  • ainsi, dès un gonflement des articulations, une consultation s'impose à l'apparition de l'un des trois symptômes : douleur et inflammation qui réveille la nuit, raideur matinale des articulations ou douleur des avant-pieds;
  • le médecin généraliste doit de son côté orienter le malade vers un rhumatologue dès qu'il soupçonne une polyarthrite rhumatoïde.

Enfin, le rôle des associations de patients est primordial au niveau de l'éducation des patients et de leur environnement familial: ils doivent apprendre à lutter contre les déformations, en renforçant leur musculature et en adaptant leurs mouvements. Un soutien psychologique et social s'avère souvent nécessaire. Plus d'un quart des patients cite l'impact de la polyarthrite rhumatoïde sur leur psychique (anxiété, dépression, peurs).

Source : enquête menée par Medistrat en juillet 2003 auprès d'un échantillon représentatif de 80 patients belges souffrants de polyarthrite rhumatoïde.

Jiri Pragman









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