Hépatite C: on en parle peu mais...

L'hépatite C est fort présente dans notre pays. On estime que 100.000 Belges ont été en contact avec le virus. Entre 50 000 et 80 000 Belges sont porteurs chroniques du virus. 10 à 20 % des patients savent qu'ils sont atteints. Cette maladie est difficile à guérir et on ne connaît pas encore de vaccin.


L'hépatite est une inflammation du foie est causée par un virus (virus de l'hépatite C ou VHC). Principalement transmise par du sang contaminé, l'hépatite C, présente dans le monde entier, devient chronique dans la plupart des cas, peut endommager le foie de manière irréversible.

Or il est impossible de vivre sans foie ! Quand le foie ne fonctionne -presque- plus, une transplantation du foie peut être nécessaire.

La personne atteinte peut très bien ne pas le savoir car la contamination par le VHC entraîne rarement l'apparition de symptômes. Moins de 10 % des personnes contaminées contractent une jaunisse. Pour les autres 90%, le développement de la maladie passe donc le plus souvent inaperçu. 

Evolution de la maladie

Dans le cas de l'hépatite C aiguë, 20 % des personnes contaminées guérissent spontanément. Le virus disparaît - dans les 6 mois - de l'organisme après l'infection. Ces personnes peuvent éliminer le virus de manière naturelle et guérissent spontanément. Pour les autres 80%, ce n'est pas le cas: l'hépatite C évolue vers la chronicité.

Plus de 80% des personnes contaminées développent une hépatite C chronique. Celle-ci peut entraîner une cirrhose du foie et un cancer du foie. Parmi les patients chroniques, 20% développent une cirrhose après 10 ans et 40% après 20 ans. Après 10 ans, 10% des patients souffrant de cirrhose développent un cancer de foie; 25% des transplantations du foie concernent d'ailleurs des patients atteints d'hépatite C.

On parle d'hépatite C chronique lorsque le virus est présent dans le corps pendant au moins 6 mois. Cette présence peut être découverte par une prise de sang.

Quelle que soit l'intensité de l'activité du virus, l'inflammation chronique s'accompagne d'un minimum de plaintes. Les problèmes qui surgissent dans cette phase sont vagues et il est difficile d'en déterminer la cause : fatigue, malaise, nausées, gêne abdominale et douleurs articulaires.

En raison de l'absence de symptômes spécifiques et de plaintes claires, le diagnostic de l'hépatite C est généralement dû au hasard. Dans de nombreux cas, il n'est d'ailleurs posé que 10 à 30 ans après la contamination initiale. Ce diagnostic tardif est, dans la plupart des cas, le résultat d'une recherche médicale sur les causes du problème de santé que connaissent les patients entretemps.

Chez certains patients, le VHC peut être présent pendant des années sans entraîner d'inflammation du foie ni aucune autre complication. Cependant, certains patients n'échappent pas à une altération hépatique grave : à terme, ces patients développent des "cicatrices" sur le foie, une cirrhose ou un cancer du foie.

Contamination

La contamination peut avoir lieu par contact avec du sang contaminé. En Belgique, depuis le 1er juillet 1990, le sang et les produits sanguins sont systématiquement soumis à un dépistage du VHC. Toute personne ayant reçu du sang, des produits sanguins ou des organes de donneur peut être atteinte. Le partage de seringues et de tout type de matériel d'injection est aussi à l'origine de l'hépatite C. Celle-ci n'est pas une maladie sexuellement transmissible. Le virus peut cependant se transmettre par rapport sexuel lorsqu'il y a contact avec le sang (rapports pendant les règles, rapports longs ou brutaux, contact anal, rapports sadomasochistes). La maladie peut aussi se transmettre de la mère à l'enfant.

Parmi les groupes à risque, on identifie :

  • les personnes qui ont été transfusées avant le 1er juillet 1990 (sang ou produits sanguins);
  • les patients hémophiles et en dialyse;
  • les (ex)toxicomanes par voie intraveineuse et nasale;
  • les personnes qui travaillent dans le secteur (para)médical ou qui exercent une profession à risque (police, pompiers);
  • les enfants de mères contaminées;
  • les personnes qui changent souvent de partenaire lors de rapports sexuels non protégés.

Notre pays ne pratique pas de dépistage systématique des groupes à risque. Par contre, depuis le 1er juillet 1990, tous les échantillons de sang, les produits sanguins, les organes et les tissus de donneurs sont soumis à un dépistage du VHC.

Si l'on est atteint

Une personne atteinte d'hépatite C ne court aucun risque de contaminer d'autres personnes dans le cadre de ses activités professionnelles. Il n'est donc pas nécessaire d'appliquer des règles de protection supplémentaires au travail. Elle n'est pas non plus obligée d'avertir son employeur de sa maladie,; cependant, certaines entreprises (par exemple dans le secteur alimentaire) l'y contraigne par contrat. Il faut bien sûr veiller à ce que les autres ne soient pas en contact avec son sang, se couvrir les petites blessures, ne pas partager ses accessoires de toilette (rasoir, brosse à dent, essuie-mains), avoir des rapports sexuels protégés.

Le traitement de l'hépatite C peut entraîner des effets secondaires. Il est conseillé de dormir suffisamment, de manger équilibré et d'éviter l'alcool.

Association

Carrefour Hépatite C - Aide et Contact ASBL
Poisson-Moulin, 3 - 6640 Vaux-sur-Sûre
Tel/fax 061.26.68.90 - mél :

chacasbl@skynet.be

Site web

  • Le point sur l'hépatite C
    (France)
  • Tout savoir sur l'hépatite C
    (France)
  • Hépatite C : sites et documents francophones
    (site médical spécialisé)

Jiri Pragman
      









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