Bouger protége aussi les os!

L’activité physique est peu associée à la santé des os, elle est pourtant un excellent moyen de prévenir et combattre l’ostéoporose. En Belgique, 630.000 femmes souffrent de cette maladie des os fragiles. Sa gravité réside dans sa complication majeure, la fracture qui peut mener jusqu’à la perte d’autonomie, parfois au décès. En Belgique, chaque année, on compte 13.000 fractures de la hanche à elle seule.


L’ostéoporose est essentiellement liée au cycle de vie de notre squelette. Selon les experts, 40% des femmes qui ont aujourd’hui 50 ans seront victimes durant leur vie d’une fracture liée à l’ostéoporose. "Presque tous les os peuvent être touchés, mais 3 types de fractures sont particulièrement fréquents : la fracture d’une vertèbre, la fracture du poignet, et la fracture de la hanche. Dans l’Union européenne, une fracture ostéoporotique survient toutes les 30 secondes. Pourtant aujourd’hui nous avons les moyens d’éviter les fractures; elles ne sont pas une fatalité liée au vieillissement. Mais l’évolution de la perte osseuse peut être longtemps indolore et insidieuse avant que ne surviennent les fractures", déclare le Professeur Jean-Yves Reginster du Belgian Bone Club.

Pratiquer une activité physique permet de prévenir la perte osseuse et réduire les risques de chute et de fracture. Parmi les facteurs environnementaux, l’activité physique constitue en effet un des éléments indispensables au maintien de l’intégrité du squelette ; elle permet d’augmenter la densité minérale osseuse et est, de ce fait, associée à une réduction des facteurs de risque de l’ostéoporose.

Chez l’enfant et l’adolescent, des activités faisant intervenir les articulations portantes, comme marcher, danser ou faire de la course à pied, sont indispensables au développement osseux et elles peuvent contribuer à atténuer la perte osseuse. "Certains sports préviennent directement la perte osseuse. Les sports les plus avantageux sont ceux au cours desquels il existe un impact sur le sol qui transmet une pression positive sur les os, comme précisément le tennis", soulignait la sportive Sabine Appelmans à l’occasion de la Journée mondiale contre l’ostéoporose.

"Pour les adultes et les personnes atteintes d’ostéoporose, c’est aussi un moyen d’améliorer la force musculaire et l’équilibre ainsi que de réduire les risques de chute et donc de fracture", ajoute le Dr Pouliart, Présidente de l’Association Belges des patients ostéoporotiques (ABO). Pour Sabine Appelmans, "certains sports permettent l’entretien de l’équilibre et de la souplesse. On se rattrape mieux quand on trébuche et on peut mieux amortir la traumatisme ; c’est le cas par exemple du tai-chi, une gymnastique chinoise faite de mouvements de coordination exécutés très lentement avec une prédominante importante de la respiration. Il n’est jamais trop tard pour avoir une activité physique".

L’enjeu est important, car les fractures représentent une grave complication et causent de nombreuses hospitalisations. Parmi les femmes de plus de 45 ans, les fractures ostéoporotiques sont à l’origine de plus d’hospitalisations que l’infarctus du myocarde ou le cancer du sein, précise le Professeur Reginster.

Dépistage et information

"Quand vous avez la chance d’avoir été dépistée, il est essentiel de se faire traiter et de connaître tout ce qui peut favoriser une prévention efficace des fractures. Or la prise en charge de l’ostéoporose laisse toujours à désirer. Le grand public ne connaît pas encore bien ce que nous pouvons appeler les amis de l’os tout comme ses ennemis (comme le tabac ou l’excès de caféine). L’activité physique est véritablement un allié de poids même si elle est peu connue et re-connue pour ses bénéfices sur la santé des os. La vitamine D en est un autre, intuitivement peu lié à l’os", précise le Docteur Stefan Goemare du Belgian Bone Club.

Son rôle est pourtant majeur pour une adaptation à de faibles apports en calcium. Le taux de vitamine D conditionne le niveau d’absorption du calcium, et influence de la sorte les besoins que l’on peut en avoir. Or, la carence en vitamine D est fréquente chez le sujet âgé et elle est difficilement réversible par la diététique seule (les aliments riches en vitamine D sont peu nombreux; il s’agit essentiellement du thon, du maquereau, de la sardine, du saumon). Enfin, les personnes âgées s’exposent peu aux rayons du soleil, qui restent pourtant la meilleure façon de synthétiser la vitamine D.

"Suppléer en vitamine D est essentiel chez les patients souffrant d’ostéoporose et doit faire partie d’une prise en charge efficace de la maladie afin d’éviter les trop nombreuses fractures ostéoporotiques", conclut le Docteur Goemaere.

Robert Derumes









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