Bière ou vin avec modération

La consommation régulière d’un verre de bière serait-elle aussi "bonne" que celle d’un verre de vin ? D’importants scientifiques français le pensent et démontrent que les effets pour la santé de la consommation de bière sont équivalents à ceux du vin. Il s’agit de la principale conclusion d’un congrès scientifique sur la nutrition organisé en 2004 par l’Institut Pasteur à Lille. Un constat inattendu dans la patrie du vin.


Le congrès scientifique “Entretien et Nutrition” organisé par l’Institut Pasteur à Lille a réuni les principaux nutritionnistes, scientifiques et spécialistes du monde médical et du secteur public français.

La surprise vient du fait que, dans ce pays à tradition vinicole, d’éminents scientifiques - tels le Prof. De Lorgeril, qui mène des travaux de pointe en cardiologie à partir de nombreuses études françaises et internationales au sujet de l’effet de l’alcool sur la santé - concluent que les principaux effets sur la santé d’une consommation raisonnable de bière sont identiques à ceux du vin.

C’est particulièrement vrai en ce qui concerne les conséquences cardiovasculaires de cette consommation. Il apparaît ainsi qu’une consommation modérée de bière ou de vin prépare mieux le myocarde aux conséquences nuisibles d’un infarctus et réduit le risque d’un arrêt du myocarde à la suite d’un infarctus léger ou sévère. Dès lors, le risque de mort subite diminue.

L’effet protecteur de l’alcool sur le coeur est connu de longue date. Cet effet n’opère toutefois que dans le cadre d’une consommation modérée de bière, de vin ou de tout autre alcool. Par consommation modérée, l’Organisation Mondiale de la Santé entend 1 à 2 verres par jour pour les femmes et 2 à 3 verres par jour pour les hommes.

Homocystéine

Selon une étude française à grande échelle sur les effets de la bière, du vin et de l’alcool sur la santé, menée par le Dr Geneviève Potier de Courcy auprès de 1196 hommes et femmes, et présentée durant le congrès, la présence de folates dans la bière diminue la concentration en homocystéine. Or, la présence d’homocystéine dans le sang, même en de très faibles quantités, accroît le risque de maladies cardiovasculaires.

L’étude indique que le fait de boire de la bière n’a aucun effet sur la fabrication d’homocystéine dans le sang et contribuerait même à la réduire, tandis que la consommation de vin favoriserait la fabrication de cet acide aminé.

Une consommation modérée de bière comporte donc bien des avantages par rapport au vin, en ce qui concerne les risques cardiovasculaires.

Le mode de vie

La conclusion du congrès français est sans équivoque. Une consommation modérée de bière et de vin a bien des effets bénéfiques pour la santé. Cela ne signifie bien sûr pas que les personnes abstinentes doivent boire de l’alcool quotidiennement. Mais il existe de réels arguments qui permettent à ceux qui boivent un verre de bière ou de vin de le faire en toute tranquillité d’esprit pour leur santé.

Les scientifiques français soulignent ainsi combien nombreuses sont les études qui démontrent qu’une consommation raisonnable de bière et de vin, une alimentation variée et équilibrée, ainsi qu’une activité physique régulière, demeurent les meilleurs garants d’une vie longue et saine.

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Robert Derumes









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