Arrêter de fumer avec la naturopathie

Les patchs aident à déshabituer le corps de la nicotine, mais pas des milliers de produits chimiques contenus dans la cigarette. Ils n’aident pas non plus à gérer les angoisses, sautes d’humeur et fringales liées au sevrage. La naturopathie, si.


Arrêter de fumer, ça se passe d’abord dans la tête, mais le corps aussi doit se dépatouiller avec ses dépendances. Le sevrage entraîne même des modifications physiologiques dont il faut tenir compte pour réussir son pari. Une alimentation saine, d’éventuels compléments nutritionnels et quelques plantes en gélule ou tisane permettent de gérer tous ces changements au mieux.

Se défaire des dépendances

Il existe une plante de la désaccoutumance par excellence : le kudzu. Ses racines contiennent des flavonoïdes qui agissent sur le système nerveux central. Le bourgeon de pommier peut également compenser le manque de tabac : une pomme avant chaque cigarette ne détériore-t-elle pas le goût de la cigarette ? La valériane possède aussi cette qualité très pratique : en plus, elle calme les angoisses des fumeurs en manque.

On peut également se tourner vers les Fleurs de Bach qui agissent sur les émotions: ainsi, la « folle avoine » est conseillée en cas de dépendances pour trouver sa voie et « le noyer » permet de lâcher ses anciens repères et de changer ses habitudes.

Mais la première étape du sevrage et la plus importante est une alimentation équilibrée. Car il faut savoir que la dépendance est souvent liée à une carence en micronutriments. Les fumeurs sont fatigués, car ils manquent en général de vitamine C. Le stress en période de sevrage est dû à un manque de magnésium et de calcium.
Manger sainement, bio et de saison est le meilleur moyen de parer aux carences en général.

La bonne nouvelle? Lors du sevrage, les aliments retrouvent leur saveur naturelle. C’est l’occasion de se concocter un menu complet: fruits, légumes, produits laitiers écrémés, poissons et céréales complètes.

Réguler l’appétit

Cependant, étrangement, le fumeur en sevrage n’aura pas vraiment envie de se tourner vers les aliments sains. A l’arrêt du tabac, l’appétit change et se porte vers le salé, le sucré et le gras. Un complément de chrome ou du trio zync-nickel-cobalt peut réguler les envies.

Il est important de ne pas succomber à trop de gourmandises, car les toxiques attirent les toxiques. "Plus on mange sain, moins on est attiré par les toxiques" explique Christiane Smeets, naturopathe. L'alcool, le café et le chocolat sont donc à éviter un temps.
Cependant, prise de poids, il y aura, même si les envies sont réprimées. Car la nicotine entretient en réalité le fumeur dans un poids inférieur à son poids normal. L’arrêt du tabac ne fait que rétablir celui-ci.

En attendant, quand vient une fringale, mieux vaut tabler sur quelques astuces efficaces. Un exemple? Porter une carotte crue à la bouche peut calmer l’envie de fumer, car il s’agit d’un geste semblable à celui réalisé avec la cigarette. Une variante? Le bâtonnet Yelove, utilisé avec succès dans les centres de sevrage tabagique en Belgique. Il s’agit d’un bâtonnet en bois de tilleul aromatisé aux huiles essentielles calmantes. La mâchouiller occupe les mains et l’esprit de la personne en sevrage.

Désintoxiquer le foie

Une autre astuce pour couper les envies de grignotage liées au sevrage: boire beaucoup d’eau. C’est également une méthode simple pour se débarrasser des milliers de produits chimiques qui ont encrassé le corps. Certains organes ont besoin d’un petit coup de pouce.

Christiane Smeets conseille de drainer les émonctoires comme le foie, le pancréas, les poumons, les reins etc. Ce sont les organes qui éliminent les toxines. Il faut aussi aider le foie, le pancréas et les surrénales, car tous les trois sont très sollicités chez le fumeur. A cause du stress, celui-ci est constamment en hypoglycémie.

Le schéma est toujours le même: la cigarette provoque un stress qui va engendrer une stimulation de l’adrénaline qui elle, va envoyer un message au foie "il y a stress, libérez du glycogène". En même temps, les surrénales envoient un message au foie aussi pour dire "libérez du glucagon pour empêcher le sucre d’entrer dans le cellule". Les organes sont sollicités sans arrêt et c’est mauvais.

Quelles plantes dans ce cas-ci? Le café vert par exemple. Il favorise l’action d’une enzyme du foie qui entre en jeu dans la désintoxication du corps en s'opposant aux substances toxiques comme le tabac. La taurine peut aider le foie, le thym et le plantain les poumons.

Important aussi: l’exercice physique, car il favorise l'hyperventilation pulmonaire. Meilleure détente nerveuse, meilleure respiration, ... cela donne moins l'envie de fumer à certains.

Jamais d’automédication

Il est important de savoir qu’il existe des aides naturelles pour supporter le sevrage. Cependant, il ne faut pas les acheter telles quelles sans l’aide d’un professionnel.

L’avis d’un phytothérapeute ou d’un naturopathe est nécessaire, car une plante qui s’avère efficace pour l’un ne le sera pas nécessairement pour un autre. Certaines ont des effets secondaires: la réglisse, par exemple, aide à gérer la dépendance, mais augmente la pression artérielle. Elle est donc dangereuse pour ceux qui souffrent d’hypertension.

"Et puis il y a une chose à laquelle on ne pense jamais: c’est la qualité du terrain" raconte Marc Lavand’homme, éducateur santé et naturopathe à l’asbl Magenta. C’est logique: certaines personnes fument cinq à six cigarettes par jour et le supportent très bien alors que d’autres non.

C’est la même chose lors du sevrage. "C’est un peu comme si certains carburaient à l’essence, d’autres au diesel ou au gaz. On ne donnera pas la même chose à celui qui a une morphologie de bucheron et à un petit tout sec." Il faut tenir compte du mode de fonctionnement de chacun pour réussir le sevrage au mieux.









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