Belga Queen

Les Bruxellois en font une valeur sûre. Cette ancienne banque du Crédit du Nord, entièrement rénovée par Antoine Pinto, vaut le détour. Construit au milieu du XVIIIe siècle, l’hôtel particulier s’appelait alors Hôtel de la Poste. Il est devenu banque dans les années 1920.


Lorsqu’on y entre en poussant les lourdes portes de verre et de cuivre, l’impression de pénétrer dans une banque est très forte. Tout de suite, on aperçoit au fond l’énorme salle des guichets, euh non, du restaurant. A gauche, dans une pièce qui longe le hall d’entrée, l’écailler prépare ses fruits de mer. Quelques tabourets vous permettront de les déguster sur place. En vis-à-vis, un bar intime attend votre visite.

Vous pénétrez ensuite dans le restaurant proprement dit. Une longue salle aux proportions agréables car rien n’arrête le regard jusqu’à la verrière décorée de vitraux colorés quelques mètres plus haut. Au niveau du sol, de hautes colonnes de marbre rose ponctuent l’espace en deux allées plus sombres. Le fond de la salle accueille les cuisines. A droite et à gauche, dans les allées plus intimes à l’écart de la lumière du jour déversée par la verrière, les tables sont dressées. Au centre, un grand escalier mène au sous-sol, l’ancienne salle des coffres, transformée en bar à cigare.

L’impression dominante est celle de l’espace. Les proportions de la salle permettent aux tables d’être suffisamment espacées pour ne pas avoir l’impression d’être assis sur les genoux de votre voisin inconnu, comme dans un grand nombre de brasseries où le rendement se calcule au centimètre carré. Cela ne nous a cependant pas empêché de bénéficier du fumet des anguilles au vert de notre voisin inconnu, ni d’observer la composition de l’assiette de homard de son invitée.

L’accueil est charmant : 2 jeunes femmes se pressent, l’une pour vous débarrasser de vos vestes, l’autre pour vous guider vers votre table. Par la suite, nous l’entendrons téléphoner à une copine tout en accompagnant ses hôtes… pas très "claaasse".

Les serveurs, beaux, jeunes, dynamiques … et un peu désinvoltes se succèdent, qui pour vous déposer du pain, qui pour prendre la commande, qui pour apporter les boissons. On a l’impression qu’ils gèrent toutes les tables en même temps et qu’ils sont vraiment, vraiment très nombreux pour le peu de clients ce jour-là.

Malgré cela, le moindre bruit de couteau, là bas tout au bout, dans les cuisines, résonne sous cette voûte de verre. Lorsque d’autres tables arrivent à proximité, nous bénéficions de leur conversation et il n’est vraiment pas possible de préserver un peu d’intimité dans ce quasi hall de gare.

Le cadre, oui mais...

A la demande de conseil pour les vins au verre à accorder avec les mets choisis, il est simplement répondu que pour le vin blanc, untel est sec, untel est parfumé et untel est plutôt doux. J’ai donc pris "du sec", sans autre forme d’explication.

Le prix du lunch de midi (15 euros) défie toute concurrence au niveau du rapport qualité/prix.

Il n’en va pas de même pour le service à la carte. Nous optons en entrée pour une assiette de foie gras de canard au torchon, confiture de chicons, tartine grillée pour l’un et une salade Belga Queen (saumon massé, crevettes grises, jambon de la Sûre, magret de canard, foie gras au torchon, salade mélangée, mangue). Verdict un peu mitigé : les 2 tranches de foie gras nous ont paru manquer de finesse. Côté salade, il était découpé en cubes peu appétissants et plutôt oxydés ; la mangue était tout sauf mûre et aucune vinaigrette n’assaisonnait la salade… (le jus de mangue mûre devait sans doute compenser cette absence).

Comme plat principal, des côtes de veau aux morilles sautées et leur crème, salsifis rôtis et épinards en branches pour l’un, filet pur de Charolais belge, béarnaise à la bière, sauté d'épinards et fonds d´artichauts, cornet de frites BQ.

Les côtes de veau (en tout cas, le pluriel sur la carte le laissait entendre) se transformèrent en une seule, mais très suffisante. La crème de la sauce s’était faite discrète. Mais là, on frise la mauvaise foi, c’était franchement délicieux. Rien à dire sur le filet pur, correct. 

Le cornet de frites de porcelaine ainsi que la vaisselle monogrammée BQ sont une création du maître des lieux.

Les desserts (mousses aux trois chocolats et mousse de caramel) ainsi que le café signèrent la fin de notre repas. Un petit tour par pure curiosité, vers les célèbres toilettes transparentes dont les vitres ne s’opacifient qu’au deuxième tour de verrou, et nous voilà partis... pour sans doute ne pas revenir, si ce n’est pour un lunch rapide, en semaine, à midi.

Infos pratiques

Belga Queen Bruxelles
Rue Fossé aux Loups 32 - 1000 Bruxelles
Tél. +32 (0)2 217 21 87 Fax : +32 (0)2 229 31 79
E-mail :

info.brussels@belgaqueen.be
 
Site web :
www.belgaqueen.be
 
Cuisine ouverte tous les jours de 12h à 14h30 et de 19h à 24h.
Club avec DJ les mercrediss, jeudis et vendredis. Musique live tous les samedis.

Il existe un 2e Belga Queen à Gand (Gent) le long de la Lys :

Belga Queen Gent
Graslei, 10 - 9000 Gent
Tél. +32 (0)9 280 01 00

Philippe Allard et Julia Limbourg









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