Sacrifiez-vous à la tradition des étrennes?

Les uns s'enferment toutes lumières éteintes et ne répondent pas au coup de sonnette du facteur, des éboueurs... D'autres se sentent obligés, craignant des représailles. Et puis il y a les étrennes familiales. Et ceux qui regrettent que les plus jeunes ne viennent que pour toucher leurs sous. Quant aux derniers, ils regrettent de ne plus voir leur famille sacrifier à cette coutume...


Les plus anciens se souviennent des 1er janvier d'antan. Endimanchée, toute la famille se rendait chez les aînés... en respectant un ordre bien établi. Les (arrière-)grands-parents d'abord. Puis les grands-oncles et grands-tantes. Ensuite les oncles et tantes si les parents n'étaient pas les aînés. De retour à la maison, les parents attendaient à leur tour de recevoir les voeux de leurs cadets, de leurs neveux et nièces. Les enfants qui étrennaient recevaient une pièce ou un billet. Mais ils devaient avoir dit respectueusement Bonne année, bonne-maman (ou bon-papa ou mon oncle ou ma tante...).

La journée n'en finissait pas et les parents devaient faire honneur aux galettes, au café, aux "gouttes" pour hommes ou pour femmes. Une journée très "rentable" pour les enfants qui ne se lassaient pas de recompter leurs sous.

Strenia

Avec un certain relâchement des liens familiaux et la distance plus grande entre les membres de familles souvent dispersées, "étrenner" est une tradition qui disparaît. Elle était pourtant bien ancienne puisque le mot "étrennes" proviendrait du nom de la déesse Strenia. Des rameaux verts provenant d'un bois qui lui était consacré auraient été offerts au roi sabin Tatius (8ee siècle avant Jésus-Christ).

Après les Saturnales, fêtes solsticiales romaines éclipsées par la Noël, on offrait le jour des étrennes (strenae) des pièces de monnaie pour attirer de bonnes récoltes et apporter la richesse aux hommes.

Etrennes professionnelles

Aujourd'hui, si les enfants n'étrennent plus guère (mais apprécient un virement sur leur compte bancaire), ils ont été remplacés par certaines corporations (facteurs, concierges, éboueurs) qui, traditionnellement, viennent remettre leurs voeux.

Souvent, ils apportent un petit présent (par exemple un calendrier). Ils portent soit l'uniforme soit une carte attestant de leur qualité. Autant éviter la confusion avec de petits malins qui profiteraient de l'occasion pour effectuer la tournée des étrennes à leur place! Pourquoi ne pas faire un geste mais ceux qui ne peuvent ou ne veulent le faire doivent évidemment savoir qu'ils ne peuvent être "sanctionnés"!

Jiri Pragman
         









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