Au cimetière à la Toussaint

Association de consommateurs, le CRIOC a voulu "évaluer les attitudes et comportements des consommateurs par rapport à la Toussaint, à la fréquentation des cimetières et aux achats". Une approche sans doute particulière mais qui aura l’intérêt de chiffrer une pratique en déclin.


Les Belges se rendent-ils au cimetière au moment des fêtes de la Toussaint ? En majorité oui... mais cette majorité est très courte : aujourd’hui, ce sont 52% de nos concitoyens qui respectent cette tradition. La pratique de la crémation doit, en partie, justifier le pourcentage actuel.

Honorer ainsi ses morts est une pratique plus "vivace" chez les Wallons et les plus de 50 ans. Par contre, la tradition s’estompe parmi les jeunes de 18 à 29 ans.

Le CRIOC (Centre de Recherche et d’Information des Organisations de Consommateurs) a pu tracer le profil des personnes qui fréquentent les cimetières :

  • les principaux responsables d’achat (58%)
  • les Wallons (60%), surtout les habitants des petites localités wallonnes (74%) ou de Charleroi (72%)
  • les plus de 50 ans (65%)
  • les ménages de 2 personnes (59%)

A l’inverse, les personnes qui fréquentent peu les cimetières affichent le profil suivant :

  • les non principaux responsables d’achat (40%)
  • les Bruxellois (35%)
  • les 18–29 ans (30%)
  • les ménages de 4 personnes (42%)
  • les habitants d’Antwerpen (40%), de la périphérie (Waterloo, Braine-L’alleud, Hal) (44%)
  • les groupes sociaux supérieurs (42%)

Toussaint et Fête des Morts

Généralement 2 personnes sur 3 se rendent le 1er novembre (c’est-à-dire le jour de la Toussaint et non celui de la Fête des Morts) au cimetière. En 2004, par facilité, plus d’une personne sur 10 s’y était rendue la veille, à savoir un dimanche. Une personne sur 10 se rend au cimetière avant le 31 octobre; ce sont surtout des Wallons, particulièrement les habitants des communes rurales ou les Liégeois. 6% des visiteurs s’étaient présentés au cimetière le jour de la Fête des Morts. 5% des personnes se rendent au cimétière, après le 2 novembre.

Une tradition florale

Lorsqu’ils se rendent au cimetière, les familles et proches des défunts portent des fleurs (8 personnes sur 10). Cette tradition florale reste respectée. C’c’est parmi les groupes sociaux inférieurs, les habitants des communes rurales wallonnes et de Charleroi que la tradition est la mieux respectée, contrairement aux jeunes ou aux familles nombreuses.

Les personnes qui apportent des fleurs :

  • les Wallons qui habitent dans une commune rurale (97%) et les habitants de Charleroi (97%)
  • les groupes sociaux inférieurs (94%)

Les personnes qui apportent moins souvent des fleurs :

  • les 18-29 ans (77%)
  • les familles de 4 personnes (77%)
  • les habitants des banlieues (Overijse, Nivelles, Fleurus,...) (74%).

Dans l’enquête menée par le CRIOC, l’aspect consummériste resurgit lorsqu'on chiffre le marché des fleurs pour honorer les défunts soit 10.712.081 euros par an.

 

Les fleurs de saison (chrysanthème, pompon et bruyère) (0,25 potée par tombe) ont moins de succès que les fleurs artificielles (1,3 potées par tombe). En général, les tombes bruxelloises sont moins fleuries que les tombes wallonnes et flamandes. Mais on voit apparaître une nouvelle tendance, les pensées commencent à envahir de plus en plus les tombes bruxelloises. Elles sont d’ailleurs plus présentes que les fleurs artificielles. Peut-être est-ce dû àsa thermo-résistance ou simplement à son nom évocateur.

Le marché horticole est aux mains de la Flandre (90%) avec les Néerlandais comme concurrents sérieux. La production wallonne ne représente donc que 10% du marché; la part wallonne est cependant plus importante sur le marché du chrysanthème (20%). Dans ce marché comme dans d’autres apparaissent des tendances. Depuis quelques années, les pomponnettes(+/-3,70 euros la potée) ont supplanté les chrysanthèmes à grosses fleurs (+/-4,80 euros la potée). Le problème de ces chrysanthèmes, c’est leur sensibilité au gel. D’ou l’augmentation croissante des ventes de bruyères (+/-2,30 euros la potée) qui représentent actuellement près de 30% de ce marché saisonnier.

Mais est-ce que la Toussaint
est une fête ?

En tout cas, en Belgique, 1 habitant sur 5 profite du 1er novembre pour organiser une fête familiale souvent autour du noyau traditionnel (parents et enfants). Cette fête se marque surtout (94%) par la visite à un membre de la famille, proche du cimetière et à une remise d’un bouquet de fleurs. Plus rarement, elle s’accompagne d’un repas en famille, généralement au domicile (5 %) ou au restaurant (2%) et d’une remise de cadeaux (2%).

CRIOC

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Tél. 02/547.06.11 -Fax. 02/547.06.01
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