Du stress au travail?

L’enquête menée par Test-Achats et publiée dans Test Santé montre que le Belge est un travailleur satisfait. Selon cette enquête, plus d’un travailleur belge sur 5 souffre de stress au travail. Si ce stress au travail traîne trop longtemps, on rencontre alors un risque de burn-out. Aussi, les plaintes physiques attribuées aux conditions de travail ne sont pas les moindres: ce sont surtout les maux de dos, les douleurs à la nuque, les douleurs dans le bas du dos, des troubles du sommeil, des douleur articulaires et musculaires, de la fatigue, des maux de tête et de la migraine.


Une enquête "bien-être" au travail

Entre mai et juin 2008, Test-Achats a interrogé sur le stress au travail un échantillon représentatif de 1 148 belges et au total 5 610 personnes dans 4 pays européens.

Satisfait malgré tout

Bien que le Belge soit un travailleur satisfait, 13 % restent mécontents de leur travail. Les Flamands sont cependant plus satisfaits que les Bruxellois et les Wallons. Les travailleurs dans la construction, au sein de l’armée et de la police, dans l’horeca et le secteur du transport déclarent être moins satisfaits.

La cause de cette insatisfaction vient souvent du sentiment de ne pas être apprécié pour le travail fourni, de l’absence de récompense pour de très bonnes prestations et d’un manque de compréhension de la part des autres travailleurs. Beaucoup des répondants (70 %) ne croient pas que le fait de bien travailler conduise à des chances de promotion. Plus de la moitié pensent que de nombreuses règles et procédures compliquent le travail.

Exigences élevées, source de stress

Un répondant sur 5 reconnaît que son travail a un effet négatif sur son bien-être physique et/ou psychologique. Plus d’un Belge actif sur 5 souffre d’un niveau de stress élevé à très élevé au travail. Près de 23 % affirment que la pression au travail laisse des traces dans la vie privée.

Pour plus de la moitié, la cause principale du stress est un manque de récompense ou de reconnaissance pour leur travai. Parmi les autres origines: les exigences au travail, le temps octroyé (pour 1/3 des répondants), la vitesse à laquelle le travail doit être effectué (43% disent devoir travailler trop vite), peu ou pas d’apprentissage (plus de 3 sur 10), travail répétitif (45%), le fait de ne pas pouvoir décider soi-même de la manière dont on gère son travail (38 % ont rarement, voire jamais, cette liberté). Pour plus d’un répondant sur 3, l'ambiance au travail n’est ni calme ni agréable. 12 % disent ne pas trop bien s’entendre avec leurs collègues.

Qui souffre de stress?

Les personnes qui ne dirigent pas signalent un stress plus élevé que celles qui dirigent. Les travailleurs peu qualifiés ressentent clairement plus de stress que ceux ayant un niveau d’études plus élevé et les ouvriers plus que les employés. Chez les travailleurs actifs dans les secteurs où la satisfaction était déjà faible, le stress est aussi plus élevé. Et contre toute attente, les personnes soumises à un horaire totalement flexible!

Conséquences en dehors du travail

Le risque de burn-out guette lorsque le stress ressenti au travail dure trop longtemps. Parmi les répondants, une personne sur 5 se sent au moins 2 fois par semaine fatiguée en se levant, à l’idée de devoir affronter une autre journée de travail. 8 % disent se sentir chaque semaine envahis par un sentiment de vide émotionnel.

Les femmes sont plus sensibles que les hommes, tout comme les employés travaillant dans les secteurs avec une faible satisfaction et beaucoup de stress. Irritabilité, nervosité, difficultés de concentration, etc. troublent souvent la vie au travail. Et 2% des répondants qui répondent qu’ils pensent régulièrement au suicide suite aux problèmes au travail.

Le corps se manifeste

Beaucoup de problèmes de santé sont dus à la situation au travail ou à l’activité professionnelle. En tête de liste, on trouve les maux de dos, douleurs à la nuque, douleurs dans le bas du dos. On constate une différence significative entre les ouvriers et les employés dont 15% et 5% se plaignent de maux de dos, dans 10% et 6% se plaignent de douleurs à la nuque, dans 14,5% et 3% de douleurs lombaires ( bas du dos). Une autre différence forte - cette fois-ci entre les hommes et les femmes - est celle concernant les problèmes musculaires et d’articulation (respectivement 3% contre 7,5%). D’autres chiffres remarquables concernent les migraines. Près 3% de la population ayant une activité professionnelle s'en plaignent.

9 millions de jours d’absence

L’an dernier, plus d’un Belge actif sur 10 est resté à la maison un jour à cause d’un stress trop élevé. En moyenne, ces travailleurs ont été absents 15 jours. Au total, on arrive au chiffre impressionnant de 9.139.770 jours pendant lesquels des travailleurs belges se sont absentés l’an dernier pour cause de stress au travail!

Ce stress et l'absentéisme qui en découle coûtent donc cher. Il est donc aussi dans l’intérêt de l’employeur d’accorder de l’attention à la prévention du stress au travail.

Combattre le stress par le sport

Le travailleur stressé a tendance à recourir à la médication (antidépresseurs, calmants) mais la satisfaction relative à cette approche n’est pas très élevée. Le sport (11%) s’avère bien plus indiqué que les pilules, ou même que la psychothérapie (1 sur 10).

Si la personne tendue s’accroche malgré tout à la médication, elle est alors nettement plus satisfaite des antidépresseurs, éventuellement combinés à un calmant, que si elle prend seulement et uniquement des calmants. Une combinaison de calmants ne résout rien : le taux de satisfaction est franchement mauvais. Les travailleurs confrontés à beaucoup de stress, qui n’entreprennent rien pour le combattre, agissent selon eux de la sorte parce qu’ils pensent pouvoir gérer eux-mêmes le problème (26%), parce qu’ils n’ont pas le temps pour cela (52 %) ou parce qu’ils trouvent le traitement trop coûteux (26%).

Robert Derumes









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