Au boulot... pour gérer ses affaires personnelles!

Les travailleurs belges surfent, envoient des e-mails et chattent aussi à des fins privées sur le lieu de travail et pendant les heures censées être consacrées à leur travail. Un sondage de la plateforme interactive d’emploi Monster révèle cette tendance constatée d’ailleurs à l’échelle européenne.


En avril 2007, le sondage en ligne mensuel de Monster, Monstermeter, interrogeait 10.085 travailleurs de 16 pays européens sur leurs activités personnelles les plus fréquentes pendant les heures de travail.

Pour 36% des travailleurs européens, surfer sur Internet constitue la principale activité privée au travail. Il n’y a qu’au Danemark et en France que "tailler une bavette avec les collègues" arrive en 1re position, avec 38 %, contre 24 % pour la moyenne européenne (2e place au classement). Pour 17% des travailleurs européens, rédiger des e-mails privés et y répondre constitue la principale activité non liée à l’activité professionnelle, suivie par "fumer une cigarette" (16% des personnes interrogées) et "passer des coups de fil privés" (7% des travailleurs européens).

Les résultats belges

Le sondage montre clairement que les activités privées sont difficiles à exclure sur le lieu de travail. Chez les travailleurs belges, les activités non liées à l’activité professionnelle les plus fréquentes sont les suivantes : surfer sur Internet (38%), bavarder avec les collègues (20%), rédiger des e-mails personnels et y répondre (18%). Avec respectivement 14 et 8%, "fumer une cigarette" et "passer des coups de fil privés" complètent la série de ces activités non professionnelles.

Les entreprises performantes ne comprennent que trop bien l’importance d’un sain équilibre entre le travail et la vie privée, et ferment dès lors de temps à autre les yeux sur les tâches administratives personnelles dont s’occupent leurs travailleurs pendant les heures de travail. Pour que la situation demeure tenable pour les deux parties, il est cependant important que l’employeur définisse clairement les limites de cette tolérance, explique Ann Van den Begin, Marketing Communication Manager Monster Belgium.

Les francophones discutent,
les néerlandophones surfent

Les travailleurs belges francophones et leurs homologues néerlandophones présentent cependant des caractéristiques différentes. En termes d’activités personnelles sur le lieu de travail, les francophones discutent environ 6 fois plus avec leurs collègues que leurs homologues néerlandophones. Avec 33%, papoter constitue dès lors l’activité non professionnelle la plus fréquente chez les francophones. Du côté néerlandophone, 46% des travailleurs interrogés ont pour principale activité privée de "surfer sur l’Internet", contre 29% à peine du côté francophone.

La gestion des e-mails privés constitue également, dans les 2 groupes linguistiques, un pan important des activités privées. Chez les néerlandophones, elle occupe le 2e rang, avec 25%. Chez les francophones, elle n’arrive qu’en 3e position, avec seulement 15%.

Sous l'angle de l'employeur

Rappelons que l’employeur peut interdire ou limiter l’usage de l’Internet privé via le règlement de travail. S’il a le droit de contrôler cet usage en fonction de la Convention collective de travail (CCT n°81 du 26/04/2002), il ne peut cependant prendre connaissance des communications personnelles.

L’employeur a cependant le droit de contrôler l’usage des TIC à des fins dites légitimes c’est-à-dire : 

  • prévenir des faits illicites ou diffamatoires; 
  • protéger les intérêts de l’entreprise (intérêts commerciaux, financiers, etc.); 
  • assurer la sécurité et le bon fonctionnement des systèmes informatiques de l’entreprise (par exemple, une protection contre les virus informatiques); 
  • veiller au respect de bonne foi des principes et des règles d’utilisation d’Internet fixés dans l’entreprise.

L’employeur est bien sûr en droit de vérifier la bonne exécution du contrat de travail.

Philippe Allard  

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