Un crédit, chez qui?

Pas contents les agents financiers indépendants francophones ! Ils s’inquiètent de la montée des crédits octroyés par des non professionnels. S’agit-il d’un réflexe corporatiste ou l’élargissement de l’offre de crédits peut-elle nuire au consommateur ?


Au nom de ses membres, les agents financiers indépendants francophones de Belgique, la FEDAFIN s’est étonné en septembre 2007 de la recrudescence d’offres de crédit par des non professionnels. Plus simplement : elle la condamne fermement !

Selon cette fédération, de plus en plus, le secteur de la grande distribution propose directement à sa clientèle des formules de paiement échelonné et des crédits à la consommation. Le seul objectif, par ailleurs légitime, de ces commerces est de vendre leurs marchandises. La dimension bancaire et sociétale des facilités de paiement n’est pas leur souci premier.

Des agents financiers sous contrôle

La FEDAFIN estime que les autorités publiques doivent prendre les dispositions nécessaires pour contrecarrer ce crédit "facile". Elle rappelle que les agents financiers sont, quant à eux, logiquement soumis à des obligations sévères qui ont encore été renforcées par l’adoption de la loi Willems relative à l’intermédiation bancaire.

Ces agents financiers doivent ainsi remplir toute une série de conditions : accès à la profession, formation de base obligatoire, réglementations strictes, contrôle renforcé, constitution de cautions et règles déontologiques. La loi Willems a été adoptée en pour intégrer en droit belge les directives européennes. Celles-ci ont pour objectif de permettre une meilleure circulation des produits bancaires en Europe mais également la défense du consommateur en accroissant le contrôle sur le professionnalisme des intermédiaires financiers qui occupent une position clef dans un marché libéralisé.

Selon, Jean-Pol Guisset, président de FEDAFIN : Dans ce contexte général, il est étonnant de voir les crédits offerts par la grande distribution aussi peu encadrés au moment même où les autorités et le monde associatif multiplient les actions pour circonscrire les cas de surendettement. Les agents financiers indépendants sont témoins chaque jour de ces cas dramatiques. Nous rappelons donc que, pour notre part, nous dispensons un service complet et à valeur ajoutée. Les agents évaluent correctement les capacités d’emprunt et, vis-à-vis des commettants, les conséquences éventuelles d’une déficience. L’agent bancaire ou le courtier engagent leur responsabilité. Il faut renforcer le contrôle auprès des intermédiaires sur le respect de la loi relative au crédit à la consommation et imposer au secteur de la distribution des contraintes légales comparables.

Et le consommateur ?

Quoi qu’il en soit, le consommateur doit rester prudent face aux propositions de crédit. Bien sûr, il est difficile aujourd’hui de se passer de crédit pour des achats tels que maison (et sa rénovation), voiture voire vacances ou dépenses exceptionnelles (mariage d’un enfant par exemple). Et les "facilités" accordées par les chaînes de magasin et leurs cartes portent bien leur nom !

Il faut cependant s'astreindre à ne devoir rembourser que des sommes "raisonnables" par rapport aux rentrées financières dont on sait qu’elles peuvent malheureusement être fluctuantes (perte d’emploi, maladie de longue durée,…).

En cas de problème, il vaut mieux éviter de rester seul avec ses angoisses ou de "bricoler" en recourant à de nouveaux crédits pour rembourser les premiers. Des services spécialisés (services de médiation de dettes) peuvent vous aider à gérer vos dettes, à établir un plan de remboursement des dettes et un budget familial adapté à votre réalité financière.

Médiation de dettes et règlement collectif de dettes

L’Observatoire du Crédit et de l’Endettement fournit des informations sur la médiation de dettes et le règlement collectif de dettes.

Philippe Allard

        







© Vivat.be 2020