Que faire de son argent?

Les temps sont devenus difficiles pour les investisseurs à taux fixe. A défaut d’alternative, pas mal de liquidités empruntent encore le chemin de la bourse. Pour notre part, nous préférons jouer la carte de la prudence.



Aux Etats-Unis, les derniers chiffres macroéconomiques se sont révélés moins probants. Ceci combiné au désastre provoqué par l’ouragan Katrina, il n’en fallait pas davantage pour que les analystes revoient sérieusement leur copie à propos des attentes en matière de taux d’intérêt.

Jusqu’à présent, le marché était persuadé que la Réserve Fédérale poursuivrait son relèvement continu des taux d’intérêt. Actuellement la plupart des économistes pensent que Greenspan laissera le 20 septembre le taux d’intérêt inchangé. Du coup, les taux obligataires de part et d’autre de l’Atlantique ont nettement reflué. Le rendement obligataire belge à 10 ans s’est replié jusqu’à hauteur de 3,10% brut ou 2,65% net. Les investisseurs en placements à taux fixe s’arrachent donc les cheveux. D’autant qu’en Belgique l’inflation dépasse les 3%. En termes réels, nous sommes donc devenus plus pauvres !

A défaut d’alternatives, beaucoup d’entre vous, ne sachant dès lors comment placer leur argent, s’orientent en grande partie vers la bourse. Mais il ne s’agit pas à proprement parler d’un stimulant sain pour assurer la poursuite de la progression boursière. Bien qu’il n’y ait pas encore de mouvement d’exagération et que les marchés ne sont pas encore vraiment chers, nous resterions prudents à court terme. En 2006, l’économie américaine devrait n’augmenter que de 2 à 3%. Si ce n’est pas mauvais en soi, c’est un cran en dessous des 3 à 4% des années précédentes. Le ralentissement conjoncturel devrait indubitablement peser sur les résultats des sociétés.

Au fur et à mesure que la fin du 3e trimestre s’approche, la nervosité pourrait davantage s’accroître. La flambée des cours pétroliers attise toujours l’inflation. Nous conseillons donc d’adopter une attitude attentiste et de conserver des liquidités sous la main.

Un article de L'Investisseur (6 septembre 2005)









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