Les warrants: pour spéculer avec des garde-fou

Les warrants se sont taillé au cours de la dernière génération une place importante parmi les placements que l’on peut faire à la Bourse. "Warrant" est un vieux nom français dont la racine est la même que "garantie". Mais c’est depuis une vingtaine d’années seulement que ces titres déploient vraiment tous leurs attraits. Il est juste de dire qu’ils sont moins connus du grand public que des spécialistes bancaires gérant notamment des fonds de placement.

Les "put"et les "call"

Un warrant est un titre qui donne le droit d’acheter ou le droit de vendre une valeur (par exemple une action) à un prix déterminé d’avance, durant une période déterminée elle aussi. Lorsqu’il s’agit d’acheter, l’on parle de warrant "call", et de vendre, de warrant "put". Deux termes anglais car c’est dans le monde anglo-saxon que les warrants se sont développés jusqu’à prendre leurs formes actuelles.

Dans le temps, les warrants étaient des droits attachés à des obligations, les obligations avec warrants, qui étaient des sortes d’obligations convertibles. Le véritable essor des warrants est intervenu lorsque des banques et des sociétés de Bourse se sont mises à créer des warrants couverts, appelés aussi warrants secs.

Actions, or, pétrole, indices boursiers...

Au départ, les institutions financières créatrices couvraient ces warrants en mettant de côté une quantité d’actions ou autres valeurs suffisante pour que les acquéreurs de warrants "call" puissent exercer leur droit d’acheter. Aujourd’hui, la couverture est tout simplement de l’argent en cas de warrants "call" comme de warrants "put" : dans le premier cas, la banque ou la société de Bourse paie de quoi acheter les titres en Bourse.

Les valeurs sur lesquelles portent les droits d’acheter ou de vendre sont principalement des actions. Mais il peut s’agir aussi d’or, de devises, de matières premières telles que le pétrole et même de biens immatériels tels que des indices boursiers. C’est ainsi qu’un warrant "call" sur l’indice Bel-20 d’Euronext Bruxelles est payable par la livraison des vingt valeurs composant l’indice, ou par une somme d’argent correspondante.

Toutefois, il faut bien voir que les droits conférés par les warrants ne sont dans la grande majorité des cas jamais exercés. Ils sont revendus avant leur échéance par leurs acquéreurs, plus cher si possible. A l’échéance, le warrant expire sans autre forme de procès, sans avoir été exercé.

Gagner beaucoup, perdre peu

Les warrants possèdent cette particularité précieuse qu’avec eux la perte que l’on peut subir est limitée au montant que l’on a payé pour les acheter, alors que le gain possible est illimité !

A noter d’ailleurs que le montant de l’achat, servant de limite à la perte possible, ne représente qu’une fraction du prix de la valeur dite sous-jacente. Les warrants sont des instruments marginaux, représentant seulement la partie variable du cours de la valeur sous-jacente.

Ils fluctuent donc en Bourse beaucoup plus que cette valeur. Les warrants sont des titres spéculatifs tout en étant protégés en matière de perte. Ce sont en réalité des sortes d’options, avec cependant des caractéristiques particulières :

  • ils sont cotés à la Bourse des valeurs, tout comme les actions et les obligations, alors que les options le sont sur un marché des options; 
  • les dates d’exercice de leurs droits d’acheter ou de vendre sont beaucoup plus nombreuses, le plus souvent même aujourd’hui tous les jours ouvrables jusqu’à l’échéance.

Adresses utiles

Les deux principaux émetteurs de warrants cotés en Bourse de Bruxelles :

SG De Maertelaere
Rijsenbergstraat 148 - 9000 Gent
Tél. 09.242.22.22
E-mail : adm@sgbdm.be  
Site web : www.sgbdm.be

Commerzbank AG
Boulevard Louis Schmidt, 87 - 1040 Bruxelles
Tél. 02.743.18.11
E-mail : postmaster.brussels@commerzbank.be  

Dominique Demain

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