Le banquier: un bon conseiller?

Les tarifs sont une chose, la confiance en est une autre. L'association de consommateurs Test Achats a envoyé plusieurs enquêteurs anonymes auprès de 80 agences bancaires de 8 grandes banques. Tous ont posé la même et unique question: J’aimerais placer une somme d’argent et je voudrais savoir ce que vous me conseillez. Le conseil allait-il s'avérer avisé?


Dans tous les cas, le profil d’investisseur était identique. Idéalement, l’enquêteur devait se voir proposer une assurance épargne, un placement sans risque adapté à un horizon de placement étendu et peu exigeant en matière de suivi.

Qui suis-je?

Pour éviter qu’il ne recommande que les produits financiers les plus rémunérateurs pour lui, sans se soucier du profil de l’investisseur, le banquier se voit contraint depuis peu d’élaborer le profil financier de son client. Ce sont les règles Mifid. Par la suite, le banquier pourra uniquement conseiller les placements adaptés à ce profil. Une réglementation similaire vaut pour les assurances vie.

Dans près de 40% des agences, les questions posées au client ont semblé suffisamment pertinentes à Test Achats. Dans près de 30% des cas, par contre, les conseillers n’ont pas jugé bon de connaître le profil de leur client avant de proposer un placement. A cet égard, Axa, Fortis Banque et Dexia se distinguent du lot. La Banque de la Poste et Argenta, par contre, déçoivent. Seule 1 agence parmi les 4 visitées a obtenu un score satisfaisant.

1 conseiller sur 5 tape à côté !

Vu le profil d’investisseur de l'enquêteur, le banquier idéal devait lui conseiller une assurance épargne. Dans 78% des cas, ce fut effectivement le cas, avec un score de 100% chez Axa et ING. Seule Deutsche Bank, avec un score de 66%, est un peu en dessous.

8 sur 10, ce n’est évidemment pas mauvais pour l'association de consommateurs… Malgré tout, cela signifie que 20% des conseillers bancaires ont donné un conseil de placement inadapté au profil des enquêteurs.

Une fiche d’information financière ?

L’assurance épargne est un produit complexe. Test Achats a voulu également vérifier si le banquier donnait une information correcte et suffisante aux enquêteurs. Malheureusement, seule la moitié des agences enregistre un score bon ou très bon. Plus inquiétante encore est la (non) remise de la fiche d’information financière. Dans le secteur des assurances, ce document standard doit être systématiquement fourni à celui qui demande un produit d’assurance. Les enquêteurs n’ont reçu cette fiche que dans 1 cas sur 4!

Robert Derumes









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