L'épargne-pension a le vent en poupe

Que seront nos pensions demain? Le Gouvernement pourra-t-il encore les payer à l’heure où la pyramide démographique s’inverse, que les seniors deviennent de plus en plus nombreux, et les actifs, sur le marché du travail, de moins en moins ? Beaucoup de questions qui demeurent sans réponse, mais qui préoccupent les Belges. Lesquels ne restent pas les bras ballants. D’où le succès croissant de toutes les formes d’épargne pension. Le point.



C’est un fait, les pensions légales évoluent. La malle financière qui pèse sur les épaules des dirigeants politiques devient d’année en année de plus en plus lourde. Malgré les paroles d’apaisement en provenance du pouvoir public, la méfiance règne au sein de la population.

Prévenir valant mieux que guérir, beaucoup de quadragénaires et de quinquas ont voulu se constituer ces dernières années une épargne-pension supplémentaire. Une démarche compréhensible, voire nécessaire pour autant que l’on ait les moyens de se constituer une poire pour la soif. Car il ne faut pas oublier que, dans notre pays, plus d’un cinquième de la population des plus de 65 ans dispose d’un revenu net inférieur au seuil de pauvreté.

Reste à savoir quelle épargne choisir pour en bénéficier le jour de ses 65 ans. En Belgique, nous disposons de diverses solutions pour nous créer un capital supplémentaire. Le tout est de savoir à la fois de quel capital vous disposez annuellement tout en évaluant votre profil d’investisseur, du défensif à l’agressif, en passant par le neutre.

Cerise sur la gateau: les contrats d’épargne-pension ainsi que la pension libre complémentaire des travailleurs indépendants sont déductibles fiscalement.

Les 3 piliers

Par souci de clarté, il est bon de rappeler à ce stade que le 1er pilier des pensions est celui de la pension légale (ou celui de la pension minimale de survie). C’est précisément celui-là qui tend à s’effriter. D’où les encouragements des pouvoirs publics à la population pour renforcer les 2e et 3e piliers.

Le 2e pilier est la pension complémentaire collective. C’est l’enfant chéri des salariés. Chaque mois, ces derniers versent une petite cotisation, laquelle est complétée par la cotisation de l’employeur. C’est l’assurance de groupe. Petit hic: cette solution n’est pas évidente, d’autant que certains patrons, dans les entreprises de petite ou de moyenne importance, ne désirent pas y souscrire.

Le 3e pilier est sans doute le plus démocratique, car le plus accessible. C’est l’épargne-pension individuelle. Oui, mais laquelle choisir ?

Les formes d’épargne-pension

Pas aisé de se faire une idée claire dans le labyrinthe de formules que proposent les banques et les compagnies d’assurances. En plus, le nom de ces formules n’incite guère à la clarté. Première distinction à faire: ne pas mettre assurance épargne-pension et fonds d’épargne pension dans le même sac. Sauf sur un point : les deux sont déductibles fiscalement – pour un montant de maximum 810 euros.

Question souvent posée : pour quelle forme d’épargne opter? Disons que l’assurance-pension est davantage conseillée aux personnes qui désirent épargner sur le court terme, une dizaine d’années avant de prendre leur pension. En outre, son rendement est connu à l’avance et garanti. Ce qui n’est pas le cas du fonds d’épargne-pension. Ce dernier table sur le plus long terme (10 ans et plus) et son rendement n’est pas fixé à l’avance comme celui de l’assurance épargne-pension. C’est dire que les plus prudents et les plus âgés sont en général plus intéressés par l’assurance épargne-pension (même si ses frais sont plus élevés).

Reste que le succès des 14 fonds d’épargne a joliment progressé 6 dernières années. Tant en 2006 qu’en 2007, les souscriptions ont dépassé les 900 millions d’euros, avec toutefois un tassement en 2007 par rapport à 2006. Actuellement, quelque 1.200.000 comptes individuels sont ouverts.

Il faut ajouter à tout cela que le jeune pensionné n’a pas intérêt à mettre fin à son fonds de pension actuellement. Logique : ces fonds sont des placements sont composés en grande partie d’actions… dont les cours ne sont pas favorables. Solutions à envisager : attendre que le marché financier se relève. Les futurs pensionnés, eux, qui ont encore 5 ou 10 ans devant eux, peuvent éventuellement transformer leur fonds en une assurance épargne-pension, tout en sachant que le rendement (de 4 à 5%) est moindre.

Marc Welsch









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