Des drôles d'obligations: les reverse convertibles
Attention ! Il ne faut surtout pas confondre les obligations "reverse convertibles" avec des obligations simplement "convertibles". Contrairement à ces dernières, les premières ne présentent en aucun cas la sécurité des obligations. Elles portent des intérêts élevés pour compenser leurs risques, ce qui peut séduire des épargnants. Comme les obligations convertibles ordinaires, elles peuvent être transformées en actions. Mais, à la différence de celles-là, ce nest pas lépargnant qui a le droit dopérer cette conversion, mais lemprunteur.
Des instruments de spéculation sur les actions
En fait, consciente du risque de confusion, la Commission bancaire et financière, qui protège lépargne en Belgique, exige que dans les documents publics on les appelle des "titres de créance" reverse convertibles et non des obligations. Il nempêche que souvent, comme à létranger, on continue en privé à les appeler des obligations. On emploie aussi des termes anglais détournés comme notes ou securities.
Les obligations ou titres de créance reverse convertibles (appelés aussi exchangeables) ne sont pas de très longue durée : 5 ou 6 ans au maximum.
Ces obligations sont convertibles en actions, non de la société émettrice, qui est en loccurrence une banque, mais en des vedettes boursières connues.
On ne reçoit que les mauvaises actions, pas les bonnes
Si, à léchéance, ces actions ont monté par rapport à un niveau de départ précisé (le strike price), lémetteur rembourse les obligations en espèces, à leur valeur nominale. Si elles ont baissé, ce sont ces actions que reçoit le souscripteur, ou leur contre-valeur en monnaie.
Un placement pour masochistes ? Non, car le risque ainsi pris par le souscripteur est compensé par des intérêts fort élevés par rapport à ceux dune obligation ordinaire.
Le risque est parfois quelque peu accru par le fait que ces titres sont émis à un prix supérieur à leur valeur nominale : à 102 % de celle-ci, par exemple. Lors de leur éventuel remboursement (si les actions ont monté, donc), le souscripteur aura perdu de toutes façons 2%.
Il est clair que ces obligations nen sont pas, car elles représentent un capital "à risques", comme lest celui des actions. En fait, elles sont plus risquées que les actions, puisquelles sont influencées par une baisse de la Bourse mais non par une hausse. Il sagit dun placement très spéculatif.
Lavantage constitué par un taux dintérêt élevé est plafonné à un niveau connu dès le départ, alors que la perte possible, elle, est théoriquement illimitée. En effet, la Bourse peut très bien baisser de 30%, 50% ou plus. Elle la montré dans les années récentes.
Une sorte doption "put"
Les spécialistes font remarquer que le risque sapparente à celui des options. Ils expliquent quune obligation "reverse convertible" est proche dune option "put", qui oblige celui qui la écrite (créée) à acquérir à léchéance une action à un prix prédéterminé même si elle vaut moins en Bourse à ce moment. Tout se passe en fait comme si le souscripteur vendait une option "put" (droit de vendre une action) à lémetteur de lemprunt.
La conversion nest pas toujours prévue en actions dune seule société (cas dune obligation equity linked), mais en un panier de plusieurs actions différentes, ou en une somme liée à lévolution dun indice boursier (obligation index linked).
Notons comme un bon point que souvent le strike price est inférieur dune dizaine de pourcent au cours de laction de référence au moment de lémission, ce qui atténue le risque du souscripteur. Certains emprunts prévoient aussi que laction doit avoir baissé dau moins "x" pour cent pour quelle serve au remboursement.
Adresses utiles
Commission Bancaire, Financière et des Assurances
avenue Louise, 99 - 1150 Bruxelles
Tél. 02.535.22.11
E-mail : seg@cbfa.be
Site web : www.cbfa.be
Association Belge des Banques
rue Ravenstein, 36 - 1000 Bruxelles
Tél. 02.507.6.11
E-mail : abb-bvv@abb-bbv.be
Site web : www.abb-bbv.be