Déflation ou inflation, tout peut changer

Il y a peu, le spectre de la déflation constituait la hantise des marchés financiers. Aujourd’hui, ils craignent un dérapage de l’inflation. Nous estimons que les choses ne devraient pas s’emballer à ce point. Néanmoins, compte tenu de la situation quelque peu surachetée des marchés, nous recommandons de faire preuve de prudence.



Les marchés d’actions ont levé le pied la semaine dernière, tout en limitant les pertes. Sans devenir trop pessimistes, nous avons toutefois l’impression que les places ont temporairement atteint un sommet. Nous avons déjà signalé la semaine que les marchés nous semblaient quelque peu surachetés. A notre grand étonnement, les investisseurs n’ont cure des cours faramineux du pétrole, de la hausse des taux directeurs américains et de la pression inflationniste. Les prix des producteurs américains en juillet ont toutefois confronté une nouvelle fois les investisseurs avec la réalité des faits, induisant finalement une réaction. Toujours orientés à la hausse, les prix montrent que la pression inflationniste est toujours présente. Même si l’inflation est encore loin d’être dramatique, les cours élevés des matières premières pourraient bien induire un déraillement des prix. La Fed. manifeste son intention de poursuivre l’augmentation progressive des taux directeurs.

Autant d’éléments qui nous incitent à un peu plus de prudence sur les marchés d’actions. Contrairement aux deux dernières années, il faudra être plus sélectifs et savoir effectuer les bons arbitrages. Nous sommes plus favorables aux secteurs résistants à l’inflation, tels que la pharmacie, la distribution et l’agroalimentaire. Il existe bien évidemment des "cas particuliers". Citons les entreprises qui n’ont pas profité de la hausse mais dont les restructurations commencent à porter leurs fruits (comme Hagemeyer, Bombardier...), les titres qui affichent toujours une décote par rapport à leur valeur comptable (type Systemat) ou encore les proies toutes désignées d’une reprise (type Commerzbank). Cela ne veut pas dire pour autant que ces titres ne présentent aucun risque.

Un article de L’investisseur (23 août 2005)









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