Comment placer son argent aujourd'hui?

Beaucoup de gens pensaient avoir fait une découverte il y a quelques années. Ils avaient enfin trouvé comment gagner rapidement beaucoup d'argent : il suffisait d'investir en Bourse. Cette Bourse qu'ils avaient ignorée jusque là et où leurs amis, leurs collègues de bureau, leur cousin Ernest, disaient avoir multiplié par dix et davantage les sommes qu'ils y avaient placées.


Une si jolie bulle de savon

Hélas! , il n'y a pas plus de miracles en Bourse que dans d'autres domaines. Ces gens se retrouvent aujourd'hui ayant +perdu les neuf dixièmes de leur mise, certains ruinés. La Bourse des années 98-99 n'était qu'une grosse bulle de savon. Celle-ci s'est résorbée plus vite qu'elle ne s'était formée. Et aujourd'hui l'on se retrouve avec pour seul horizon de placement des livrets d'épargne rapportant péniblement du 2 %, certains un peu plus, mais gare aux présentations fallacieuses! Les bons de caisse n'offrent guère plus.

La question se pose, dès lors : mais comment placer son argent aujourd'hui ?

Le grand retour de la brique

La première idée qu'ont eue les personnes un tant soit peu informées a été d'investir désormais en obligations. En effet, celles-ci ont une valeur garantie par leurs promoteurs. Elles doivent obligatoirement (d'où leur nom) être remboursées à un prix fixé d'avance, et dans l'entre-temps rapporter régulièrement un intérêt fixe.

Mais ici aussi, les taux d'intérêt proposés sont misérables. D'ailleurs, ces titres ne sont pas tout à fait sans risques non plus. Les entreprises qui en émettent peuvent faire faillite, et tomber alors en défaut de paiement. Or, nous sommes dans une époque de fragilité financière des entreprises. De "grands noms" parmi les sociétés ont fait la culbute.

Certains se sont alors souvenus que "le Belge a une brique dans le ventre". Et ceci est beaucoup plus intéressant, car l'immobilier s'est toujours révélé à long terme un des meilleurs moyens de placement. On peut acheter des terrains, des appartements, des maisons, voire pour une moins grosse mise un simple emplacement de parking. Avec une bonne chance de revendre plus cher dans l'avenir.

Et si la Bourse était une occasion historique maintenant?

Si l'on ne veut pas avoir les tracas d'un propriétaire, on peut acquérir du "papier" représentant des biens immobiliers : certificats fonciers, sicafi (sociétés d'investissement à capital fixe immobilières). Les premiers sont un peu plus risqués (mais c'est relatif) que les secondes, car ils représentent moins de biens différents : souvent un seul.

Les revenus de tout ce papier immobilier sont actuellement beaucoup plus élevés que les intérêts des livrets d'épargne, bons de caisse et obligations : souvent de 6 à 8 % net.

Attention, cependant : l'immobilier a déjà beaucoup monté. On ne peut pas parler ici d'une bulle, les spécialistes l'assurent. Mais ne soyez pas en retard d'une guerre.

Si on ne veut pas l'être, on peut avec beaucoup de courage songer à un retour vers la Bourse. Les baisses n'y durent pas éternellement, en effet. Les actions sont devenues bon marché, certaines plus que d'autres. L'histoire montre que les vraies fortunes boursières durables se sont bâties quand les cours étaient bas.

Ce que montre l'expérience

Mais ce n'est pas à la portée de tout le monde. Il faut des connaissances, et du flair. Le mieux pour un non-spécialiste est d'acheter non pas directement des actions, mais des sicav d'actions, malgré leurs inconvénients. Ceux-ci sont des frais plus élevés, et des performances parfois décevantes à cause de demandes de remboursements par le public à de mauvais moments.

Faut-il dès lors s'abstenir de tout placement d'argent? En saine gestion du budget ménager, ce ne serait pas raisonnable.

Un fait demeure : à toutes les époques de l'histoire les actions suffisamment diversifiées, puis immédiatement après l'immobilier, se sont révélés les meilleurs placements lorsque leurs acquéreurs ont eu la patience de les conserver un certain nombre d'années.

Dominique Demain
    









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