Analyses boursières: pas de répit pour les Nostradamus

Il existe suffisamment d’ingrédients pour continuer à alimenter la hausse des bourses. Pourtant nous avons l’impression de marcher sur des oeufs. Quant à certains analystes, ils ne manquent pas de créativité.


A la mi-mars 2006, les marchés d’actions ont tout simplement continué sur leur élan. Les chiffres d’inflation aux Etats-Unis ont rassuré et ont provoqué le repli des taux d’intérêt à long terme. Ce signal fut suffisant pour doper les bourses et les cours. Il semblerait que l’âge d’or est de retour : inflation faible, croissance économique modérée. Entre-temps, les spéculations de fusions touchent de plus en plus de secteurs. Le dernier en date est celui du monde des assurances avec les rumeurs de reprises de Zurich Financials Services et de Prudential. Et il semble que la contagion ait atteint les Etats-Unis aussi. Nous avons de plus en plus l’impression que les bourses américaines se préparent à prendre part à la fête boursière. Voici donc suffisamment d’arguments pour penser que la hausse pourra encore quelque peu se poursuivre.

Pourtant, nous avons l’impression que la couche de glace sur laquelle nous marchons s’amincit. Les analystes nous rabattent les oreilles avec des objectifs de cours, ce qui nous préoccupe quelque peu. Quelle ne fut pas notre surprise de voir une maison de bourse relever son objectif de cours pour une action - Devgen en l’occurrence - de 12 à 25 euros. Ce qui revient à une hausse de 100%. Et au fur et à mesure que les cours grimpent, les conseils de vente se font de plus en plus rares. Il n’y a, en effet, rien de plus frustrant que de manquer la poursuite de la hausse.

Les analystes se montrent donc frileux en matière de conseils de vente d’actions. Ils ne manquent d’ailleurs pas de créativité. Car si le rapport cours/bénéfice est trop élevé pour cette année, on se tourne vers 2007. Pas de répit donc pour les Nostradamus. Ils mettent en exergue l’avenir du biodiesel et de l’eau en tant qu’or bleu. Lors de périodes de hausses, rien ne rate et c’est à ce moment qu’il y a le plus à gagner. Mais n’oubliez pas que vous ne "gagnez" en bourse que lorsque vous avez effectivement vendu. Entendez-nous bien. Nous ne plaidons pas en faveur d’un allégèment total de votre portefeuille d’actions. Cela irait à contresens
de notre nature. D’autant qu’il n’est pas encore question de "bulle de savon". Mais pensez à équilibrer votre portefeuille à temps. Nous entendons par là, rééquilibrer le poids de vos actions – qui a augmenté au cours de ces dernières années - afin d’ajuster votre portefeuille à votre niveau de risque.

Un article de L'Investisseur (21 mars 2006) 









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