Mieux comprendre les fugueurs

Child Focus et la Fondation Roi Baudouin ont uni leurs forces pour mieux comprendre les milliers de jeunes qui fuguent. Chaque année, en Belgique, ce sont en effet plusieurs milliers de mineurs, enfants et adolescents, qui quittent sans prévenir leur domicile familial ou l'institution où ils sont placés. Qui sont ces jeunes? Pour quelles raisons fuguent-ils ? Que font-ils pendant leur fugue? A qui s'adressent-ils?


Child Focus et la Fondation Roi Baudouin ont présenté une étude qui, sous le titre "La fugue : pour fuir quoi?", tente d'une part de répondre à ces questions et d'autre part de jeter les bases d'une politique de prévention efficace.

Dans notre pays, la fugue est tout sauf un phénomène marginal. Child Focus est confronté quotidiennement à ce phénomène et à son ampleur : en 2003, 1.244 dossiers concernant 1.290 fugueurs ont été traités (par rapport à 1.093 dossiers concernant 1.117 fugueurs en 2002). Il apparaît en général que ces jeunes fuguent pour échapper à des difficultés ou à des situations insoutenables.

La Fondation Roi Baudouin, de son côté, partage avec Child Focus le souci d'aider les enfants et les jeunes en difficulté. Les deux institutions ont uni leurs efforts et ont confié une recherche aux Universités de Leuven et de Liège afin de mieux comprendre le profil et le vécu des fugueurs et de pouvoir faire des recommandations concrètes pour des politiques de prévention ou d'aide.

Le rapport a été réalisé entre octobre 2002 et octobre 2003, et se fonde sur une étude de la littérature internationale, une analyse approfondie des données d'une recherche auprès de la jeunesse flamande, une analyse quantitative et qualitative des dossiers de Child Focus et des entretiens particuliers avec des fu

Les résultats

Les résultats démontrent entre autres que le nombre de fugues augmente avec l'âge et atteint un maximum entre 15 et 16 ans. Autant de filles que de garçons fuguent, mais la disparition de filles est plus rapidement signalée.

Une constatation importante est que la fugue est due à un motif direct et a lieu en réaction à la fameuse goutte qui fait déborder le vase. Mais la fugue cache souvent des problèmes ou situations difficiles, régulièrement liées à des problèmes de communication. La moitié des fugueurs sont retrouvés endéans les 24 heures et, au total, trois quarts restent partis pendant une semaine au plus.

La grande majorité des jeunes concernés admet que les problèmes ne sont pas résolus suite à la fugue, ce qui explique qu'entre un tiers et la moitié des fugueurs récidivent. Il apparaît également que la plupart des jeunes en fuite survivent sans trop de problèmes, ce qui n'est pas le cas de ceux qui fuguent pendant une période plus longue.

Finalement, le recours aux services d'assistance semble très faible. La raison en est que les jeunes ne les connaissent pas et/ou ne leur font pas confiance.

Selon la Fondation Roi Baudouin et Child Focus, il est nécessaire de mieux faire connaître les services d'aide existants tant auprès des jeunes qu'auprès des parents, enseignants et éducateurs. Afin d'éviter la récidive, il y a lieu de développer un encadrement socio-psychologique spécifique au sein des familles et des institutions confrontées à une fugue.









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