L'interview verte : Hugh Grant

Spécialiste du second degré, de l’œil qui pleure et du sourire de chien battu, Hugh Grant s’est pris de passion pour l’automobile… tout en surveillant quand-même un minimum son empreinte carbone.


Auparavant, vous étiez connu pour tourner pratiquement sans arrêt. Pourquoi vous faites-vous si rare aujourd’hui?

Hug Grant : «Je change effectivement de centres d’intérêt. En fait, je suis de plus intéressé par les voitures. J’en achète, j’en teste et j’en revends. Je suis devenu un visiteur régulier de l’usine Ferrari de Maranello. Mais pas toujours spécialement pour dépenser de l’argent, parfois juste pour regarder les nouveaux modèles ou discuter avec les techniciens. En outre, je prends aussi plus de temps pour assister aux grand-prix de Formule Un. J’aime désormais au moins autant cette ambiance que celle des plateaux de tournage. Bref, ma «midlife crisis» (Il a 52 ans.) à moi se passe dans l’automobile.»

A l’heure du très politiquement correct, vous n’avez au moins pas peur d’affirmer vos goûts, même lorsqu’ils se situent à contre-courant du discours écologique dominant…

Hug Grant : «Mais je ne prêche pas le tout-automobile pour autant! J’aime la voiture en tant qu’objet, je dirais même en tant qu’objet d’art. La majorité de mes autos ne quittent d’ailleurs jamais le garage! En matière automobile, lors de mes déplacements j’essaie de consommer de façon responsable.»

Et dans vos autres consommations?

Hug Grant :«J’avoue que je ne suis sans doute pas le meilleur élève en la matière, mais j’y travaille! Je me force à regarder les étiquettes de ce que je mange, quand c’est possible. Histoire de voir si les produits qui se trouvent dans mon assiette ne viennent pas de l’autre bout du globe et n’ont donc pas provoqué de gigantesques émanations de CO2.»

Mais quand on ne mange pas souvent chez soi, ce n’est pas évident!

Hug Grant : «Bien vu! A ce moment-là, c’est plutôt une question de choix de l’établissement où vous allez manger. J’essaie de privilégier les restos qui s’approvisionnent dans leur propre région. Coup de chance, il y en a de plus en plus un peu partout. Mais je ne me sens pas apte à donner des leçons en la matière. Pas plus que sur n’importe quoi, d’ailleurs. Dès que vous disposez d’un peu de renommée, on vous demande vos avis en matière de séduction, d’écologie ou d’élégance.»

Selon vous, les personnalités connues n’ont pas vraiment de valeur d’exemple?

Hug Grant : «Pas plus que les autres… Ma vie est monotone, vous n’avez pas idée! Sans fausse modestie, je vous dirais que d’un côté, je suis évidemment très heureux de ce qui m’est arrivé, d’avoir gagné ma vie avec le métier d’acteur, d’avoir été payé pour embrasser Julia Roberts à longueur de journée (Il rigole.). Mais d’un autre côté, je me demande souvent si je n’aurais pas pu me rendre plus utile. Ma mère était enseignante, je me dis qu’elle a dû vivre des moments exaltants. Transmettre un savoir à de jeunes enfants doit vous donner un sentiment d’utilité extraordinaire.»

Hugh Grant prêtera sa voix au personnage principal du dessin animé Pirates (sortie le 28 mars).

 









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